Les plaintes s’accumulent dans l’affaire André Santini

Le maire d’Issy-les-Moulineaux, André Santini, est accusé d’« agression sexuelle » et de faits de « harcèlement ». L’édile contre-attaque avec une plainte pour « dénonciation calomnieuse » et « tentative d’extorsion ».

Début juillet 2022, deux ex-collarateurs d’André Santini portaient plainte contre lui, rappelle Franceinfo. Ils accusent le maire UDI d’Issy-les-Moulineaux, âgé de 82 ans et en poste depuis 1980, d’« agression sexuelle » et de « harcèlement sexuel et moral ». Un ex-huissier et ancien chef de cabinet de l’édile raconte dans sa plainte avoir été victime d’une tentative d’agression sexuelle de la part de M. Santini, en 2021.

Les faits se seraient produits dans un ascenseur. L’autre plaignant est un ancien huissier du maire. Tous deux évoquent, selon Le Monde, un sentiment « de servitude, d’emprise, de soumission et de terreur ». À Franceinfo, l’une des victimes présumée explique, concernant les caresses de l’édile : « Je ne voyais pas le problème. C’est délicat, on parle d’un ancien ministre ». Des enregistrements qui incrimineraient André Santini ont été fournis à la justice.

Visé depuis par une enquête préliminaire menée par la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), André Santini a lui aussi déposé plainte le mercredi 23 novembre, pour « dénonciation calomnieuse » et « tentative d’extorsion ». Cette plainte de l’élu est une réaction à une nouvelle plainte, déposée le 21 septembre 2022, toujours par les deux ex-collaborateurs du maire. Cette fois, les deux hommes accusent André Santini de « prise illégale d’intérêt » et d’ « entrave à un dispositif de signalement ».

Cette nouvelle plainte fait suite au vote, initié par le maire d’Issy-les-Moulineaux en Conseil municipal, de la mise en place d’une « protection fonctionnelle » pour sa personne. Cette protection désigne les mesures prises par l’administration pour protéger et assister un agent public « s’il fait l’objet d’attaques dans le cadre de ses fonctions ou en raison de ses fonctions », apprend-on sur le site service-public.fr. Une protection dont n’ont pas pu bénéficier les deux ex-collaborateurs d’André Santini, puisqu’aucun vote les concernant n’a été proposé par la collectivité. Les plaignants, aujourd’hui écartés de la Mairie, souhaitent contester le vote organisé par l’élu en justice au pénal.

De son côté, l’avocate des deux anciens agents municipaux d’Issy-les-Moulineaux, a déposé un référé le 16 novembre, devant le tribunal administratif de Cergy. Elle espérait obtenir la protection fonctionnelle pour ses clients, mais la justice administrative a rejeté ce recours, jugeant qu’il n’y avait pas « d’urgence ».