Vendredi 19 novembre, étaient réunis les acteurs privés et publics du projet de Campus Engie pour la pose symbolique de la première pierre. Une première étape dans la construction du futur siège social du groupe industriel énergétique français Engie. Lors d’une table ronde, les acteurs du projet sont revenus sur les ambitions environnementales d’un tel projet qui sera également un véritable trait d’union entre le quartier d’affaires de la Défense et la ville de la Garenne-Colombes pour ce campus situé en face de l’arrêt Charlebourg du T2.

Pour Pierre-Yves Guice, directeur général de Paris la Défense, établissement public gestionnaire et aménageur du quartier d’affaires, ce projet de campus à une « vocation de transition » à de multiples niveaux. « Transition écologique, transition entre le quartier d’affaires de la Défense historique et un environnement urbain […] plus apaisé et transition d’un côté entre le monde d’avant et le monde d’après en matière d’aménagements de bureaux ».

Une volonté de faire de ce campus un exemple énergétique qui était à l’origine du projet comme l’explique Claire Waysand, directrice générale du groupe Engie. « C’était pour nous une évidence, indique-t-elle dès le début de la table ronde. Engie, vous l’avez en tête, c’est un groupe multinational qui est profondément ancré dans la transition énergétique. C’est le cœur des métiers et de la raison d’être du groupe et donc nous voulions un siège qui nous ressemble ».

De rappeler ensuite l’exigence en terme de performance énergétique dont le groupe a fait preuve concernant à la fois la conception et le fonctionnement du futur siège. Une attention particulière a également été portée sur « la biodiversité ». Engie, qui sera locataire des lieux, a donc travaillé avec le propriétaire Swiss Life asset managers France et le promoteur Nexity sur plusieurs axes pour s’assurer de répondre aux objectifs environnementaux de demain.

Au sein du campus, un pôle énergétique « qui est une occasion de démontrer l’ensemble de nos savoirs énergétiques », précise Claire Waysand, avec l’utilisation de la géothermie (utilisation de la chaleur du sol, Ndlr), l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures pour produire de l’électricité, des chaudières à gaz « avec un gaz qui va se verdir progressivement ».

Des terrasses végétalisées ont également été prévues ainsi qu’un parc de 1,3 hectare pour les collaborateurs du groupe et un parc de 4 hectares supplémentaires. Un moyen de lutter « contre la chaleur excessive, de respecter l’environnement » et qui seront reconnus par un label appelé Biodiversity. Le campus bénéficiera ainsi selon la directrice d’Engie de « l’ensemble des panoplies énergétiques ».

Véronique Bédague, directrice générale de Nexity l’affirme lors de la table ronde : « Cela montre que l’on peut construire en désartificialisant ». Une construction qui vient effectivement s’installer sur l’ancien site groupe automobile PSA, fermé depuis 2018. Les acteurs du projet, privés comme publics souhaitent selon la directrice générale du « premier promoteur bas carbone en France » être « un vrai démonstrateur sur la biodiversité ».

Le campus a été imaginé par un groupement de quatre cabinets d’architectes, Chaix & Morel et associés, l’agence SCAU, l’agence Art & Build et le paysagiste Base. Bernard Cabannes, de l’agence SCAU, durant la table ronde va dans ce même sens : « C’est vrai qu’au delà de la structure bois, des énergies renouvelables, du solaire, de la géothermie, il y a eu la volonté de faire tout ce qui était possible en matière d’ingénierie et en matière de performance énergétique, et de mettre dans ce projet, tout le savoir faire d’Engie. »

Un projet donc de transition écologique qui s’inscrit dans « un projet plus vaste » selon le maire de la Garenne-Colombes Philippe Juvin (LR) pour sa ville et le quartier. Lors de la table ronde, Pierre-Yves Guice, le décrit même comme une « clef de voute », « le symbole du renouveau de ce quartier ».

« La question qui se pose à nous est de savoir quelle ville nous allons construire pour les 10-20-70 ou 100 ans à venir, explique l’édile le vendredi 19 novembre. C’est vrai que le projet a cette caractéristique de s’intégrer dans une ville et dans un projet de ville. […] Je trouve que j’ai eu de la chance d’avoir Engie, Nexity prêts aussi à participer à quelque chose de plus ».

Quelque chose de plus puisque le nouveau campus sera ouvert sur la ville et le quartier de Charlebourg pour poursuivre deux objectifs principaux, « la cohésion pour les salariés et l’inclusion des habitants ». Citant l’exemple du travail effectué sur les Terrasses de l’Arche à Nanterre, Pierre-Yves Guice exprime l’ambition du projet d’en faire un « projet qui est résolument mixte, qui est résolument tourné vers la transition écologique » et qui permettra de rompre la coupure jusqu’à maintenant existante entre le quartier d’affaires historique et la Garenne-Colombes.

Le futur campus proposera aux salariés des bureaux ouverts sur la ville et aux habitants des équipements publics comme une crèche, une salle de sport, des commerces et des restaurants. Le parc créera également un lien. « Des bureaux on voit le parc d’Engie, du parc d’Engie on verra le nôtre », souligne Philippe Juvin. Pierre-Yves Guice conclut en expliquant que ce projet peut « incarner l’avenir de l’immobilier tertiaire à une échelle un peu plus large » permettant de « tirer les leçons des erreurs du passé » et de répondre aux nouvelles attentes des salariés et des entreprises. Parmi les erreurs, « la perméabilité entre le dehors et le dedans » qui doit aujourd’hui s’effacer pour permettre aux espaces tertiaires de « vivre en dehors de la fameuse période 8 h 30-18 h ».

Pour cela, des équipements et lieux d’attractivités « qui convainquent à la fois les salariés de rester, de fréquenter leur espace de travail au-delà des heures de bureaux et puis les habitants. C’est l’autre grand défi, c’est une autre chose qu’on n’a réussi par le passé, c’est de faire vivre le tertiaire y compris quand ils ne sont pas salariés des entreprises qui les occupent et ça illustre bien la vocation de transition que doit avoir ce projet ».

Fabrice Lombardon, head real estate du propriétaire du campus Swiss Life Asset managers France résume ainsi : « Quand on parle de la ville de demain, […] j’ai vraiment le sentiment que le désir de ville de demain il ressemble beaucoup à la ville d’hier avec le mot […] mixité. C’est d’avoir ces emplacements qui permettent d’avoir du logement, du service, de la restauration, à portée de main et vraiment c’est ça qui nous a aussi séduit dans ce projet […] un projet sans couture avec la ville ».

Pour Claire Waysand, ce nouveau siège représente l’évolution de l’entreprise et est « un symbole ». « Nous passons d’une tour verticale […] de la tour qui fait 36 étages […] à un bâtiment qui est beaucoup plus horizontal de sept étages […] qui sera un bâtiment qui va favoriser la transversalité, et aussi l’agilité. […] Il faut que nous ayons des lieux de travail qui soient adaptés à nos façons de travailler qui vont forcément évoluer dans les prochaines années ».

Le projet de Campus Engie, appelé Harmony sera donc « un vaste éco-campus généreusement paysager », indique le site internet réservé au projet. « Ce projet, particulièrement ambitieux en matière de développement durable, concentrera de nombreuses innovations technologiques et répondra à des normes environnementales exigeantes », est-il ainsi précisé.

Des travaux à venir sur la période du 22 novembre au 10 décembre, le site internet du projet Harmony détaille les différents secteurs. Plusieurs zones ont été terrassées pour accueillir les dernières grues, qui seront au total 11 sur le chantier. Pour le moment, plusieurs grues sont en fonctionnement pour débuter la construction du bâtiment appelé « pôle énergie » et la réalisation du bâtiment au fond du terrain par rapport à l’avenue.

En tout, ce sont près de 9 000 collaborateurs d’Engie qui devraient s’installer à la Garenne-Colombes d’ici 2024. « Au total il y aura 95 000 m² […] de bureaux, de services », est-il résumé lors de la table ronde.

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