Faire de la Défense un quartier plus vivant ne va pas toujours sans conflits d’usages, semblent indiquer les plaintes répétées de quelques habitants du quartier d’affaires depuis l’ouverture du Nodd. Ces derniers disent en effet être particulièrement importunés par la musique émise sur sa terrasse. Malgré des rencontres avec son responsable, des appels à la police et même à la mairie, les nuisances perdurent, déplorent-ils.

En cause : des enceintes placées sur la terrasse extérieure de l’établissement branché. Ouvert en juin dernier au sein de l’espace Oxygen, face à la sortie Est de la station Esplanade, le Nodd reste portes closes le week-end. Mais le bruit généré en semaine, parfois jusqu’à des heures tardives, dérange particulièrement certains riverains. Le gérant des lieux concède quelques excès en juin, mais nie tout tapage depuis, et indique prévoir de nouvelles mesures.

Jeudi 29 août en début de soirée, sur l’esplanade, la musique est rythmée et sonore à quelques encablures du Nodd. Les basses émises par les enceintes de la terrasse « remontent » les étages d’un immeuble des années 1960 proche du bar comme de la tour Initiale, explique un habitant plutôt mécontent (et ayant souhaité rester anonyme, Ndlr). Il n’a d’ailleurs pas manqué de venir le faire savoir en personne, comme certains de ses voisins, « une trentaine de plaignants » de l’aveu même du gérant de l’établissement.

Le Nodd bar fait partie du projet Oxygen, censé dynamiser le quartier d’affaires afin d’en faire un véritable lieu de vie pour les habitants et habitués des environs.

« Ils s’en fichent complètement », se plaint le presque quadragénaire ce jeudi soir, lui qui assure que « les serveurs montent la musique à minuit ou 1 h ». Des faits catégoriquement rejetés par le gérant Nicolas Goupil, pour qui seule « de la musique d’ambiance sans basses » est diffusée. C’était effectivement le cas le lendemain vendredi 30 août, en tout début de soirée.

Parfois, la « musique continue jusqu’à 2 h voire 4 h du matin », peste cependant l’habitant mécontent : « Des personnes âgées et des familles avec des enfants en bas âge » doivent supporter les « boum boum des basses ». Il assure aussi avoir passé la soirée de samedi 31 août au soir à entendre « les cris […] d’une jeune clientèle déchaînée imbibée d’alcool », comme le stipule un courriel envoyé aux administrations locales qu’il somme d’agir en sa faveur. « La police ne peut rien faire et ne se déplace plus, ils n’ont pas les appareils adéquats [de mesure de l’intensité sonore] », complète-t-il.

« Ils veulent casser leur jouet et je ne comprends pas leur réaction », se désole vendredi soir le gérant de cet établissement implanté là notamment pour permettre à ces habitants d’y prendre un verre en soirée. « Je veux bien qu’il y ait eu quelques excès au début », concède-t-il de la période de lancement, « mais dès les premières plaintes, 15 jours après l’ouverture du Nodd, il n’y a plus eu aucun problème ».

Alors, Nicolas Goupil se veut rassurant, indiquant que tout est mis en place pour que la cohabitation avec les habitants se passe sans encombre. « Il y a eu un appel d’offres de Paris La Défense en 2014 pour créer un nouveau lieu de vie, ça a été voté par les habitants », se défend celui qui a donc toutes les autorisations nécessaires pour ouvrir en soirée et diffuser de la musique.

« On est les premiers acteurs installés pour dynamiser le quartier, on veut offrir un lieu aux habitants », plaide ainsi Nicolas Goupil. Son bar placé en face du bassin Takis fait partie du projet Oxygen, visant à dynamiser le quartier d’affaires, « mort après 19 h », avec un lieu de vie pour habitants et habitués des environs. En plus de son bar, des restaurants et un espace de coworking ont ainsi ouvert leurs portes progressivement depuis un an, à l’extrémité Est de l’esplanade.

Les basses produites par les enceintes placées sur la terrasse du bar importunent les riverains, qui pour certains vivent à proximité, dans un immeuble à l’isolation trahissant l’époque de construction.

Pour le gérant du Nodd, ce nouvel espace est un vrai succès : « On est très contents », se félicite-t-il à l’évocation des bons résultats de son établissement. Mais sa satisfaction s’envole quelque peu lorsqu’il est question des reproches des riverains. « On veut limiter les plaintes et aller dans le sens des riverains », assure Nicolas Goupil. A la décharge de son établissement, le témoin mécontent a bien constaté la régression des nuisances les plus tardives.

Le gérant annonce surtout la mise en place prochainement « d’un coupeur de son à partir de 22 h ou 22 h 30 », et précise : « Le devis a été validé la semaine passée et le dispositif devrait être mis en place dans les 15 jours. » Les enceintes extérieures devraient par ailleurs être rentrées lorsque les températures baisseront. « Le plus tard possible », prévient cependant le gérant du Nodd, qui tente de lier business et bon voisinage.

Il devra aussi penser à fermer les portes de l’établissement, pour que la musique soit définitivement inaudible des riverains. « Beaucoup de Djs s’y produisent et les portes sont souvent ouvertes », expose ainsi l’habitant voisin. Reste à voir si les mesures mises en place et l’apparente bonne volonté du gérant permettront de changer le ressenti des riverains. En cas de désaccord persistant, une médiation pourrait cependant venir des collectivités, les mairies de Puteaux et de Courbevoie, comme Paris La Défense, ayant été sollicitées par ces habitants soucieux de leur tranquillité.