Paris La Défense, établissement public gestionnaire et aménageur du quartier d’affaires, ambitionne de faire de la Défense, le premier quartier d’affaires post-carbone au monde. Pour cela, de nombreuses actions vont être mis en place d’ici 2030. À l’occasion du salon Mipim, (marché international des professionnels de l’immobilier), qui se tenait à Cannes du 15 au 18 mars, l’établissement public a dévoilé son appel à projets Empreintes.

Cet appel à projets innovants s’adresse à tous les opérateurs souhaitant s’impliquer dans la nouvelle « Raison d’être » de Paris La Défense et devra remplir trois objectifs précis. Il permettra de sélectionner des projets urbains mixtes et bas-carbone sur cinq lieux emblématiques du quartier d’affaires, trois situés sur la commune de Puteaux et deux situés sur la commune de Courbevoie.

Dans une vidéo partagée sur Youtube, le directeur général de Paris La Défense, Pierre-Yves Guice, est revenu sur la nouvelle « Raison d’être » du quartier d’affaires adoptée en septembre 2021. « Il y a quelques mois, Paris La Défense s’est doté d’une raison d’être, celle de devenir le premier quartier d’affaires post-carbone de dimension mondiale, résume-t-il. Pour cela d’ici 2030, diviser par deux les émission de gaz à effet de serre du territoire. »

Dans le cahier des ambitions présentant l’appel à projets, Paris La Défense reprend les quatre grandes ambitions de cette « Raison d’être » : « construire dans un monde post-carbone », « vivre ensemble dans un monde post-carbone », « entraîner le collectif des acteurs dans le mouvement post-carbone », et enfin « responsabilisation et implication collectives ». Ces quatre ambitions se développent ensuite en dix objectifs et plans d’actions.

Le premier se concrétise donc par le lancement, la semaine dernière, d’un appel à projets innovants, appelé Empreintes « qui conduira dans les prochaines années à transformer en profondeur plusieurs secteurs stratégiques du quartier d’affaires », explique Pierre-Yves Guice. Le cahier des ambitions précise ainsi : « “Empreintes” vise la sélection de projets urbains mixtes et bas carbone au service du territoire en vue de leur réalisation, afin de concrétiser la transition environnementale du quartier d’affaires ».

Selon le directeur général de Paris La Défense, Empreintes a trois ambitions : « prouver qu’à la Défense on peut réaliser des projets urbains et immobiliers du plus haut niveau d’excellence environnementale », « poursuivre et accélérer le mouvement de transformation du quartier d’affaires en un véritable lieu […] avec plus de commerces, plus d’immobiliers résidentiels, plus de loisirs, de culture, de sport, de santé pour répondre à toutes les attentes de nos habitants et de nos salariés » et enfin, « poursuivre et amplifier le mouvement de reconnexion, de couture, entre la Défense et les territoires qui l’environnent. »

Lors du Mipim, l’établissement public gestionnaire et aménageur du quartier d’affaires Paris La Défense a dévoilé son « appel à projets urbains mixtes et bas carbone » pour poursuivre son ambition de devenir le premier quartier d’affaires post-carbone dans le monde.

Cinq lieux ont été choisis par l’établissement public dans le cadre de cet appel à projets. Trois sont situés sur la commune de Puteaux, les deux autres à Courbevoie.
Toujours dans des vidéos publiées sur Youtube, Paris La Défense revient sur la localisation, l’état actuel et les ambitions de chacun de ces sites.

Le site Liberté « se situe à Puteaux, au sud et en contrebas de l’esplanade de la Défense, à proximité immédiate des tours Défense Plaza, du Carré Michelet et du centre-ville », explique le chef de projet du site Jean-Chritophe Gougouneix. « Au cœur d’un quartier d’affaires en pleine mutation, le site Liberté est l’interface de nouveaux programmes tertiaires emblématiques comme la tour The Link et Silver Island », poursuit-il.

Selon le chef de projet, le site Liberté est pour le moment « composé de vastes infrastructures routières », marqué « par des ruptures physiques et topographiques » entre la ville et le quartier d’affaires, mais « fait partie intégrante d’un quartier aux usages mixtes » avec « des qualités bioclimatiques » qui pourrait permettre de réaliser des « projets immobiliers et d’espaces publics exemplaires en terme de développement durable ». L’un des objectifs est donc de reconquérir « un espace jusqu’alors dédié aux circulations automobiles. »

Et de résumer : « Le projet lauréat Liberté devra proposer une couture urbaine entre l’Esplanade et Puteaux et des espaces publics reconnectés au sol. L’ambition est également de développer des projets mixtes et bas carbone tout en renforçant la trame verte et la biodiversité du secteur. »

Deuxième site situé sur la commune de Puteaux, le site Jean Moulin, au sud de l’Esplanade, au plus près notamment des tours EDF, Opus 12 ou encore Ariane et du chantier Altiplano (ancienne tour Île-de-France, Ndlr). Selon Ahlam Menouni, cheffe de projet du site, « les futurs usagers du site profiteront de nouveaux commerces et d’un nouvel espace public qui reliera la ville de Puteaux à Paris La Défense. Ils disposeront également d’un accès rapide au jardin Gallieni et au futur parc urbain de l’esplanade. »

La cheffe de projet pointe du doigt un quartier qui dispose de « parkings qui s’avèrent surdimensionnés » et avec de nombreuses « ruptures de niveaux qui limitent son accessibilité et sa traversée ». L’ambition est donc grâce « au positionnement stratégique » de ce site de faire d’un espace routier, « un lieu de vie végétalisé et reconnecté ». Selon Ahlam Menouni, le projet devrait permettre de : « Retisser des liens entre le quartier d’affaires et Puteaux, retrouver le sol naturel grâce à l’aménagement d’un nouvel espace public et animer le secteur grâce au développement de différents projets immobiliers mixtes et exemplaires. »

Une transformation urbaine puisqu’il est connecté aux projets de la Rose de Cherbourg, du Croissant et du Parc Sud.

Dernier site de la ville de Puteaux, le site Demi-Lune. Clémentine Arrou-Vignod, cheffe de projet du site indique : « Ce site se trouve à Puteaux, à proximité de la Grande Arche, de l’Esplanade et du centre commercial Westfield Les 4 Temps. Le site Demi-Lune s’inscrit dans une dynamique globale de transformation urbaine ». Une transformation urbaine puisqu’il est connecté aux projets de la Rose de Cherbourg, du Croissant et du Parc Sud. Comme pour le site Jean Moulin, le site Demi-Lune est actuellement caractérisé par des ruptures de niveaux importantes avec des nombreuses voies routières et les accès aux parkings du centre commercial.

« Sa proximité avec l’axe historique du quartier d’affaires, la Grande Arche et les centres-villes de Nanterre et Puteaux offrent de réelles perspectives de développement », indique Clémentine Arrou-Vignod. L’ambition pour ce site est ainsi de réussir à « retisser des liens entre la dalle de Paris La Défense et son environnement et offrir une programmation mixte au service du territoire ».

Du côté de Courbevoie, le premier site concerné est celui de Gambetta. Un site occupé depuis de nombreuses années par les infrastructures du chantier Eole (prolongement du RER E vers l’ouest, Ndlr), qui reste « un espace public végétalisé en pente » et « un lieu de passage très emprunté par bon nombre d’usagers du quartier d’affaires qui souhaitent rejoindre Courbevoie » précise Benjamin Robert, chef de projet du site.

Cet espace public, lien entre la ville et la dalle, fait déjà l’objet d’un grand projet de requalification, une fois que toutes les emprises de chantier d’Eole auront disparu. Le chef de projet précise ainsi : « Dans la continuité d’un vaste projet de reconfiguration de l’avenue Gambetta, le projet lauréat devra proposer un lieu mixte commercial, ludique ou de service à même d’animer son espace public et profitable à l’ensemble des usagers du territoire. »

Dernier site sélectionné par Paris La Défense dans le cadre de l’appel à projets, le site Ségoffin qui « se trouve à Courbevoie, au nord du parvis et à quelques encablures des emblématiques tours Total et Areva », décrit Jérémy Gay, chef de projet du site. Un quartier qui « jouit d’une réelle visibilité avec des livraisons récentes de plusieurs programmes tertiaires et l’arrivée de nouveaux espaces publics », poursuit-il. Le site Ségoffin se compose pour le moment « d’ouvrages et d’équipements essentiels au bon fonctionnement du quartier », Jérémy Gay citant la rampe du parking Coupole ou encore une piste cyclable. Selon le chef de projet, il « dispose d’un cadre apaisé et mixte contrastant avec l’activité et la verticalité du quartier d’affaires. »

Des ambitions sur ce site, Jérémy Gay indique : « Le projet lauréat devra donc offrir à ce quartier un programme intégrant des services et des commerces accompagnant un nouveau lien physique entre Courbevoie et le quartier d’affaires. Le projet s’inscrira dans la démarche responsable et exemplaire portée par Paris La Défense en proposant des modes constructifs bas carbone. »

Gambetta est un site occupé depuis de nombreuses années par les infrastructures du chantier Eole.

Qui peut répondre à cet appel à projets ? Tout le monde, selon le directeur de Paris La Défense Pierre-Yves Guice. Dans la vidéo Youtube il explique en ce sens : « Nous souhaitons que l’appel à projets fasse l’objet d’une mobilisation la plus large possible. Pour cela nous accueillerons aussi bien naturellement les opérateurs historiques que les nouveaux entrants, les intervenants expérimentés ou plus jeunes à condition de nous présenter toute la palette d’expertises et de métiers qui permettront de relever les défis de chacun de ces projets. »

Paris La Défense pilotera l’appel à projets et les différentes actions qui seront menées en lien avec le département des Hauts-de-Seine et les villes de Courbevoie et Puteaux, ainsi que l’État. Les opérateurs qui souhaitent participer « à cette nouvelle page de l’histoire du quartier d’affaires qui est en train de s’écrire », selon Pierre-Yves Guice, pourront déposer leur dossier jusqu’au 30 mai à 12 h. Une réunion de présentation de cet appel à projets sera organisée pour les potentiels candidats au début du mois d’avril. Plusieurs étapes auront lieu avant la réalisation du premier projet sur l’un des sites. L’établissement public prévoit six mois entre le lancement de l’appel à projets, et « la désignation des candidats admis à concourir lors de la seconde phase ». Plusieurs groupements seront sélectionnés pour chaque site, avant une nouvelle phase d’évaluation des projets pour désigner le lauréat.

CREDITS PHOTOS : LA GAZETTE DE LA DEFENSE