La semaine dernière, nous vous annoncions l’inauguration d’une des tours « nouvelle génération » de La Défense : la tour Helka. Un véritable symbole de l’innovation urbaine, « pensé comme un lieu de vie », déclarait lors de l’inauguration Xavier Musseau, président de Hines France, maître d’ouvrage du bâtiment. Ce nouveau building fait écho à ce qui ressort de la rencontre du 30 novembre : le modèle de la tour de bureau connaît une mutation profonde.

Les premiers États Généraux de la Transformation des Tours du quartier d’affaires ont réuni du beau monde : le président du Département et de Paris La Défense, Georges Siffredi, le préfet des Hauts-de-Seine, Laurent Hottiaux, le directeur général du quartier, Pierre-Yves Guice, des acteurs de l’immobilier comme l’architecte-ingénieur Raphaël Ménard (AREP), Alain Resplandy-Bernard le directeur de la direction de l’immobilier de l’Etat (DIE) ou encore Vera Matovic, présidente de B. Architecte ou encore Michael Edwards, PDG de l’organisation commerciale américaine Chicago Loop Alliance (qui travaille à l’extension du Loop, un quartier d’affaires de Chicago).

Tous, et bien plus, se sont réunis ce mercredi-là au sein de la tour Eqho. Et justement, l’ancienne tour Descartes a été construite en 1988. Un gratte-ciel « ancien » comme décor pour parler du renouveau ? Ça n’est pas un hasard… En effet, le Département précise sur son site internet que ce building fait partie des « tours de troisième génération, dont la conception fut marquée par un souci d’économies d’énergie face aux chocs pétroliers des années 1970 ». Un des gratte-ciel au cœur des conversations, donc, autour des trois tables rondes qui ont constitué ces États Généraux qualifiés de « démarche inédite » par Georges Siffredi.

Le président des Hauts-de-Seine expliquait cette démarche, évoquant les « près d’un million de mètres carrés de bureaux en risque d’obsolescence technique et énergétique dans le quartier d’affaires ». Sur les quais, face à Neuilly-sur-Seine, la Tour Nobel – aujourd’hui Tour Initiale – est la première concernée. Imaginée par l’architecte Jean de Mailly, elle est le tout premier gratte-ciel de La Défense, construit en 1966. Mais ils sont nombreux à n’être plus tout jeune ! La Tour Europe date de 1969 et a déjà été rénovée une fois, en 2002. La tour Europlaza (ancienne tour Septentrion), bâtie en 1972, a été entièrement rénovée en 1999…

Penser au futur de ces tours qui, peu à peu, prennent de l’âge est un « véritable défi, selon Georges Siffredi, mais également une formidable opportunité d’envisager différemment les développements immobiliers futurs. La Défense peut jouer un véritable rôle de laboratoire pour l’immobilier durable. » Une ambition qui s’ajoute à celle de devenir le premier quartier d’affaires post-carbone de dimension mondiale, en divisant par deux, d’ici à 2030, ses émissions de gaz à effet de serre.

Pour arriver à cet objectif, une refonte profonde du modèle est nécessaire. Une entreprise pour laquelle Paris La Défense mise sur le pouvoir du collectif, en tentant de fédérer l’écosystème du quartier. Au programme : éviter la démolition, au profit de la réhabilitation des gratte-ciel déjà existants. Il est donc prévu de les transformer « tout en préservant leur qualité », de les mettre aux normes énergétiques et de leur attribuer de nouveaux usages. Une transformation vers du plus durable qui devrait s’élargir à l’ensemble du département, comme l’indiquait Laurent Hautieux, évoquant les travaux prévus sur l’immeuble abritant la Préfecture des Hauts-de-Seine. Les rénovations de cette tour située à deux pas de La Défense, sur la commune de Nanterre, permettront de « diviser par quatre sa consommation énergétique ».

Suite à cette première rencontre des acteurs privés et publics impliqués dans la gestion et l’entretien du premier quartier d’affaires d’Europe, deux autres rendez-vous ont été fixés. Mardi 14 février 2023, une nouvelle rencontre aura lieu, durant laquelle seront discutés les enjeux techniques, financiers et réglementaires de la transformation des tours. Un bilan devrait être rédigé pour le mois de mai.