Le quartier du Parc Sud de ­Nanterre situé entre le boulevard circulaire et le parc André Malraux est en pleine mutation depuis plusieurs années. De nombreux changements sont prévus pour lui donner un nouveau visage. Des projets d’envergure rendus possibles grâce au programme de renouvellement urbain de l’agence ­nationale pour la rénovation urbaine (Anru) considéré comme projet d’intérêt national.

Le Parc Sud constitue un enjeu majeur pour la municipalité et pour les habitants du quartier avec des pôles commerciaux importants, une grande densité de logements sociaux et la proximité avec le quartier d’affaires de la Défense. De nouveaux logements en accession permettront d’accroître la mixité sociale.

Les établissements scolaires du quartier profiteront également des aménagements avec la réhabilitation du groupe Maxime Gorki la construction d’un nouveau groupe scolaire pour les habitants de Puteaux et Nanterre à la frontière des deux communes.

De nombreux projets ont déjà abouti, mais une grande partie du travail reste à réaliser notamment la rénovation des tours Nuages ou l’aménagement des espaces publics dans les cinq secteurs définis et qui profitent du financement de l’Anru grâce à la signature de la convention.

Des projets, décrits dans le marché public publié par la société publique locale d’aménagement de Nanterre (SPLNA), dont le maire de Nanterre ­Patrick Jarry est le président, qui cherche un maître d’ouvrage pour la conception et l’aménagement des espaces publics.

Le secteur du parc Sud a fait l’objet au cours des dernières années de nombreuses études pour pouvoir lui donner un nouveau souffle. Il est décrit dans le cahier des clauses techniques particulières (CCTP) du marché de maîtrise d’oeuvre urbaine comme un quartier qui « compte environ 13 000 habitants (soit 14 % de la population communale), qui résident dans 4 700 logements ». Dans ce quartier, 98 % des logements selon la mairie sont actuellement des logements sociaux.

De son emplacement, le CCTP indique que ce quartier « est ­délimité par : la ville de Puteaux à l’est, l’avenue Clémenceau au sud, la zone d’activités des Champs-Pierreux au sud-ouest, l’avenue Joliot Curie et deux grands équipements publics […] à l’ouest ».

Grâce au parc André Malraux et au boulevard circulaire de la Défense, le quartier du Parc Sud est directement relié au quartier du Parc Nord. Pour l’instant, si elle est rapide, la liaison avec le quartier d’affaires peut être améliorée.

Ce quartier nanterrien a vu le jour dans les années 60, imaginé par l’ancien établissement public qui gérait l’aménagement du quartier d’affaires. En tout, elle est composée de « 33 tours de logements » qui avaient pour ambition de former « le pendant habité des tours de verre des bureaux de la Défense ».

La SPLNA dresse un bilan peu flatteur dans son cahier des clauses techniques particulières des espaces publics qui le constituent. « Nombre d’espaces à usages publics fonctionnent mal, sont dégradés, détournés de leurs fonctions ou encombrés par des voitures et nécessitent qu’on redéfinisse leurs usages ».

Pour contrer ces dysfonctionnements, la mairie de Nanterre et la société publique locale de la ville ont donc envisagé depuis de nombreuses années de revaloriser ce quartier. Un projet qui s’est déroulé en plusieurs étapes pour réussir à trouver les financements nécessaires et imaginer un projet cohérent entre les différents secteurs et récréer les liaisons.

Le quartier du Parc Sud de ­Nanterre situé entre le boulevard circulaire et le parc André Malraux est en pleine mutation depuis plusieurs années.

Dans un dossier de presse datant de mai 2019, le maire Patrick Jarry indiquait déjà : « Pour le Parc Sud, nous n’avons qu’un seul objectif et il est très simple. Nous voulons améliorer la vie des habitants du quartier ».

C’est avec cette ambition que la Ville avait donc envisagé d’organiser une opération ­d’ampleur pour le ­renouvellement urbain permettant notamment d’inclure le quartier et ses habitants « pleinement dans le territoire de Paris Ouest La Défense », selon le cahier des clauses techniques particulières.

Parmi les partenaires importants du projet, la municipalité peut compter sur l’Anru. « Le conseil d’administration de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) a retenu le Parc Sud parmi les 200 quartiers de France qui bénéficieront des financements du nouveau programme national de renouvellement urbain de 2014 et 2020 », résume sur son site internet de cette étape importante la Ville.

Pour progresser dans la mise en valeur du quartier et de ses espaces publics, la mairie a commencé à réaliser de ­nombreuses études avec des ­cabinets ­d’architectes et d’urbanisme depuis le milieu des années 2000 pour « définir les enjeux et objectifs du renouvellement du quartier, arrêter son programme et identifier les modalités de mise en œuvre opérationnelles ».

De très nombreuses étapes, s’étalant sur une dizaine d’années et sur cinq secteurs différents, sont donc au programme dans le quartier. Alors que certains ont déjà pris fin, l’un des grands projets de cette rénovation urbaine a débuté il y a quelques jours. La réhabilitation et la restructuration du groupe scolaire Maxime Gorki.

Sur son site internet, la Mairie rappelle que : « L’objectif est d’offrir un équipement public accessible et de qualité aux élèves, aux parents d’élèves, aux enseignants et personnels municipaux travaillant dans l’établissement ».

Le lancement des travaux, annoncés pour l’été 2020, aura pris quelques mois de retard (voir notre édition du 22 janvier 2020, Ndlr) mais désormais lancé. Le chantier devrait se poursuivre jusqu’en 2024 avec « la plantation d’arbres entre novembre 2023 et mars 2024 ». Pendant la durée des travaux, l’établissement reste ouvert à ses élèves, d’où l’installation de ­bâtiments provisoires pour accueillir les élèves dans les meilleures conditions et ne pas interrompre à nouveau leur scolarité.

En parallèle de ces travaux, et pour contrebalancer la fermeture du terrain de l’école, « le terrain de la résidence Fraternité fait l’objet d’une rénovation complète et une concertation est organisée sur sa conception », indique sur son site internet la mairie. Ainsi, la Ville prévoit un nouveau terrain mixte rénové et réouvert dès juillet 2021.

Du bilan de la concertation menée dans le courant du mois d’avril, la Mairie annonce que : « 73 % des participants ont préféré un terrain double : 2 terrains de basket avec 2 types de panneaux (3,05 m et 2,60 m) ». Mais également que le « bleu/jaune (39 %) et bleu clair/bleu foncé (56,5 %) sont les associations de couleurs plébiscitées pour la structure ». De plus, les participants ont souhaité que des « marquages au sol ludiques pour les enfants » soient installés.

Dans son marché public, la SPNLA détaille la totalité des aménagements qui pourraient être réalisés et réparti le secteur en cinq secteurs. Ils seront ­rénovés et revalorisés pour mieux fonctionner les uns avec les autres, et créer une nouvelle uniformité dans ce quartier traversé par l’avenue Pablo Picasso.

Le premier est le secteur de la zone d’aménagement concerté (ZAC) marché Colombe Guimier. Trois étapes majeures sont envisagées pour ce secteur qui « fait l’objet d’une profonde restructuration », selon le cahier des clauses techniques particulières du marché public.

La Ville a d’ores et déjà ­réaménagé la place du ­marché et poursuit son travail dans le courant de cette année pour « créer une nouvelle voie le long de la halle du marché » grâce à la ­destruction d’un bâtiment ». Dans ce secteur, de nombreux nouveaux logements sont prévus, en tout « 250 […] en accession » dont la construction pourrait débuter au premier trimestre 2024 après la démolition d’anciens bâtiments.

Des aménagements publics, il est décrit que ces îlots résidentiels bénéficieront d’un îlot végétalisé en leur coeur et que « la dernière phase des travaux d’espaces publics de ce secteur s’attachera à requalifier l’entrée de l’allée de l’Arlequin en un espace fortement végétalisé et paysager, faisant le lien entre les nouveaux logements et le secteur des tours Nuages et créant une nouvelle entrée au parc Malraux depuis l’avenue Picasso ». Des chantiers qui devraient prendre fin entre 2025 et 2026.

Les espaces publics des Fontenelles dont les travaux ont été réalisés par la SPNLA devraient eux aussi être livrés dans le courant de l’année 2021.

Le secteur des Fontenelles, tout proche du premier secteur, est constitué d’un parking, d’un centre commercial d’ores et déjà rénové, qui accueillera bientôt l’enseigne Aldi, ainsi qu’une grande tour et de deux logements sociaux.

Du centre commercial, le marché public annonce ainsi : « Le centre commercial des Fontenelles a opéré sa mue, sous la maîtrise d’ouvrage du bailleur : ses magasins sont désormais tournés vers l’extérieur, visibles et accessibles depuis l’avenue Pablo Picasso et la rue des Fontenelles ». D’ajouter : « Ce changement majeur va permettre de mieux intégrer ce poumon économique de la vie quotidienne du Parc Sud ».

Les espaces publics dont les travaux ont été réalisés par la ­SPNLA devraient eux aussi être livrés dans le courant de l’année 2021, mais l’un des grands projets à venir dans les prochaines années est « le percement d’une nouvelle voie secondaire à l’arrière du centre commercial, intégrée dans l’idée plus générale de création d’une liaison est-ouest au sud de l’avenue Picasso » décrit le CCTP. Un projet qui devrait n’aboutir qu’en 2027-2028.

Tout cela aura pour objectif de créer deux ensembles dans l’îlot des Fontaines. Le premier avec le centre commercial et la tour « dont la réhabilitation est prévue par le bailleur horizon 2024-2025 » et le second avec les logements et un « îlot vert ».

Troisième étape du projet à l’ouest de la zone d’aménagement concerté (ZAC), le centre commercial des Champs-aux-Melles. « Il bénéficie d’une localisation stratégique au sein du quartier sur l’axe structurant qu’est l’avenue Picasso », indique le cahier des clauses techniques particulières. L’ensemble immobilier qu’il constitue se dégradant progressivement, de nombreux projets de rénovation devraient avoir lieu.

Ce sont notamment les espaces extérieurs entre 2024 et 2028 qui devraient opérer une mutation pour rendre le centre commercial plus attractif et plus accessible. Un parvis piéton devrait être aménagé avec des espaces végétalisés ou encore des places de stationnement extérieures mieux intégrées dans le paysage. Toutes ces améliorations intérieures et extérieures permettront également d’accompagner le projet immobilier d’ensemble du bâti et « des deux îlots neufs aux abords ».

En amont, la ville de Nanterre sera maître d’ouvrage de la restructuration du groupe scolaire existante, l’école Decour.

Sur le secteur Decour-Rosiers, un enjeu majeur est partagé par la Ville de Nanterre, la Ville voisine de Puteaux et le Département des Hauts-de-Seine. Construire un nouvel établissement scolaire, un collège intercommunal entre Puteaux et Nanterre. Un projet étudié depuis 2017 dans le plan guide de l’agence d’architecte Castro Denissof.

« En effet, au regard des constats des directions pédagogiques et scolaires, autant que techniques sur les dysfonctionnements divers de l’actuel collège, et des potentiels besoins générés par le projet des Bergères à Puteaux, le déplacement du collège Evariste Galois et sa reconstruction en collège intercommunal entre Puteaux et Nanterre, apparaît comme un enjeu clé pour la requalification du quartier et la mixité sociale », résume des raisons du projet le cahier des clauses techniques particulières.

En amont, la Ville de Nanterre sera maître d’ouvrage de la restructuration du groupe scolaire existante, l’école Decour. Cela permettra de libérer une parcelle pour la construction du nouveau collège intercommunal de « 600 élèves, avec gymnase, construit sur une parcelle de 7 250 m², contiguë au groupe scolaire ».

Ce nouvel établissement ne pourra donc pas ouvrir ses portes aux élèves tout de suite. Les rues voisines, notamment les rues Jacques Decour et des Rosiers seront requalifiées et les espaces publics ainsi réaménagés pour répondre aux besoins des habitants du quartier.

Dernier point, les tours Nuages aussi appelées tours Aillaud vont faire l’objet de rénovation, une rénovation qui s’accompagnera bien évidemment d’une mise en valeur des espaces publics. Ce projet de rénovation est certainement le plus connu des Nanterriens et celui qui aura été le plus discuté entre les habitants du quartier.

Dernier point, les tours Nuages aussi appelés tours Aillaud, qui vont faire l’objet de rénovation, une rénovation qui s’accompagnera bien évidemment d’une mise en valeur des espaces publics.

Le cahier des clauses techniques particulières rappelle ainsi que ces tours constituent un lieu « emblématique du quartier du Parc Sud labellisé « architecture contemporaine remarquable » par le ministère de la Culture ». Construites entre 1973 et 1981, 11 d’entre elles vont faire l’objet d’une réhabilitation.

Concernant le calendrier, le chantier de la « tour pilote », toute première du projet devrait débuter à l’automne 2021 après avoir obtenu le permis de construire à la fin de l’année 2020. Six tours de l’ensemble immobilier vont voir leur usage changer. Les six tours vont pouvoir proposer des logements en accession libre ainsi que : « environ 20 000 m² d’activités, services, équipements ».

Bien sûr, toutes ces rénovations de tours vont entraîner de nombreux aménagements des espaces public extérieurs. Cela devrait permettre d’ouvrir les tours sur le parc André Malraux, mais aussi de recréer le lien « entre le secteur des tours et la restructuration de l’îlot Guimier ».

CRÉDITS PHOTOS : LA GAZETTE DE LA DÉFENSE