L’année 2019 s’est terminée avec les grèves des transports, le Black Friday marqué par des manifestations, ensuite le centre a dû fermer ses portes durant le confinement, est-il possible de dresser un bilan de ces derniers mois ?

On a fait une très belle année 2019 en terme de fréquentation. On a fait 44,3 millions de visiteurs sur l’année, c’est quasiment plus 4 % par rapport à l’année d’avant, donc c’est quand même très encourageant. Le bilan aurait effectivement pu être encore meilleur si on n’avait pas eu cet effet négatif des grèves qui se sont un peu éternisées. […] Ça a duré quasiment jusqu’à mi-janvier donc [on a été] très impacté parce que […] sur le territoire de la Défense, à partir du moment où il y a moins de transports, on le voit tout de suite, télétravail etc, les gens restent chez eux.

« Au niveau du Castorama, c’est toujours Zara qui arrive et là aussi, ça aurait pu être remis en question […] on continue à travailler ensemble » précise le directeur général du centre.

Ça a été compliqué y compris le week-end parce que l’on a aussi une clientèle parisienne qui vient faire ses courses plutôt en fin d’année […]. Néanmois, on fait quand même une très belle année. […] On a effectivement eu le Black Friday qui a été vraiment un succès énorme en termes de fréquentation, marqué par cette intrusion de certains militants, mais qu’on a pu gérer, donc ça s’est vraiment bien passé sur la journée, on était bien partis. Les mois de janvier-février étaient très prometteurs, on avait continué 2020 sur la lancée de 2019 et puis après, 15 mars, le coup d’arrêt et là, on a dû tout arrêter sauf pour la pharmacie et Auchan qui sont restés ouverts. 

Le centre a pu ouvrir à nouveau, mais de manière progressive ? 

Il y a eu une première petite réouverture le 11 mai, où les commerces dits de première nécessité ont pu aussi être autorisés à rouvrir, je pense aux opticiens, aux boutiques de téléphonies et après la réouverture officielle, c’était le 4 juin. L’ensemble des boutiques a pu rouvrir et le 22 juin, on a eu la dernière partie, le cinéma et les restaurants qui ont été aussi autorisés à rouvrir. 

Au moment de la réouverture, la fréquentation a repris rapidement ou progressivement ?   

On avait quelques chiffres de nos autres centres qui avaient, hors Ile-de-France, pu rouvrir depuis le 11. Effectivement, la reprise était quand même bonne et nous, on était agréablement surpris par le retour. On pensait que la reprise allait être beaucoup plus difficile. Mais assez vite, on a obtenu des chiffres alors évidemement qui ne sont pas satisfaisants parce qu’il n’y avait pas encore tout le monde. La Défense a vraiment mis du temps à se réveiller, mais on était quand même contents parce que les boutiques sont tout de suite revenues. Les commerçants étaient contents de revenir, tout le monde était content, nos prestataires étaient contents de revenir, on a senti vraiment un effet « allez, c’est terminé, c’est derrière nous ». 

La période de soldes estivales a été décalée, comment cela s’est passé cette année ? 

L’année dernière ça devait être vers le 25 juin, là, c’était le 15 juillet, donc après, c’est vrai que c’est compliqué de comparer des mois avec soldes avec des mois sans soldes, mais [pour] la fréquentation en tout cas, on était vraiment satisfaits. Alors, évidement, moins importante que l’année dernière, mais avec un effet plus intéressant pour les boutiques, moins de monde, mais une population on va dire qui venait peut-être plus pour acheter et moins pour se promener. Evidement moins de monde, mais les taux de transformation plus intéressants et puis des commerçants plus satisfaits parce que des visites plus qualitatives.

Comment les mesures sanitaires ont-elles été mises en place ? Le centre commercial n’est pas responsable de la mise en place dans les boutiques ? 

Nous, notre responsabilité s’arrête vraiment à la porte des boutiques. Mais, encore une fois, il n’y a eu aucun sujet parce que les boutiques, chacune de leur côté, avaient mis en place des principes de précaution. Alors, c’est évidemment désinfection des mains avec le gel hydroalcoolique systématique dans chaque boutique, nous on l’avait en plus dans le centre donc en plus, vous pouvez vous faire nettoyer les mains quasiment tous les dix mètres […]

Le 4 juin quand on a rouvert, le préfet nous a obligés à imposer le port du masque, donc on a été le seul centre pendant quelques semaines à avoir port du masque obligatoire. Là non plus il n’y avait pas de sujets pour les boutiques qui l’imposaient, parce que c’était imposé dans le centre, et puis après, vitres de protection, désinfection des cabines […]. 

On a mis des petits codes barres à côté de chaque chose que les gens pouvaient toucher et très régulièrement, on a demandé à nos équipes de flasher ce code barre pour prouver que ça avait été nettoyé, donc on met en place des process pour vérifier que tous les boutons contacts soient un peu nettoyés etc. On a dû s’adapter, mais comme partout, ça s’est fait absolument naturellement. 

Avez-vous vu la clientèle changer après le confinement notamment à cause des salariés encore peu présents à la Défense ? 

Les salariés, on en a pas mal le matin, qui traversent pour rejoindre leur bâtiment de l’autre côté, ou les gens de Puteaux qui traversent pour venir ici, donc ça, c’est plutôt : je m’arrête chez Paul ou chez Maison Pradier, prendre un café, un croissant ou un truc comme ça. Evidement le midi […] les salariés aiment bien sortir prendre un peu l’air entre midi et deux, j’achète un sandwich et j’en profite pour faire un peu de shopping etc, ou j’en profite pour passer du bon temps avec mes collègues en dehors du boulot et puis après, ils viennent aussi le soir pour acheter un petit truc avant de repartir. 

Donc effectivement, on a vu une baisse de fréquentation surtout sur ces trois moments de la journée. Sur les autres moments qui sont dédiés plutôt aux habitants du coin, on est plutôt iso (similaire ou équivalent en grec, Ndlr)par rapport à l’année dernière. Ca, c’est aussi un vrai motif de satisfaction parce que cela veut dire que les visiteurs, les habitants de Puteaux, de Nanterre, de Courbevoie continuent à venir et se sont vite réappropriés le centre. C’était assez marrant de voir que les gens ont eu envie et ont eu besoin de revenir rapidement dans le centre.

Les boutiques ont pu ouvrir à nouveau, de nouvelles se sont installées ces dernières semaines, c’est aussi la preuve que l’activité a bien repris malgré le confinement ?

C’est vrai que c’est un autre point très positif pour nous. Toutes les boutiques avec lesquelles on s’était engagés, alors soit les travaux avaient commencé [et] on était un peu obligés d’y aller parce que les sommes étaient engagées, mais même avant quand on avait juste signé, ça, c’est quand même très intéressant, post-confinement, les travaux ont commencé parce qu’ils auraient très bien pu arrêter et on aurait compris. Mais en tout cas, toutes les enseignes qui nous on fait confiance avant le confinement et de chaque côté, on a honoré nos engagements et c’est parti, et on a pu lancer le tout. C’est quand même quelque chose d’encourageant parce que l’on sait que les visiteurs continuent à nous faire confiance et nos grandes enseignes continuent à avoir confiance dans le centre des 4 Temps et ça, c’est quand même aussi agréable pour l’avenir. 

Que dire de l’avenir et des prochains mois ?

L’avenir est plutôt encourageant, on a le projet Clairières qui va normalement être terminé pour la fin d’année, il y aura quelques petits ajustements en tout début d’année donc ça, c’est vrai que ça va donner un côté beaucoup plus moderne. Au niveau du Castorama, c’est toujours Zara qui arrive et là-aussi, ça aurait pu être remis en question ce gros partenariat parce que ça va être le plus gros Zara de France et un des plus gros Zara d’Europe donc c’est quand même un investissement de la part des deux parties, on continue à travailler ensemble. 

« On essaye de reprendre vraiment une vie la plus normale possible avec quelques adaptations particulières liés au contexte sanitaire » note Thibault Desmidt.

Le dôme aussi, avec le PicWicToys qui devrait rouvrir avant Noël, et puis la création de quelques restaurants aussi dans cette zone-là. C’est encourageant, on a des projets, alors qui ont pris du retard donc il a fallu retravailler le calendrier […] mais en tout cas, il y a toujours eu un partenariat et une volonté de travailler ensemble entre les enseignes et nous, et ça c’est encourageant.

Vous craignez de nouvelles mesures restrictives ou même un reconfinement ?

Pour l’instant, on n’a pas de craintes particulières, on attend de voir, on reste vigilants, parce que l’on accueille quand même du monde donc il faut qu’on reste vigilants. On a eu aussi des questions sur certaines boutiques comme tout le monde, on a 4 200 employés ici donc forcément, il faut quand même qu’on reste vigilants. […]

Après la réouverture, vous avez pu à nouveau organiser des événements à l’intérieur du centre commercial ? 

Il y a 15 jours, on a fait un petit truc appelé Back Together pour mettre aussi en avant certaines boutiques aussi, mais, ça se passe bien. Evidemment, on ne fera plus de grands concerts qui réunissent deux trois mille personnes aujourd’hui, de toute façon, les gens ne sont plus forcément intéressés donc on essaye d’être assez pertinents. 

Il y aura bien sûr d’ici un mois et demi les décorations de Noël, parce qu’il y a la fête de Noël qui arrive aussi. On essaye de reprendre vraiment une vie la plus normale possible avec quelques adaptations particulières liées au contexte sanitaire, mais ce que je vous dis-là, ne sera peut-être pas vrai dans 15 jours ou dans un mois. Peut-être qu’il y aura d’autres mesures, je croise les doigts pour que ça n’arrive pas, mais si l’épidémie continue il y aura peut-être des mesures particulières à mettre en place, on s’adaptera.