En 2021, le football amateur francilien devra compter avec le district parisien. Après une passe d’armes juridique vieille de presque dix ans, la justice a donné raison au Comité départemental de Paris de football (CDPF) et plusieurs clubs parisiens. Ces derniers étaient en conflit ouvert avec la Fédération française de football (FFF), qui estimait que Paris intra muros manquerait de terrains en nombre suffisant. En cette nouvelle saison, le district des Hauts-de-Seine s’inquiète pour l’avenir.

Cette création d’un nouveau district va en effet avoir de profondes conséquences pour les districts de petite couronne, à commencer par celui des Hauts-de-Seine. Le futur district parisien pourrait compter 22 000 licenciés selon les chiffres avancés par la CDPF, dont 12 500 d’entre eux sont actuellement dans le district altoséquanais. Une perte d’argent massive pour les instances du football des Hauts-de-Seine.

« Selon nos estimations, la perte de ces 12 500 licenciés représentera une perte sèche annuelle de 200 000 euros, prévoit le président du district des Hauts-de-Seine, François Charrasse. Cette décision va probablement mener à la perte de plusieurs postes salariés pour que le budget soit validé. »

Autre conséquence, le casse-tête administratif de cette réorganisation. « Il y aura des transferts de licenciés, de joueurs et d’arbitres vers Paris, annonce François Charrasse. Nous devons donc faire attention à notre réorganisation pour que le district des Hauts-de-Seine puisse continuer à fonctionner. »

Avec cette baisse de licences, le district des Hauts-de-Seine ne sera plus le plus grand district d’île-de-france, mais le quatrième. Le district parisien quant à lui, sera administrativement créé pour la saison 2020-2021 et opérera normalement lors de l’exercice suivant, 2021-2022. Soit l’échéance pour que la mairie de Paris trouve les infrastructures nécessaires aux clubs de football parisiens.

Depuis 40 ans, la capitale n’a pas de district et les clubs sont rattachés aux districts de la petite couronne. Le district des Hauts-de-Seine organise, cette saison encore, des championnats avec des clubs des Hauts-de-Seine, mais aussi des clubs parisiens des arrondissements de l’Ouest, soit du XIVe au XVIIe arrondissement, ainsi que les VIe, VIIe, et VIIIe arrondissements. Ce qui fait du district des Hauts-de-Seine le premier district d’Île-de-France en nombre de licenciés.

Le Nord-Ouest de Paris joue donc avec le district de Seine-Saint-Denis, et le Sud-Est parisien avec celui du Val-de-Marne. Porté en justice en 2010, le conflit a fait l’objet de nombreux appels aux verdicts annoncés par les différentes autorités judiciaires, jusqu’à ce qu’en mars 2018, la Cour d’appel de Versailles tranche définitivement en faveur des instances parisiennes.

« La FFF ne démontre pas, par des études précises ou des simulations, la pertinence des motifs qu’elle invoque à l’appui de sa demande de dérogation ; qu’elle ne rapporte pas la preuve de l’existence de motifs justifiant qu’il soit dérogé à la règle de création d’un district par département », ont conclu les magistrats en charge du dossier. Ces derniers ont ainsi donné neuf mois de délais à la FFF pour qu’un district parisien soit créé.