Sacré choc, pour les policiers des Hauts-de-Seine, qui ont dû poursuivre un chauffard qui filait de Paris à Versailles. Refusant de s’arrêter lors d’un contrôle le 27 février dernier, l’homme a été identifié grâce à sa plaque d’immatriculation : il s’agit du chauffeur du président de la république, Emmanuel Macron, rapporte le journal d’investigation Mediapart. Une fois tenu au courant, l’Élysée n’a pas souhaité le sanctionner. Il sera jugé le 13 janvier 2020 par le tribunal de grande instance de Nanterre.

C’est un détail qui fait tâche, moins d’un an après les émoluments de l’affaire Benalla. Stéphane P., gendarme du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) est maintenu dans ses fonctions alors qu’il attend d’être jugé devant le tribunal correctionnel pour avoir refusé de se soumettre à un contrôle de police.

Si l’homme n’était pas en fonction, il roulait dans une voiture banalisée du parc de la présidence de la République. C’est au niveau du pont de Saint-Cloud qu’il a été repéré à une vitesse excessive. Contacté par Médiapart, l’Elysée s’est un temps refusé à tout commentaire sur une « procédure judiciaire en cours ». Stéphane P n’a pas non plus indiqué s’il contestait les faits qui lui sont reprochés.

Le chauffeur du président, sera jugé le 13 janvier prochain par le 11e chambre correctionnelle, qui s’occupe des délits routiers, pour « refus d’obtempérer », une infraction qui est passible de trois mois d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende.

Une fois informée par le parquet de Nanterre, la présidence de la République a fait savoir qu’après vérification « l’agent a été changé d’affectation au sein du GSPR à titre conservatoire ». Stéphane P. ne conduit donc plus la voiture présidentielle, mais assure tout de même la sécurité du président.

Si une première version de l’article de Mediapart, citant une « source proche du dossier », affirmait que le chauffeur avait été suspendu pendant vingt jours par le général Lionel Lavergne, les services de communication de l’Elysée ont dû préciser qu’il n’avait en fait même pas fait l’objet d’une suspension.