C’est une restructuration d’ampleur que s’apprête à connaître le Centre d’Accueil et de Soins Hospitaliers (Cash) de Nanterre, également appelé Hôpital Max Fourestier. Depuis 2018, la direction planche sur son futur et a enfin obtenu, pendant l’été, le feu vert de l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Île-de-France.

En effet, la question du financement de ce vaste projet a longtemps été en suspens. On connaît désormais le coût de l’addition : pas moins de 203 millions d’euros seront nécessaires pour la mise en œuvre de la transformation profonde du Cash, qui devrait se terminer d’ici à 2027 après de longs travaux.

Si cette réorganisation permettra, en premier lieu, la rénovation de lieux déjà existants, elle est surtout l’occasion de construire deux nouveaux bâtiments. Le premier d’entre eux fera office d’entrée principale de l’hôpital, sur le côté ouest le long d’une nouvelle voie, en prévision de l’arrivée du tramway T1, et derrière l’historique bâtiment Hermant. Il abritera les nouvelles urgences, un grand hall d’accueil, ainsi que l’essentiel des services comme l’imagerie médicale, la pharmacie, la cardiologie, les soins intensifs, l’obstétrique ou encore le laboratoire. 199 lits sont prévus au total, contre 174 aujourd’hui.

Le second bâtiment à sortir de terre sera, lui, dédié aux soins psychiatriques. Ce « pôle santé mentale » accueillera en effet les patients de tout le nord des Hauts-de-Seine : ceux de l’hôpital Roger Prévot de Moiselles (Val d’Oise), et ceux de l’hôpital de Nanterre, avec un total de 197 lits. En parallèle, le Cash a ouvert, le 5 octobre dernier, un tout nouveau service de psycho-neuro-gériatrie, spécialisé dans les troubles cognitifs des personnes âgées. Le service pneumologie fera quant à lui son retour au début de l’année 2023 avec 18 nouveaux lits.

La directrice du Cash, Luce Legendre, a tenu à souligner dans le magazine municipal « l’action prépondérante du maire de Nanterre, président du conseil d’administration de l’hôpital, qui a pesé de tout son poids, son énergie et son engagement pour que le nouvel hôpital propose une offre de qualité, des urgences au futur bâtiment de psychiatrie. Ce sont les liens très forts tissés depuis longtemps entre l’hôpital, les centres de santé municipaux et la médecine libérale qui ont permis à l’hôpital de Nanterre, un temps menacé de fermeture, de se projeter dans ­l’avenir ».

Afin de financer la rénovation, 40 % des 17 hectares du site ont été vendus.

Cette restructuration s’accompagne également de la démolition de bâtiments existants. En effet, afin de financer la rénovation, 40 % des 17 hectares du site ont été vendus. Ainsi, une vaste parcelle comprenant lune partie des bâtiments historiques a été cédée pour donner vie à un vaste projet de rénovation urbaine, piloté par le groupement « Nanterre ­partagée ».

Ce dernier, composé des entreprises Crédit agricole Immobilier promotion, Icade promotion et Novaxia R, a été sélectionné dans le cadre du deuxième appel à projets Inventons la métropole du Grand Paris, en juin 2019. Il prévoit avant tout la construction de logements et de deux espaces verts, sous la forme d’un cloître et d’un jardin japonais. Le projet verra aussi naître un espace de détente baptisé « La Flânerie ». Installé dans le bâtiment central historique réhabilité, ce lieu convivial proposera des activités de restauration, de brocante et de découverte artistique reposant sur les principes de l’économie sociale et solidaire (ESS). L’opérateur spécialiste des espaces de déambulation conviviale, Passage Enchanté, officiera en tant qu’investisseur et exploitant de la Flânerie.

Une crèche et une école bilingue Montessori, ainsi que de nouvelles voies, aménagées par la SPLNA-SEMNA, vont également voir le jour. Des aménagements qui devraient permettre « d’ouvrir » l’hôpital sur son quartier en « permettant sa traversée », de « diversifier l’offre de logement sur le Petit-Nanterre » et le « développement d’activités commerciales », souligne la ville de Nanterre dans un ­communiqué.

Le nouveau « pôle santé mentale » accueillera des patients de tout le nord des Hauts-de-Seine.

Une réunion publique s’est d’ailleurs déroulée le 21 octobre dernier, dans la salle polyvalente de la Maison de l’enfance, dans le cadre de la concertation de la mise en comptabilité du plan local d’urbanisme du secteur du Cash. L’approbation de son bilan devrait d’ailleurs avoir lieu le 14 décembre prochain, en Conseil de Territoire. Avant cela, une visite commentée du projet sera organisée en présence de l’équipe du Cash et celle de Nanterre partagée, le 29 octobre, à 10 h 30.

En quatre ans, le projet a donc bel et bien avancé. Il reste cependant un élément indispensable à déterminer : la désignation de l’architecte. En effet, un concours vient tout juste d’être lancé afin de trouver la personne à même de réaliser le projet. Les esquisses des deux futurs bâtiments du Cash seront présentées à la direction au mois de février 2023, tandis que le lauréat ne sera annoncé qu’au mois de mai prochain.

Quel que soit le vainqueur du concours, il se retrouvera face à une sacrée problématique : respecter les programmes techniques élaborés par les professionnels de santé sur une surface plus petite que l’actuelle. En effet, la vente de 40 % de la superficie de l’actuel hôpital, bien qu’essentielle à la rénovation du site, devrait causer des maux de tête au futur architecte. Les premiers coups de pioche devraient être donnés au début de l’année 2024, tandis que la fin des travaux est espérée pour l’année 2027.

Une nouvelle Maison de santé dans le square Lebon

Décidément, le secteur de la santé semble être au cœur des préoccupations à Nanterre. En parallèle de la transformation de l’hôpital, la Ville a annoncé la construction d’une nouvelle Maison de santé au sein du square Lebon, en lieu et place du centre municipal de santé Maurice Thorez.

« Celui-ci sera à terme démoli, ce qui permettra l’extension du parc des Anciennes-Mairies », précise la Municipalité dans le magazine municipal. Le chantier, qui a pris du retard pour prolonger les études préalables indispensables, devrait démarrer à la fin de l’année, pour une livraison début 2025.