Aider les médecins généralistes exerçant en cabinet à établir un diagnostic rapide pour des cas complexes, suivre une maladie chronique, et éviter des hospitalisations inutiles pour le patient ? C’est ce qu’ont décidé de créer Emmanuel Mortier et Anne Grasland, deux praticiens hospitaliers, en créant le centre Vi’tal en 2016. Ce dispositif nommé en contractant ville et hôpital, a été souhaité comme un véritable pont entre les deux pratiques médicales au sein de l’hôpital de jour Max Forestier, structure appartenant au Centre d’accueil et de soins hospitaliers (Cash) de Nanterre.

Dans un contexte de forte pénurie de médecins généralistes comme spécialistes, le centre Vi’tal ambitionne d’apporter une réponse aux demandes de 119 médecins libéraux des Hauts-de-Seine faisant partie de son réseau. Il propose un suivi de second secours rapide, grâce au plateau technique dont dispose l’hôpital de jour, et représente aujourd’hui un tiers de l’activité de l’hôpital de jour. « Il y a une volonté très forte de coopérer avec la ville », indique le docteur Le Guilloux, chef de pôle de médecine et coordinatrice de l’hôpital de jour du Cash de Nanterre, rencontrée vendredi 10 mai.

Le centre Vi’tal propose un suivi de second secours rapide, grâce au plateau technique dont dispose l’hôpital de jour, et représente aujourd’hui un tiers de l’activité de l’hôpital de jour.

« Nous sommes venus renforcer l’hôpital de jour avec une activité tournée vers la ville, précise le Docteur Le Guilloux. Le centre Vi’tal est un point d’entrée de l’hôpital de jour, qui est une alternative à une hospitalisation complète. » Selon la chef de service, la médecine de ville rencontre parfois des difficultés pour « compléter ses investigations », et doit alors faire appel à plusieurs praticiens pour « apporter une expertise médicale » et « approfondir le diagnostic » du patient.

« Le but du centre Vi’tal est d’aider les médecins pour la prise en charge de bilans complexes », souligne-t-elle. Pour ce faire, l’hôpital de jour dispose d’un plateau technique diversifié avec imagerie, cardiologie… », énumère le docteur Le Guilloux. « Ça facilite le travail des médecins en regroupant plusieurs examens sur une journée, précise-t-elle. Sinon, cela prendrait facilement un mois pour étaler tous les rendez-vous, sans l’hôpital de jour. »

Pour réaliser ces batteries d’examens, l’hôpital de jour peut compter sur des praticiens partagés entre différents établissements. « On a des temps partagés de praticiens pour pouvoir répondre aux différentes demandes », détaille la coordinatrice de l’hôpital de jour. « On a un neurologue qui vient de l’hôpital Foch de Suresnes le lundi, illustre Emmanuel Mortier, le responsable du centre Vi’tal. On s’arrange pour nos jours en fonction des spécialités, et chaque spécialiste se déplace pour donner un avis. »

« L’objectif est d’apporter une réponse au médecin traitant qui fait appel à nous en 24 h à 48 h », poursuit Emmanuel Mortier. Le médecin sollicite par courriel l’équipe du centre Vi’tal, qui lui organise une programmation en hôpital de jour sur les créneaux réservés au centre (le lundi et vendredi, Ndlr). « On a environ 30 patients par semaine, précise le praticien hospitalier. On essaye de recevoir les patients dans la semaine, mais on a beaucoup de demandes, on sature, donc on envisage d’ouvrir une troisième journée en septembre. »

Le centre Vi’tal bénéficie de cinq places et suit une dizaine de personnes par journée qui lui sont réservées. « C’est très rassurant pour un patient de savoir qu’il va repartir le soir », commente le praticien hospitalier. L’équipe Vi’tal s’assure d’avoir le patient au téléphone avant de programmer une journée à l’hôpital de jour. Une fois la batterie de tests terminée, elle appelle le médecin pour lui donner le diagnostic. « Le médecin traitant reste le coordinateur, c’est très important », souligne Emmanuel Mortier.

Hôpital de jour : plus de 2 000 journées d’hospitalisation en 2018

Hôpital de jour a été fondé en 2016, suite à la fermeture du pôle chirurgie sur le Cash de Nanterre. « On a profité du fait qu’on avait un bloc tout neuf avec des installations neuves de chirurgie ambulatoire pour implanter un hôpital de jour de médecine pluridisciplinaire comme alternative à l’hospitalisation complète », informe le docteur Le Guilloux, chef de pôle de médecine et coordinatrice de l’hôpital de jour du Cash de Nanterre.

L’hôpital de jour permet la prise en charge ambulatoire de 10 patients par jour pour l’ensemble des spécialités présentes sur le site : diabétologie, cardiologie, médecine interne et maladies infectieuses, soins de suite et de réadaptation gériatriques, orthogénie, odontologie, grâce à la mobilisation de l’ensemble du plateau technique.

Celui-ci est ouvert cinq jours sur sept, de 7 h à 19 h tous les jours et de 7 h à 17 h 30 le vendredi, pour des hospitalisations d’une demi-journée ou d’une journée. « En 2018, on a réalisé plus de 2 000 journées d’hospitalisation », indique le docteur Le Guilloux. L’hôpital de jour accueille également les Interruptions volontaires de grossesse (IVG) médicamenteuses et chirurgicales sur un jour défini, hors des autres activités.