Dans le but de limiter la propagation du virus et face à la situation inquiétante dans les hôpitaux, un deuxième confinement a été mis en place dès le vendredi 30 octobre en France. Dans cette lutte contre la Covid-19, le Cash de Nanterre, centre d’accueil et de soins hospitaliers, aussi appelé hôpital Max Fourestier, a dû s’organiser pour réussir à accueillir les patients atteints du coronavirus, et les patients ayant besoin d’un suivi médical ou de soins. 

Si la deuxième vague ressemble en certains points à la première, des différences sont déjà soulignées par la direction du centre d’accueil dans la prise en charge des patients, tant d’un point de vue d’organisation, de matériel, de maîtrise des gestes barrières ou encore de durée des hospitalisations.

Une légère accalmie dans l’accueil des patients Covid durant l’été a permis au Cash de renforcer un peu plus ses liens avec la municipalité, et les soignants de la ville, pour améliorer la prise en charge avant et après l’hospitalisation quelque soit sa cause. Une difficulté persiste, le recrutement de soignants, pour faire face à la seconde vague, alors que les équipes de l’hôpital n’ont pas eu le temps de se remettre des difficultés rencontrées lors de la première vague. 

Avant cette deuxième vague, le Cash a connu une période plus calme durant les vacances estivales. « On a même eu des moments où l’on avait plus de patients Covid », se souvient la directrice du Cash.

« Pour cette deuxième vague, le plan blanc est organisé en paliers, explique Luce Legendre, directrice du centre d’accueil et de soins hospitaliers de Nanterre. Tous les établissements doivent, entre guillemets, prendre leur part à la gestion de cette pandémie sauf évidement des établissements qui n’auraient pas les autorisations ». 

Lors du premier confinement, l’hôpital Max Fourestier était considéré comme un hôpital de deuxième ligne par l’Agence régionale de santé (ARS). Une différence notable avec la première vague est donc aujourd’hui remarquée et l’organisation dans l’hôpital diffère. « Un tout petit peu avant le confinement, il nous avait été demandé de déprogrammer toute notre activité de manière à pouvoir nous consacrer sur la prise en charge des Covid, se souvient Luce Legendre. Là, nous devons respecter un équilibre pour que tous les patients qui ont besoin de soins, ceux qui sont atteints du Covid et les autres, puissent accéder à l’hôpital ». 

Pour Luce Legendre, la première vague avait eu des effets néfastes sur la santé des patients souffrant d’autres pathologies, qu’il faut aujourd’hui éviter à tout prix. « On a bien vu les effets délétères de la première [vague] sur la population qui pendant un moment ne s’est pas autorisée à se soigner, regrette la directrice. Les gens ne sont plus venus à l’hôpital, ils sont restés confinés, ils ne prenaient plus de rendez-vous de consultation quand bien même leur situation pouvait être urgente. […] Donc là, tout de suite après le premier déconfinement au mois de mai, nous avons vu nos patients revenir, et certains dans des situations assez aggravées ».

Pour réussir désormais à maintenir cet équilibre et conserver une grande offre de soins, un exercice décrit comme « évidemment difficile », le Cash s’est notamment organisé, avec les services de la Ville et les soignants, pour réduire la durée d’hospitalisation des patients covid et non-covid. Des numéros directs ont notamment été mis en place pour permettre aux médecins de ville de contacter rapidement les médecins hospitaliers. « Le séjour hospitalier est plus court à la deuxième vague qu’il ne l’était à la première vague. Donc ça nous permet avec des capacités hospitalières identiques […] de prendre plus de patients en charge parcequ’ils sortent plus vite ».

Ainsi, plusieurs fois par semaine, le comité de pilotage Covid, regroupant soignants et membres de l’administration, se réunit pour adapter la capacité d’accueil dédiée aux différents types de patients. « On augmente nos capacités pour prendre en charge des patients Covid quand il y a des patients aux urgences et si le mouvement est un peu inverse pendant deux trois jours, et bien on fait l’inverse », relate la directrice de l’hôpital.

Avant cette deuxième vague, le Cash a connu une période plus calme durant les vacances estivales. « On a même eu des moments où l’on avait plus de patients Covid », se souvient la directrice du Cash. Progressivement, depuis début octobre, les patients atteints de la Covid-19 semblent revenir plus nombreux à l’hôpital. « Dans les 15 derniers jours d’octobre, ça s’est intensifié. Là, je pense que nous ne sommes pas au pic, mais les patients sont là, chaque jour un peu plus », analyse Luce Legendre. 

Des chiffres permettant de comparer la première et la seconde vague à l’hôpital, la directrice du centre d’accueil et de soins hospitaliers indique : « Nous avions en fait moins de patients hospitalisés au début [du premier confinement] que nous n’en avons là […] pour le même nombre de lits ». 

D’analyser avec prudence : « Cette deuxième vague, finalement, la forme qu’elle prend dans ses débuts, […] elle est un petit peu supérieure à celle de la première vague en nombre d’hospitalisés par jour ». Luce Legendre indique également des prévisions qui peuvent être faites : « On sait, que dès lors que l’on a le taux de contamination, on sait à peu près ce qu’il va se passer à 15 jours près ». 

Dans les Ephad, très touchés lors de la première vague, la situation semble plus rassurante. L’unité de gériatrie, ouverte, au Cash a diminué sa capacité d’accueil pour le moment, au début de cette deuxième vague. « À la première vague, elle faisait 23 lits et elle a été remplie tout de suite. Là, elle est de huit lits, on l’a ouverte en début de semaine et on a deux patients dedans ».

Le répit perçu durant l’été, a permis au Cash de mettre en place de nouveaux dispositfs pour protéger les patients, les soignants mais également les visiteurs autorisés, durant la seconde vague à l’hôpital et dans l’Ephad du Cash. Les cheminements dans les espaces publics de l’hôpital ont été revus, des plexiglas ont été installés pour protéger lors des consultations ou en salle d’attente, le masque est bien sûr obligatoire. De plus, désormais les patients sont quasiment systématiquement installés dans des chambres seuls pour réduire les risques de contamination.

Dans la lutte contre la propagation du virus, le Cash a également participé à la grande campagne de dépistage menée par l’Agence régionale de santé et la mairie. À la rentrée, le Cash a participé aux dépistages dans les écoles, à l’université de Nanterre mais également dans les clusters. Un outil indispensable pour « casser les chaînes de contamination » et éviter un trop grand nombre d’hospitalisations par la suite. Dans un graphique réalisé par le Cash, l’hôpital indique que les dépistages sont en forte hausse « sur les cinq dernières semaines ».

« On peut tester très facilement, nous avons notre laboratoire et maintenant sur des situations jugées prioritaires, on a les résultats en quelques heures ce qui nous permet tout de suite de prendre les mesures adaptées », souligne Luce Legendre du dépistage et de son importance.

« Sur le plan des équipements, on a eu tout l’été pour se préparer, relate la directrice du Cash. On a évidemment reconstitué nos stocks, racheté le matériel nécessaire pour nos services, donc ça, on a plusieurs semaines de stocks devant nous ». Une difficulté demeure tout de même pour faire face à la seconde vague. 

Pour conserver une grande offre de soins, un exercice décrit comme « évidemment difficile », le Cash s’est notamment organisé avec les services de la Ville et les soignants, pour réduire la durée d’hospitalisation des patients Covid et non-Covid.

Celle de recruter un nombre de soignants suffisant. « La difficulté, c’est vraiment les ressources humaines, les soignants et en particulier les infirmières », appuie Luce Legendre. Une situation délicate, les deux vagues étant très proches l’une de l’autre. Les personnels soignants tout comme le personnel hospitalier en général n’a pas eu le temps de se remettre de la première vague, selon elle. 

« Ce que nous pouvons observer c’est un état de fatigue important pour les soignants et l’ensemble des hospitaliers, regrette la directrice. Les gens n’ont pas eu le temps de prendre la bonne distance psychique et puis de se remettre émotionnellement de la prise en charge de cette première vague ». Durant la première vague, les congés ont été annulés et repoussés, tous les personnels étant mobilisés.

Le Cash est donc en recherche active d’infirmières, de médecins et d’aide-soignants pour renforcer ses équipes. Depuis la première vague, le gouvernement et l’Agence régionale de santé ont pris des mesures pour accompagner les soignants et faciliter le recrutement pour les hôpitaux, en déplafonnant les heures supplémentaires ou encore grâce au versement de primes. Pour postuler, une adresse mail est consacrée au recrutement au Cash de Nanterre : emploisds@ch-nanterre.fr. 

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE