Samedi matin, 9 h Il fait froid, le vent souffle et la température s’approche dangereusement de zéro, sur l’esplanade de la Défense. Deux élèves rejoignent leur professeur et fondateur de l’association Esplanade photo, Marcus Brandao, au pied des marches de la Grande arche. Ils se sont inscrits en adhérant au cercle d’associations de la mairie de Courbevoie, pour 10 euros. Le cours « balades photographiques » coûte ensuite 40 euros, pour un an de découverte de la photo tous les troisièmes jeudis du mois.

« On va se réchauffer on Cnit, ça vous va ? ». Les élèves acquiescent, emmitouflés dans leurs écharpes relevées au dessus du menton. Une fois installés au chaud, le cours commence par une petite interrogation surprise : les participants sont invités à réciter les caractéristiques du mode de priorité vitesse (qui sert à capter le mouvement, Ndlr). « Vous allez rester sur une petite focale, sur une petite profondeur de champ en priorité vitesse », introduit le professeur.

Commence alors le premier exercice, simple et ardu à la fois : l’enseignant pose une toupie au sol, les élèvent prennent d’abord la toupie en photo assis sur les banquettes rouges du Cnit, puis à genoux pour tester leur stabilité. « Là, je leur fais faire des séries en changeant la vitesse d’obturation, de façon à ce qu’ils se forgent l’œil derrière leur objectif », explique Marcus Brandao, président et professeur de l’association.

L’exercice tourne court : la sécurité du Cnit intervient pour mettre fin à la réunion, la photo étant strictement interdite dans l’enceinte du centre commercial. « Ils sont malins, ils ont dû voir que nous allions mettre l’établissement en danger, peut-être même voler des secrets industriels », plaisante un élève. « Marcus, hors-la-loi ! », renchérit un autre.

La joyeuse troupe sort du Cnit. « Je me suis inscrit parce que je me suis découvert une passion pour la photo récemment », indique Nasser. Muni d’un Canon 650d, un réflex qu’il a acheté d’occasion, le quinquagénaire poursuit : « C’est vraiment sympa d’avoir des cours de qualité à prix abordables, j’ai fais beaucoup de progrès depuis que j’ai commencé. »

Lancée en début d’année, l’association est encore récente. Elle commence a attirer « de plus en plus d’élèves depuis septembre ». Quatorze sont inscrits, mais ils ne sont pas toujours présents. Les groupes restent donc de petite taille, ce qui augmente la disponibilité du professeur pour chaque élève, rendant ainsi le tarif d’autant plus attractif. Les exercices suivants s’enchaînent sur la dalle piétonne, non sans difficultés. En hauteur, les élèves doivent réussir à prendre les voitures qui passent en photo, et faire en sorte qu’elles soient nettes.

Marcus Brandao accroche ensuite une feuille au fil de son porte-clefs. En appuyant sur un bouton, le fil se rembobine et rapproche très vite la feuille de sa main. Les élèves grimacent : l’effet voulu par le professeur n’est pas encore atteint dans la galerie photo de leur appareil. Il se veut toutefois rassurant : « Bientôt, vous ne penserez même plus à ces détails techniques ! »

Des cours de photo sur téléphone

L’association courbevoisienne Esplanade photo organise le 13 décembre prochain un cours de formation à la photographie un peu particlier, puisqu’exclusivement dédié au smartphone. L’objectif, pour son fondateur Marcus Brandao : « Toucher un nouveau public, mais pas seulement, on va faire en sorte que les élèves puissent appréhender leur smartphone, la prise de vue, un peu de post-production avec un logiciel gratuit, et des conseils de diffusion pour les réseaux sociaux ! »

Mise à jour : Contrairement à ce que nous avions indiqué dans la précédente version de l’article, la date de l’atelier photo dédié au smartphone est le 13 décembre, et non le 6 décembre. Toutes nos excuses pour cette erreur.