Le Stade Rochelais, pourtant débar­qué sur la pelouse de La Défense avec dix joueurs internationaux, s’est laissé engloutir par le jeu des racingmen. Cette mollesse d’une demi-heure a permis aux Franciliens de mener 24-0 et de sceller le sort du match. La Rochelle, maladroit sur ses temps forts au point d’envoyer une demi-douzaine de passes aux juges de touche, parvient néanmoins à inscrire un doublé par Jérémy Sizelle (30e, 43e) mais pas à inquiéter les ciel et blanc, motivés pour faire oublier ses trois dernières défaites à l’Arena.

Pas du tout concerné en défense, le Stade rochelais revient de son voyage en région parisienne avec un excédent de bagages, son pire déplacement depuis la 14e journée et la claque prise à Clermont (19-44). En revanche, côté Racing 92, le retour à la compétition de Virimi Vakatawa, Ben Tameifuna et Finn Russell a permis de trancher dans les rangs rochelais particulièrement éclaircis.

Dans une fin de rencontre à l’avantage des Franciliens, l’ailier international Argentin Juan Imhoff, en plongeant dans l’en-but maritime à la 70e (43-14) s’est hissé à la première place des marqueurs d’essai, rejoignant son coéquipier Vakatawa avec neuf réalisations. Auteur d’un triplé samedi en ouverture de cette 18e journée, Teddy Thomas, l’ailier international a su briller et s’imposer. Dix essais sous le maillot tricolore en 16 sélections, Teddy Thomas (25 ans) est loin d’avoir dit son dernier mot, et à six mois du coup d’envoi de la Coupe du monde, il remonte en puissance.

Les hommes du Racing 92 ont infligé une belle leçon aux Rochelais. Cette performance n’est pas anecdotique face au club qui a longtemps visé la 3e place. Doté d’une équipe offensive impressionnante, le Racing étonne par son positionnement actuel. En plus de se rassurer face à un cador du championnat qui habituellement voyage bien (4 succès à l’extérieur), les coéquipiers de Teddy Thomas semblent retrouver une assise à domicile.

Ils entrent ainsi dans les 6 en attendant les matchs de Castres et le Stade Français. Après une démonstration pareille de la part de cet effectif, il est fort possible que les Racingmen feront partie de la course pour les phases finales. Leurs concurrents sont prévenus.

Dan Carter ne viendra pas

Véritable coup de théâtre au Racing 92 : recruté comme joker médical suite au départ de Pat Lambie, Dan Carter, l’international Néo-zélandais n’a pas satisfait à la visite médicale. Le club des Hauts-de-Seine l’a annoncé samedi dernier. L’ouvreur double champion du monde n’effectuera donc pas son retour en Top 14.

Dans un communiqué transmis après sa nette victoire sur le Stade rochelais (50-14), le Racing 92 a fait savoir que Dan Carter, engagé comme joker médical, ne rejoindrait finalement pas les ciel et blanc : « Dans le cadre des contrôles médicaux préalables à l’homologation des licences, le Racing 92 a transmis certains éléments médicaux à des experts désignés par la Ligue Nationale de Rugby. Leur avis est unanime : Dan Carter ne pourra pas pratiquer le rugby en France » précise le communiqué du Racing 92.

Dan Carter souffrirait d’un problème aux cervicales, selon une source interne de Rugbyrama. Carter devrait pouvoir continuer au Japon avec son club des Kobelco Steelers, où il est arrivé l’été dernier en provenance de Paris et avec lequel il a remporté le titre national mi-décembre. Le club de Kobe avait accepté que Carter (112 sélections avec les All Blacks entre 2003 et 2015) fasse une pige de trois mois dans son ancien club pour porter le Racing vers une première victoire en Coupe d’Europe, une compétition dans laquelle le Racing affrontera le Stade toulousain en quart de finale le 31 mars.

« C’est le seul titre qui lui manque puisqu’il a rajouté à sa panoplie un titre de champion du Japon, alors pourquoi pas un titre de champion d’Europe ! », avait déclaré le président du Racing, Jacky Lorenzetti. Arrivé dans les Hauts-de-Seine après la Coupe du monde 2015, Carter avait aidé le Racing à remporter le championnat de France en 2016 et à atteindre à deux reprises la finale de la Coupe d’Europe (2016 et 2018).

Mais alors, qui pour le remplacer ? À ce poste stratégique, le Racing ne dispose d’aucune doublure véritablement fiable à Finn Russell, mobilisé jusqu’à mi-mars par le Tournoi des 6 Nations 2019. En pleine saison, rares sont les ouvreurs disponibles. Et à moins de s’arranger avec Toulon, déjà hors course pour la fin de saison, pour faire venir plus tôt François Trinh-Duc (32 ans, 66 sélections), qui s’est engagé pour deux ans mais à partir de l’été seulement, le Racing va devoir faire avec.

CREDIT PHOTO : Archives/Racing 92