C’est un sentiment de déjà vu qu’éprouvent les administrations des établissements d’études supérieures du quartier d’affaires, en cette nouvelle période de confinement. Depuis la rentrée, après les vacances de la Toussaint, l’immense majorité des cours sont à nouveau tenus en distanciel. Si l’université de Nanterre, l’Iéseg ou encore le Pôle Léonard de Vinci et Skema ont déjà l’expérience du premier confinement, les étudiants les plus démunis doivent à nouveau être aidés.

« C’est compliqué pour nous au niveau de l’enseignement supérieur, assure Sébastien Tran, directeur de l’EMLV. Parce qu’on a des directives qui tombent après les annonces du gouvernement, donc on est obligés de s’adapter et d’être assez agiles. » L’agilité semble en effet être le maître mot pour ce second confinement pour les établissements installés dans le quartier d’affaires.

Comme en mars, les cours sont maintenant donnés à distance à 100 %. Un avantage cependant : les cours sont donnés de façon hybride depuis la rentrée de septembre, les étudiants et équipes pédagogiques sont, pour la plupart, déjà rompus aux cours à distance. Les écoles sont donc déjà équipées en licences ou outils permettant les visioconférences. Mais, les étudiants les plus démunis doivent à nouveau être soutenus.

À Paris X par exemple, une distribution de matériel informatique a été organisée dès la première semaine du confinement. Lors du premier confinement, l’université avait déjà fourni ordinateurs et clés 4G aux étudiants qui ne possédaient ni connexion internet ni ordinateur. Un premier recensement a ainsi été mené à la fin du mois d’octobre auprès des « 10 000 étudiants primo-entrants » que compte l’établissement depuis la rentrée universitaire.

Cette première enquête a permis de connaître les besoins de ces nouveaux arrivés : « 447 ordinateurs et 367 box internet 4G », souligne l’université. Mais une « seconde vague d’enquête » est en cours. Au 3 novembre, « 397 ordinateurs et 260 Box connexion 4G sont les besoins qui ont été remontés », précise Paris X alors que le recensement devrait durer jusqu’au 12 novembre.

Au total donc, l’université va distribuer à minima « 884 ordinateurs et 627 connexions », souligne-t-on. « Les distributions de ce matériel sont en cours cette semaine », assure par ailleurs Paris Nanterre le 3 novembre. « On était à environ 300 000 euros de dépenses pour la première vague, nous n’avons pas encore les chiffres pour cette deuxième vague, mais sensiblement équivalents. Et, on équipe aussi des enseignants », ajoute le service communication de l’établissement.

Au pôle Léonard de Vinci, l’administration a procédé autrement, mais toujours dans le but de venir en aide. « On a demandé aux étudiants qui seraient en situation de fracture numérique de se signaler auprès des directions d’école pour qu’on puisse ensuite leur réserver un accès aux bâtiments dans nos espaces de travail et nos salles informatiques, explique Sébastien Tran, directeur général du pôle de Vinci. L’idée c’est que ces étudiants-là, ne se retrouvent pas en difficulté pour pouvoir travailler dans leur environnement personnel. »

Si le recensement est en cours à l’EMLV et ESILV, l’Institut de l’Internet et du Multimédia (IIM) a terminé le sien et seulement « cinq ou six étudiants ont demandé un accès numérique ». Car pour les écoles payantes de ce genre, comme l’Iéseg ou Skema, le sujet en ce second confinement est surtout la solitude et le manque de lien social. C’est d’ailleurs sur cet aspect qu’elles mettent une grande partie de leurs efforts, le travail en distanciel étant déjà bien rodé.

À Skema, un groupe de soutien psychologique à distance a été mis en place, à la demande des étudiants. « Une permanence psychologique » a aussi été organisé à l’Iéseg ou au pôle Léonard de Vinci. L’école de commerce propose aux étudiants et à l’équipe éducative « des ateliers bien-être » en ligne pour apprendre à gérer son stress, son alimentation ou encore son sommeil, indique le service communication. Évidemment, la fac de Nanterre propose elle aussi un suivi pour ses étudiants.

En plus de la nécessité de former au mieux les professeurs à de nouvelles méthodes d’enseignement, le risque de décrochage ou de détresse psychologique des étudiants, les écoles doivent aussi anticiper les examens de fin d’année qui ne sauraient tarder. Si pour l’instant, les dates de partiels sont fixées après le confinement et que des règles sanitaires renforcées sont prévues pour  ces cas de figure, rien n’est jamais sûr. 

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE