Après la mise en place du couvre-feu, l’offre des transports avait été réduite pour répondre à la baisse de fréquentation des transports, après 21 heures, notamment sur les lignes desservant la Défense. Avec l’annonce d’un nouveau confinement, l’offre devrait pour l’instant rester similaire, mais pourrait évoluer si une baisse significative de la fréquentation est remarquée, d’après les associations d’usagers concertées sur le sujet.

« Avec la mise en place du confinement décidée par le gouvernement, l’offre de transport reste inchangée sur l’ensemble de l’Île-de-France afin de laisser le temps aux Franciliens de s’organiser », explique le service communication de la SNCF-Transilien au lendemain des annonces du président Emmanuel Macron (Lrem), jeudi 29 octobre. 

Une décision saluée par l’association d’usagers Plus de trains et son président Arnaud Bertrand, vendredi 30 octobre. « C’est très bien, c’est aussi ce que l’on a eu comme écho du côté d’Ile-de-France Mobilités, (IDFM, organisme sattelite de la Région en charge des transports, Ndlr) et c’est plutôt une démarche qui nous va bien parce que c’est pragmatique ».

Lors de l’annonce du couvre-feu, une période de réflexion avait été observée avant de choisir de réduire l’offre de transports. « Depuis le mercredi 28 octobre (couvre-feu), pour les trains et RER, l’offre a été réduite à un train sur deux, sauf pour les lignes où le temps d’attente est supérieur ou égal à 30 minutes en période normale. Les correspondances sont également maintenues », rappelle ainsi SNCF-Transilien des mesures qui vont être conservées. 

Les associations de transports avaient alors été entendues par Ile-de-France Mobilités et la RATP pour adapter l’offre aux besoins des usagers. « C’était une concertation qui a été menée à fond parce que l’on avait pu partager, dire mais attendez, ce n’est peut-être pas ça qu’il faut regarder », raconte Arnaud Bertrand. 

Les Franciliens sont désormais reconfinés et les déplacements sont fortement limités. « En mars, il y avait 4 % sur tout le réseau et ça devait être à peu près ça à la Défense. Là, on était remonté sur le réseau à peu près aux deux-tiers ou 70 % peut-être, la Défense, on était entre 50 et 60 % je dirais, se souvient Arnaud Bertrand, une nouvelle baisse moins importante pouvant légitimer tout de même une baisse de l’offre. Là, ça va être divisé par deux par rapport aux 50-60. Ou peut-être un peu plus, mais ça va quand même rester 20-25 % sans doute, on va voir […] et donc, quand on arrive là, nous, on se dit qu’en heure de pointe, il faut laisser comme aujourd’hui, et le week-end probablement faire un peu comme en soirée ».

Un service réduit qui ne devra pas pour autant perdre en qualité. Une crainte d’Arnaud Bertrand dans le contexte actuel notamment sur la branche Cergy-Poissy du RER A qui dessert le quartier d’affaires et cumule les incidents depuis plusieurs semaines. « Avant, il y a un an, les gens acceptaient d’être quatre au mètre carré, aujourd’hui quand on est trois au mètre carré, c’est à peu près 27 % en moins, les gens s’estiment tout autant serrés qu’avant […] C’est aussi pour cela que l‘on dit qu’il faut un service normal, c’est parce qu’il y a une tolérance à être serré dans le métro et dans le RER qui est bien plus basse qu’avant  »

« Donc globalement, on est content de la démarche parce que c’est une démarche assez pragmatique d’attendre et puis d’ajuster ensuite, on voit bien qu’il va falloir se préparer pour un certain temps donc ça vaut le coup », conclut le président de l’association d’usagers. 

La suspension du passe Navigo possible mais contraignante

Ile-de-France Mobilités, organisme satellite de la Région, en charge des transports, proposait aux détenteurs du passe Navigo annuel, de suspendre leur abonnement suite à l’annonce du reconfinement. Pour cela, il fallait faire la démarche sur internet avant le samedi 31 octobre, puis se rendre en gare deux jours après pour que la suspension soit valide. Ainsi, les abonnés pouvaient se faire rembourser leur passe navigo. Pour Arnaud Bertrand, président de l’association Plus de trains, ce système est trop ancien et ne facilite pas la tâche des abonnés. « Il faut se déplacer, c’est complètement à l’ancienne […] mais cela a une vertu pour eux, c’est que ça décourage », analyse-t-il vendredi 29 octobre. Un fonctionnement à revoir notamment pour ceux qui attendaient encore de connaître les conditions du télétravail dans les entreprises. « C’est juste que ça serait mieux accepté par les gens si la démarche était un peu plus simple », précise-t-il.