Durant la crise sanitaire, avec la mise en place de couvre-feu et de confinements, Île-de-France Mobilités (organisme satellite de la Région Île-de-France, gestionnaire des transports, Ndlr) et les opérateurs des transports avaient baissé l’offre de transports en Île-de-France sur des métros, bus, RER ou encore des trains. Désormais, la France étant déconfinée et les salariés progressivement incités à retourner dans leurs bureaux, la fréquentation des transports augmente.

Si une nouvelle organisation de l’offre de transports doit être mise en place lundi 31 mai, la reprise sur certaines lignes restent difficiles et réservées aux heures de pointe. Pour l’association d’usagers Plus de trains, une augmentation concrète est pourtant nécessaire pour répondre aux besoins des usagers et aux habitudes liées à la crise sanitaire. En parallèle, la Défense se prépare à une nouvelle réduction de la circulation des lignes avec de nombreux travaux prévus durant l’été (voir encadré).

« C’est flou comme ce n’est pas permis, mais oui, on s’est battu pour que ça revienne, réagit Arnaud Bertrand, président de l’association Plus de trains. On trouve que pour le coup, ils avaient mis deux mois à faire baisser l’offre à l’époque où il y avait du bon […] mais là, on leur a dit, pour la remettre, il ne faut pas prendre deux mois de retard parce que là, on va galérer ».

Une première augmentation de l’offre avait eu lieu à la sortie du confinement national. Désormais, depuis lundi 31 mai, la ligne L qui passe notamment par la Défense a dû retrouver son rythme de circulation habituelle aux heures de pointe. Concernant le RER A, un article du blog de la ligne francilienne datant du mercredi 26 mai indique : « Vous avez été nombreux à nous demander des informations concernant l’évolution du plan de transport et je comprends vos interrogations. Sachez que, pour le moment, il n’est pas prévu de modifications majeures ».

Pour Arnaud Bertrand, l’augmentation de l’offre de transports devient urgente : « On arrive dans le moment où il faut tout de suite que ça revienne à la normale, surtout en heure de pointe parce qu’on ne peut pas à la fois dire aux gens, c’est la fin […] d’une étape de la crise, on peut rebouger et ne pas leur offrir le service ».

Durant la crise sanitaire, l’offre a été aménagée tout comme les mesures sanitaires à respecter dans les transports en commun. Désormais, si le port du masque reste obligatoire, la règle d’un fauteuil sur deux a vite été abandonnée pour permettre aux usagers de se déplacer plus facilement. Mais, les habitudes acquises durant ces nombreuses semaines restent.

« Les gens acceptent beaucoup moins bien d’être serrés, analyse le président de l’association. Les gens nous préviennent que, de leur point de vue, quand les places assises sont prises ou quasiment toutes et qu’il y a deux trois personnes debout pour eux, c’est devenu un train plein parce que justement, on ne veut pas être à côté de son voisin ».

D’ajouter : « On voit bien que le fait d’être serré comme on pouvait l’être avant à certaines heures va beaucoup moins bien passer. C’est juste qu’on a accepté des transports saturés beaucoup trop longtemps ». L’offre avait été baissée en moyenne de 20 %. Une baisse qui n’avait pas beaucoup d’impact sur les usagers des lignes de métro parisiennes, mais qui devient plus difficile à gérer sur les lignes de transilien ou du RER A par exemple.

« Les RER, il y en a un qui passent à l’heure pile, au quart d’heure, à la demi-heure, à 45, ils en ont supprimé un des quatre, explique Arnaud Bertrand. Il y a un moment où vous avez une demi-heure sans train et donc les gens qui attendent, ils attendent très longtemps, et les gens qui le prennent, ils ont l’équivalent de deux trains […] vous vous retrouvez avec une situation, où il y a un des trains qui est bondé ».

L’organisation de la réduction de l’offre n’est donc désormais plus adaptée à la situation pour le président de l’association : « Il y a des trains dans lesquels il y a moins de monde, c’est évident, parce qu’il y a globalement moins de monde, mais avec leur façon de couper comme ils n’arrivent pas à répartir en fait il y a des trains qui débordent ». Une seule solution désormais selon lui, un message qu’il transmet aux organismes responsables des transports en Île-de-France : « Remettez les trains de banlieue au service normal le plus vite possible ».

De nombreuses interruptions de lignes durant l’été

Durant l’été, plusieurs lignes desservant la Défense seront en travaux et nécessiteront d’être fermées. La ligne L sera la plus épargnée. Sur le site internet d’information sur la ligne L, il est ainsi expliqué : « Sachez que cette année, les lignes L sud et L nord sont plutôt épargnées ». La circulation de la ligne L nord devrait permettre d’absorber les difficultés du RER A. Les interruptions auront lieu la nuit, à partir de 21 h 45 entre Sartrouville et Poissy pendant une semaine et entre Sartrouville et Cergy/Poissy durant tout l’été.

Le RER A entame de son côté la dernière phase de renouvellement des voies. Les usagers pourraient rencontrer des difficultés à se déplacer dès lundi 31 mai puisqu’à partir de 22 h, chaque jour de la semaine, jusqu’au vendredi 11 juin le trafic sera interrompu entre Nanterre Préfecture et Cergy/Poissy.

« Le RER A sera fermé du 26 juin au 29 août inclus entre Auber et Nanterre Université et sur les branches Cergy/Poissy, chaque soir à partir de 21 h et chaque week-end 24 h/24, résume le blog. Du 9 au 13 août, puis du 16 au 20 août inclus, le RER A sera fermé entre Auber et La Défense et sur la branche Poissy toute la journée ».

Dernière ligne concernée par des fermetures estivales, le T 2. La ligne sera fermée du 10 juillet au 8 août entre les stations Charlebourg et Puteaux dans les deux sens. Une fermeture liée cette fois aux travaux du projet Eole (prolongement du RER E à l’ouest, Ndlr). « Un service de bus de substitution sera disponible, en partenariat avec la SNCF », précise sur son site internet la RATP.

CRÉDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DÉFENSE