La crise sanitaire, les confinements, les couvre-feux et la généralisation du télétravail ont eu de nombreuses conséquences sur la vie des Franciliens. Beaucoup d’entre eux ont notamment changé leurs habitudes et leurs modes de déplacement.
Paris la Défense, établissement public gestionnaire et aménageur du quartier d’affaires a réalisé une étude pour comprendre ces nouvelles habitudes et accompagner au mieux cette transition.

Nouvelles pistes cyclables et nouveaux aménagements, multiplication des équipements pour garer son vélo ou encore pour pouvoir le réparer, depuis plusieurs mois, Paris la
Défense met ainsi en place différents projets pour faciliter le quotidien des cyclistes du quartier d’affaires. Des initiatives également suivies par les communes qui constituent la Défense, qui font appel aux premiers concernés pour élaborer des plans vélos les plus proches possibles des besoins des cyclistes.

De son côté, la Région Île-de-France lance progressivement le projet de RER-Vélo (aussi appelé Réseau Express Régional Vélo, Ndlr) sur son territoire et à proximité du quartier d’affaires. Pour améliorer les infrastructures et la sécurité des cyclistes, la Région a lancé un marché public pour être accompagnée dans la mise en place d’une signalisation verticale directionnelle.

Paris la Défense a réalisé en novembre 2020 une étude sur l’impact de la crise sanitaire sur les mobilités douces et les habitudes des salariés du quartier d’affaires. L’établissement public indiquait alors que c’était un moyen de : «  Connaître les modes de déplacements et modes de travail avant la crise sanitaire ; l’effet de la crise sanitaire sur les modes de travail et de déplacements ; les attentes et enjeux des salariés ». Dans l’édition d’été du magazine Bigger, l’établissement public a ainsi dévoilé les résultats de l’étude réalisée avec l’Iéseg Conseil.

Interrogé sur l’avenir, Paris la Défense indique des résultats du sondage : « 20 % des sondés souhaitent davantage d’infrastructures pour les modes de déplacement actifs ».

« Conséquence de la crise sanitaire, le vélo connaît un véritable essor dans le quartier d’affaires. Pour accompagner ces évolutions en matière de mobilité douce, que révèle l’enquête menée par Paris la Défense et Iéseg Conseil, le territoire enclenche la vitesse supérieure », expliquait ainsi le magazine Bigger.

L’étude réalisée auprès de 5 500 salariés de la Défense a effectivement permis de mettre en lumière les changements d’habitudes avec « 12 % des personnes interrogées » qui ont changé leur mode de déplacement.

Nombreux sont ceux qui seraient prêts à passer le cap et à opter pour les mobilités douces. Les raisons de ce changement et de ces évolutions sont simples, la crise sanitaire et la volonté pour beaucoup d’éviter les transports en commun et réduire les risques de contamination. Avant la crise sanitaire, seul 8 % des salariés ayant répondu au questionnaire venaient à vélo, désormais, ils sont 13 %. Une faible augmentation est à souligner parmi les salariés venant à pied, passant de 16 à 18 %.

Après avoir interrogé les salariés sur l’avenir, Paris la Défense indique des résultats du sondage : « 20 % des sondés souhaitent davantage d’infrastructures pour les modes de déplacement actifs comme le vélo ou la trottinette ». D’ajouter ainsi : « Paris la Défense compte bien accompagner le mouvement ». Depuis plusieurs mois, Paris la Défense met ainsi l’accent sur les mobilités douces et la pratique du vélo avec des événements comme Mai à vélo (voir notre édition du mercredi 12 mai 2021).

Parmi les efforts déjà fournis en terme d’équipements, l’établissement public rappelle dans le magazine Bigger que six kilomètres de pistes cyclables supplémentaires ont été aménagés, notamment sous le quartier d’affaires, sur les voies couvertes. Pour faciliter le stationnement des usagers, de nombreuses places ont été ajoutées sur la dalle. Des goulottes ont également été installées comme sur l’escalier de la passerelle de l’Aigle pour permettre aux cyclistes de passer plus facilement d’un niveau à l’autre de la dalle.

Dernier axe de travail, permettre aux salariés de réparer facilement leurs vélos. L’entreprise Cyclofix s’est installée dans le conteneur situé à l’arrière de la Grande Arche. Il est désormais possible de déposer son vélo sur ses heures de travail pour qu’il soit réparé ou que des pièces soient changées afin de pouvoir repartir le soir (voir notre édition du mercredi 9 juin 2021).

« L’établissement public vient de déployer 10 pompes à vélo en libre-service sur l’esplanade et dans différents espaces du quartier », indique sur son site internet Paris La Défense.

Durant l’été, Paris la Défense a également disposé de nouveaux gonfleurs pour les cyclistes. « L’établissement public vient de déployer 10 pompes à vélo en libre-service sur l’esplanade et dans différents espaces du quartier », indique sur son site internet Paris La Défense. Situés dans plusieurs quartiers de la Défense, il est facile de les repérer dans les quartiers Valmy, Coupole-Regnault, Reflets ou encore Villon. Sur le Parvis, un gonfleur a également été installé au pied de Coeur Défense et devant l’Arche.

« D’autres installations et dispositions sont en cours de projet afin d’offrir aux cyclistes de Paris La Défense, le meilleur service, ajoute l’établissement public sur son site internet. Dans un futur proche, Paris La Défense souhaite installer entre 4 et 5 compteurs à vélo ainsi que 14 totems qui indiqueront les principaux endroits où se trouvent les arceaux vélo ».

La Région Île-de-France se lance elle dans la mise en place du projet de RER-V. Dans le cahier des clauses techniques particulières (CCTP) de son marché public, la Région rappelle l’objet de la mission. D’indiquer ainsi : « L’objet du schéma directeur du jalonnement du RER-Vélo est de définir les principes minimaux de la signalisation verticale directionnelle, afin de rendre cohérent, homogène et lisible l’ensemble du réseau RER-Vélo ».

De rappeler que l’origine de ce projet revient au « Collectif Vélo Île-de-France regroupant plus de 40 associations cyclistes franciliennes ». D’expliquer de sa raison d’être : « Il est conçu comme un ensemble régional de voies cyclables continues, sécuritaires, confortables et efficaces, formant un réseau cyclable à haut niveau de service (RCHNS) ». Après avoir repris le travail pour pouvoir mettre en œuvre ce projet d’envergure, la Région s’est accordé une enveloppe de 300 000 000 euros pour pouvoir financer les dispositifs.

Ce nouveau réseau cyclable en Île-de-France a pour objectif de palier les besoins grandissants des cyclistes, assurer leur sécurité et faciliter la pratique du vélo, « pour faire du vélo un véritable transport de masse et atteindre une part modale à deux chiffres, sur l’ensemble des territoires de la région ».

Concernant la Défense, une ligne du RER-Vélo appelée A1 permettra de la rejoindre depuis le centre de Paris en passant tout comme le tracé du RER A par Châtelet, Porte-Maillot, Neuilly-sur-Seine et de rejoindre ensuite Nanterre puis Cergy-Pontoise. Une ligne intitulée GC pourrait également permettre de faire le tour de la grande Couronne en passant par la Défense, Clamart ou encore Saint-Denis et Nogent-sur-Marne. Si une deuxième phase est enclenchée, ce grand plan pour aménager et sécuriser les zones cyclables pourrait également permettre aux habitués de la Défense de rejoindre Poissy.

Concernant la Défense, une ligne du RER-Vélo appelée A1 permettra de la rejoindre depuis le centre de Paris .

La mise en place du référentiel de jalonnement et de la signalétique devrait permettre à la Région de constituer « un cahier des charges pour les maîtres d’ouvrage » qui devront
ensuite mettre en place le jalonnement. « La signalisation devra permettre aux cyclistes de parcourir l’itinéraire dans les deux sens sans difficulté, en lui offrant des informations de destination et de distance, et devra tenir compte des grands principes communément employés pour le jalonnement d’itinéraires cyclables », indique la Région dans son cahier des clauses techniques particulières.

Paris la Défense et la Région Île-de-France ne semblent pas être les seuls à s’emparer de ces sujets. Si beaucoup de coronapistes ont vu le jour avec la crise sanitaire, les mairies semblent prêtes à réfléchir à leur pérennisation et aux meilleures solutions pour les cyclistes. Durant l’été, du 12 juillet au 10 août, la mairie de Nanterre avait ainsi proposé aux habitants de donner leur avis sur le plan cyclable de la commune.

La municipalité rappelait ainsi la raison d’être et l’importance d’un plan vélo : « Un plan Vélo est un programme d’orientations et d’actions, permettant de favoriser l’usage du vélo sur un territoire. Cela concerne les infrastructures […] et les équipements […], mais cela concerne aussi l’économie du vélo ».

« Vos réponses nous permettront de mieux vous connaître en tant qu’usager vélo et/ou en tant que piéton. Votre contribution nous permettra d’identifier l’évolution de vos besoins et nous pourrons ainsi mieux agir, ensemble, pour développer les mobilités actives et le partage de la rue », indiquait ainsi la municipalité sur son site internet participez.nanterre.fr.

CRÉDITS PHOTOS : LA GAZETTE DE LA DÉFENSE