Dès la rentrée, l’Université Paris Nanterre prenait les devants, face à l’épidémie de la Covid-19, et devançait les mesures gouvernementales, en instaurant un roulement de ses étudiants, pour maintenir la barre de ses effectifs présents sur le campus à 50 %. Les mesures de distanciation sociale et les gestes barrières en compléments. 

Ces dispositions, mises en place pour éviter tout cluster, compliquent la vie des associations étudiantes, dont le rôle de création de lien social n’a jamais été aussi nécessaire. Mais, toutes ne sont pas logées à la même enseigne. Qu’elles agissent en faveur de la culture, du sport, du handicap ou encore de l’environnement, certaines parviennent à s’adapter à la nouvelle donne.

Sachets de fraises Tagada et autres sucreries en main, les membres de l’association d’improvisation théâtrale Les IMP’Unis accueillaient à la Maison de l’étudiant, le 22 octobre dernier, les quelques étudiants autorisés à assister à leur spectacle d’Halloween. Bien séparées du mètre de distance sanitaire aujourd’hui de rigueur, vingt-deux chaises recouvertes de fausses toiles d’araignée sont disposées face à la scène.

Quelques notes de Mickaël Jackson mettent dans l’ambiance : c’est bien un thriller que le public est venu voir ce soir-là. A l’heure dite, la pièce, « Qui a tué Jack l’éventreur ? », commence. Malgré le contexte sanitaire et les mesures de restrictions, l’association a bien pu organiser l’un de ses « matchs » d’improvisations, s’achevant par un vote, désignant les trois meilleures prestations scéniques réalisées. 

« Nous essayons de nous adapter à la crise sanitaire, nous confie Louise Laurenco, présidente de l’association. De base, nous jouions dans un bar à Pigalle, Le Sonart, un jeudi par mois. Malheureusement, avec la Covid-19, on a dû annuler ». L’association a quand même pu maintenir les ateliers théâtre, les vendredis en soirée, à l’université.

D’autres associations culturelles doivent, elles aussi, revoir leurs activités à la baisse. Chaque année, Nanterasmus permet à des étudiants de se rencontrer au cours de sorties, de soirées et de voyages. « Notre programme a été bouleversé par la pandémie, déplore Lara Le Pors, vice-présidente de l’association. Nous avons essayé de maintenir certaines activités en septembre, mais les nouvelles mesures sanitaires ne nous permettent plus d’organiser des événements, tant sur le campus qu’à l’extérieur ». Seules sorties passées entre les mailles du filet sanitaire, un voyage organisé en Normandie et une visite guidée de Montmartre au début du mois d’octobre.

« Avec le roulement des étudiants, notre public est réduit. Et puis, on a aussi peur que la fac ferme, nous confie Magalie De Calvahlo, membre de L’Óra, une association qui concocte conférences et débats sur des sujets d’actualité. C’est déjà difficile de réunir trois intervenants en temps normal. Du coup là, on va tenter d’innover, en diffusant des conférences en vidéo sur les réseaux ». 

Trouver d’autres biais pour poursuivre ses activités, c’est aussi ce que tente de faire l’antenne étudiante de l’Unicef à Nanterre. Si le recrutement des nouvelles troupes, via les réseaux sociaux cette année, n’a pas posé problème, les collectes de dons s’avèrent plus compliquées. « D’ordinaire, on faisait des ventes de gâteaux, populaires auprès des étudiants mais à présent interdites, raconte Diane Thierry-Mieg, présidente de l’antenne Unicef. Récemment, on a donc opté pour une vente d’objets et de bijoux ». Organisée pour soutenir l’entreprenariat des filles en Côte d’Ivoire, la vente reprendra dès la rentrée des vacances de la Toussaint, sous réserve d’un contexte épidémique favorable.