En gestation depuis près d’une décennie, la rénovation intégrale du Cash de Nanterre et son rapprochement avec l’hôpital spécialisé Roger Prévot commencent à devenir concrets. Les premières étapes du projet, censé aboutir en 2028, viennent d’être franchies. A terme, l’hôpital de Nanterre, qui s’étend sur 17 hectares, devrait voir sa superficie diminuer ; des cessions de terrains devant contribuer à financer les 150 millions d’euros de travaux estimés.

Plusieurs ailes du complexe, en plus du mur d’enceinte de cette ancienne prison pour indigents construite au 19ème siècle, vont être abattues pour laisser place à trois nouvelles constructions. Le bâtiment historique sera lui conservé mais revendu. Il fera partie intégrante du projet « Nanterre partagée », un nouvel ensemble immobilier conçu dans le cadre d’un appel à projet de la métropole du Grand Paris, et dont la Gazette de la Défense s’est déjà fait l’écho dans son édition du 26 juin 2019.

« L’hôpital de Nanterre a un fonctionnement pavillonnaire, comme cela se faisait à l’époque de sa construction, détaille Luce Legendre, directrice du Cash. On a maintenant besoin de bâtiments plus compacts, où les patients peuvent se rendre aux urgences en bénéficiant rapidement de l’imagerie médicale ou d’une biologie par exemple ». Pour l’heure, chaque service de l’hôpital est éparpillé dans la vingtaine de bâtiments du labyrinthique centre hospitalier.

D’ici 2028, la médecine, les soins critiques, la maternité, les urgences, la pharmacie, l’imagerie ou encore la biologie seront réunis entre quatre mêmes murs. Un autre bâtiment abritera lui un centre de ­formation du personnel para-médical et médico-social. Enfin, un dernier immeuble accueillera les 197 lits d’hospitalisation du centre de psychiatrie, qui fusionnera les deux contingents de l’hôpital ­spécialisé Roger Prévot et celui de Nanterre. Le centre psychiatrique aujourd’hui installé à Moisselles (Val d’Oise, Ndlr), loin du lieu de vie des patients âgés hospitalisés pour démences, va ainsi définitivement déménager dans les Hauts-de-Seine.

Une fusion pour plus de praticité donc, mais qui réduira aussi le nombre de places disponibles. « L’offre de lits en psychiatrie diminuera, puisque nous sommes actuellement à 240 lits (contre 197 à venir) en comptabilisant l’offre des deux établissements », reconnaît Luce Legendre. Si une partie du personnel actuel de l’hôpital Roger Prévot devrait suivre son déménagement, l’autre partie sera à remplacer. « Nous serons amenés à faire des recrutements de manière importante pendant un ou deux ans » en psychiatrie, révèle ­ainsi la direction du Cash, qui compte actuellement 1 500 employés.

L’ensemble des services de ­l’hôpital devraient rester actifs durant les sept ans de travaux. « Nous n’avons pas dans notre projet envisagé de transferts temporaires d’activités », nous affirme-t-on ainsi, bien que certains services pourraient devoir réduire la voilure à cause du chantier, qui a déjà débuté. Ainsi, les aménagements du rez-de-chaussée du bâtiment Hermant viennent de commencer. Celui-ci va accueillir les consultations, avant leur transfert dans une nouvelle construction.

Plusieurs cessions de terrains vont aussi être menées ­prochainement afin de financer le projet. « Nous avons dû nous accorder avec Anne Hidalgo pour que la Ville de Paris cède ses terrains à l’hôpital, révèle le maire de Nanterre ­Patrick Jarry (DVG). C’est elle, qui en était historiquement propriétaire ». Une première ­promesse de vente devrait déjà être signée dès la fin du mois prochain.

CRÉDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DÉFENSE