La tendance est générale dans tout le pays, La Défense ne fait pas exception, le nombre de demandeurs d’emplois est en hausse. Les perspectives économiques moroses dans bien des domaines d’activités poussent les entreprises à réduire, voire suspendre, leurs recrutements. Les salariés en poste, frileux à l’idée d’aller voir ailleurs, sont eux aussi tentés par l’immobilisme. Mais dans le détail, la donne diffère selon les professions exercées par les salariés et celles recherchées par les employeurs.

Ce facteur affecte aussi bien le type de contrat offert par les recruteurs que leurs attentes envers les postulants. Les demandeurs d’emploi, eux aussi, se montrent plus regardants, se renseignent sur la solidité financière de leur futur employeur et sur sa position vis-à-vis du télétravail. 

« Depuis le second confinement, on note une baisse au niveau de nos plannings d’intérimaires à hauteur de 18 % par rapport à l’année dernière, explique Nicolas Parmentelot, directeur de l’agence d’intérim Synergie à la Défense. Le premier confinement avait marqué un coup d’arrêt plus brutal encore, avec une baisse de 60 % à partir de mars 2020 ». La tendance enregistrée par ce cabinet de recrutement rejoint sans grandes différences celle de tout le secteur Ouest de Paris.

Selon l’Observatoire de l’emploi en Île-de-France (dépendant de Pôle Emploi, Ndrl), le nombre d’offres d’emploi enregistrées au deuxième trimestre sur le secteur Paris Ouest La Défense a chuté de 50 % par rapport à la même période l’an dernier, atteignant 11 350 offres. Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A, a lui bondi de 21 %, avec 30 697 chômeurs. A contrario de ce tableau noir, des métiers recrutent, eux, plus que jamais. 

« Du fait de l’explosion du commerce en ligne, il y a des besoins dans les secteurs de l’informatique, de la data et de la cyber-sécurité, détaille encore Nicolas Parmentelot. L’ensemble des entreprises de la Défense expriment ces besoins, auxquels s’ajoutent ceux du juridique et de la gestion de contentieux ». Les métiers de la finance, du commerce et de la comptabilité sont toujours de bons pourvoyeurs d’emplois.

Figurent aussi parmi les professions en manque de main d’œuvre, d’après Pôle Emploi et dans le secteur Paris Ouest La Défense, la mécanique automobile (5e), la maintenance industrielle (6e) ou encore la sécurité privée (7e). Une demande pas tout à fait corrélée à l’offre… Les demandeurs d’emploi se trouvent, eux, plutôt dans l’assistance auprès d’enfants (1e), la vente en habillement (3e), le marketing (4e) ou le secrétariat (5e). 

« On a aussi l’effet pervers de la seconde vague avec des candidats qui sont un peu frileux, qui attendent la fin de l’année ou le début de l’année  prochaine pour changer d’environnement », décrit Nicolas Parmentelot. D’autant qu’ils ne sont pas incités par les salaires proposés, qui, selon les données de Synergie, stagneraient au mieux. « On sent que les entreprises essaient de minimiser les coûts et notamment sur les salaires », dénote-t-il. 

En revanche, les entreprises de la Défense ont semble-t-il assimilé le besoin des salariés d’un mix présentiel-télétravail. « On voit de plus en plus de sociétés qui mettent dans leurs propres annonces des possibilités de télétravail, ce qui n’était pas forcément visible précédemment ». Les candidats seraient aussi sensibles à la solvabilité de leur futur employeur ou au type d’actionnariat (fond d’investissement…). 

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE