Contractualisé en décembre 2019 avec l’État, le projet de rénovation des tours Aillaud, dites tours Nuages, entre dans sa phase opérationnelle. Construits dans les années 1970, ces habitats, véritables passoires énergétiques, souffrent d’une détérioration importante de leurs façades. Celles-ci devraient être à terme recouvertes de deux nouveaux types de revêtements. Outre les changements d’ordre cosmétique, c’est la sociologie des habitants du quartier qui devrait aussi évoluer.

L’objectif, à l’horizon 2028, est de faire baisser de 22 % le taux de logements sociaux dans le quartier du Parc Sud et d’y apporter de ce fait plus de mixité sociale. Les habitants délogés devraient bénéficier d’un relogement en HLM à Nanterre, s’ils le souhaitent. Cette rénovation des tours Nuages s’inscrit dans un plan de réhabilitation plus global, qui a déjà permis de rafraîchir le centre commercial des Fontenelles, le marché Pablo Picasso ou plus récemment encore, le jardin des Arlequins, situé au pied des tours. 

Ce 30 octobre dernier, alors que le confinement vient d’entrer en vigueur, seuls quelques coups de marteaux, ponctués des rires d’adolescents, résonnent dans le jardin des Arlequins. L’odeur forestière de terreau fraîchement retourné est encore bien présente. En friche depuis cinq ans, cet espace vert, situé au bas des tours de l’allée des Demoiselles d’Avignon, a repris vie ces derniers mois. 

Des jeunes du quartier, en réinsertion ou en décrochage, réaménagé le jardin en plantant de nouvelles essences d’arbres, en installant un abris à insectes ou des bacs de plantes aromatiques.

« On clôture aujourd’hui une année entière de rénovation, avec la pose de mobiliers en bois, détaille Abdelkrim Saidj, missionné par la Ville pour superviser le chantier. Les travaux de jardinage ont été interrompus par la Covid-19, mais on a repris en juillet ». Assistés de l’association des 4 chemins et d’un atelier de paysagistes, des jeunes du quartier, en réinsertion ou en décrochage, ont débroussaillé, nettoyé puis réaménagé les petites parcelles de terrain du jardin, en plantant de nouvelles essences d’arbres, en installant un abri à insectes ou encore des bacs de plantes aromatiques.

Un travail salué par les habitants des tours. « C’était devenu un repère pour les rats, se souvient Marie-Jo, qui habite depuis 1993 dans un appartement avec vue sur le jardin. Il y a vraiment de jolies choses maintenant. Cela redonne envie d’habiter notre quartier, d’autant plus qu’ils vont le réhabiliter bientôt ». Actés en décembre 2019, des travaux devraient en effet métamorphoser l’apparence des œuvres de béton de l’architecte Émile Aillaud, édifiées il y a plus de quarante ans. 

Au total, 340 millions d’euros seront investis pour la construction d’un nouveau collège intercommunal et pour le ravalement des façades de 17 des 18 tours existantes – la tour 121 devant être démolie afin d’ouvrir le parc André Malraux sur l’avenue Pablo Picasso. « Certaines [façades] seront rénovées en inox, d’autres en mosaïques de pâte de verre », précise dans un communiqué la Mairie de Nanterre. Les travaux devraient débuter à l’automne 2021 par la tour 15.

En parallèle, un plan de diversification des usages et de mixité sociale sera mis en œuvre. L’objectif affiché est de passer le taux de logements sociaux dans le quartier de 95 % aujourd’hui, à 73 % en 2028. « La totalité des locataires actuels, concernés par ces transformations, se verront proposer un relogement à Nanterre, notamment dans les logements sociaux neufs du quartier des Groues », explique encore la Mairie dans son communiqué. Plusieurs équipements, dont une médiathèque, un centre médical, ou encore un théâtre, devraient aussi apporter de nouveaux équipements aux habitants. 

ERRATUM: Le communiqué de presse cité dans l’article était celui de la Mairie de Nanterre et non celui de l’agence d’architectes RVA, en charge du projet, comme indiqué précédemment dans cette version web et dans l’édition papier. La Gazette de La Défense présente ses excuses à ses lecteurs pour cette confusion.