Si l’appel à la grève, lancé mardi 3 novembre par les cinq fédérations de la CGT pour s’opposer à l’OPA de Veolia sur Suez, a été maintenu, la manifestation prévue dans le même temps à la Défense a, elle, été annulée. « Elle a été, de fait, repoussée après le confinement. Il nous a semblé plus responsable de nous orienter vers d’autres modes d’action », nous a expliqué Yohan Thiebaux, coordinateur CGT Engie.

À travers cette journée de protestation, devaient s’exprimer un double message, d’abord hostile à la vente des parts d’Engie dans Suez à Veolia. L’opération boursière est toujours suspendue par la justice jusqu’à la tenue de consultations-informations auprès des comités sociaux-économiques des entreprises concernées par l’OPA. 

« Veolia a fait appel de la décision, rappelle Franck Reinhold von Essen, secrétaire CGT du comité d’entreprise européen de Suez. L’audience se tiendra le 5 novembre au palais de justice de Paris, pour un rendu de décision sans doute quelques jours plus tard ».

Si la justice confirme sa décision prise de première instance, les salariés pourront obtenir davantage d’informations sur ce rachat. « Ils auront une meilleure perception de leur avenir à court et moyen termes et sauront dans quelles activités il y aura des impacts, quels vont être les problèmes de concurrence, les cessions envisagées… Mais l’information-consultation aura peut-être lieu dans un an, ou un an et demi ».

Autre sujet de contestation, la restructuration annoncée du groupe énergétique français Engie. Ce dernier serait prêt à se séparer d’une grande partie de ses activités dites « de services », pour se concentrer sur son département énergie. « Ces activités font travailler environ 1 500 salariés d’Engie au siège de la Défense », précise Yohan Thiebaux. 

« Il n’y a que deux solutions avancées par la direction : leur introduction en bourse ou leur vente, qui se fera nécessairement à la découpe, car il y a très peu de groupes industriels qui ont la capacité d’accueillir entre 70 000 et 80 000 salariés sans se mettre en danger ». Privée de défilé, la CGT a opté pour une manifestation virtuelle, afin de rappeler ses revendications et demande à ses soutiens d’envoyer son courriel pré-rédigé au président du conseil d’administration d’Engie, Jean-Pierre Clamadieu, entre autres. 

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