Les temps sont durs pour bon nombre d’entreprises et malgré la reprise des activités, certains secteurs sont encore touchés de plein fouet par les restrictions sanitaires dues à la pandémie mondiale qui sévit toujours. Mais certaines firmes, après des temps confinés incertains, rebondissent, parfois spectaculairement.

« On est dans une période assez incroyable », affirme Sébastien Mari, à la tête de l’entreprise Wipple qui propose l’installation de salles de réunions collaboratives en entreprise et dans les écoles. « Pendant le confinement, on a eu un carnet de commande qui était à zéro, on était même plus capable de facturer », indique-t-il en évoquant l’impossibilité pour ses équipes de se rendre chez leurs clients.

Pour Barclap, entreprise proposant des solutions digitales pour les restaurants d’entreprises, ou même pour Cyclofix, application d’uberisation de la réparation de vélo, les mois de confinement ont été douloureux et ont mené à un arrêt pur et simple de l’activité. Pourtant, là aussi, la reprise a été une belle surprise.

« On s’est vite intéressé à l’après confinement, notamment avec Engie », indique ainsi Louis-Marie Guinard, PDG de Barclap. L’entreprise qui proposait alors des bornes de commandes a développé une application mobile, permettant aux utilisateurs de commander leur repas, de choisir un créneau tout en offrant une solution de Click and Collect. « Si ces solutions n’étaient pas toutes liées à la crise sanitaire, on s’est aperçu que cela limitait beaucoup les interactions et les flux », se félicite-t-il. Aujourd’hui, les salariés de la tour T1 utilisent en très grande majorité la solution, qui en plus de permettre la distanciation sociale, limite largement le gaspillage alimentaire.

Pour l’agence d’intérim Samsic City, c’est une idée du directeur général Bertrand Castagné qui a permis de rebondir. « J’ai eu un flash une nuit, plaisante-t-il. En fait, c’est moi qui distribue la bière au Stade de France, avec les sacs à dos. Et la RATP est un gros client en nettoyage et désinfection. » C’est en discutant avec les équipes du gestionnaire des transports en commun parisien qu’il a eu l’idée de transformer les sacs destinés à servir de la bière en distributeurs de solution hydroalcoolique.

Si la RATP a été le premier client, Bertrand Castagné collabore maintenant aussi avec d’autres entreprises et organisations, notamment lors de concours écrits de grandes écoles. « Toutes les planètes se sont alignées, un peu dans la douleur », conclut-t-il.

Cet alignement des planètes a aussi profité à Wipple et Cyclofix. La seconde entreprise a très largement profité de l’essor du vélo, comme l’explique Stéphane Folliet, son general manager. « La demande que l’on voit sur le service à été multipliée par dix par rapport à la situation avant le confinement », indique-t-il en ajoutant que l’utilisation avait déjà quelque peu augmenté suite à la grève des transports du mois de décembre.

Wipple, qui a notamment installé des « Zoom rooms » sur les campus de l’Iéseg, école de commerce à deux pas de la Grande Arche, a aussi vu son carnet de commande se remplir après un confinement  « avec deux mois à zéro ». L’entreprise parisienne a ainsi profité de l’explosion du télétravail, des cours à distance ou encore des réunions hybrides, entre collaborateurs à distance et en présentiel.

« La nécessité de rattrapage technologique est très forte », analyse Sébastien Mari dont l’entreprise est aussi intervenue dans la tour First, pour le cabinet EY. « On avait auparavant un carnet de commande constitué de petites et moyennes commandes, mais aussi de très grosses, explique-t-il. Les petites et moyennes commandes […] se sont quasiment arrêtées, par contre, il y a des projets beaucoup plus massifs ».

Wipple, qui transforme salles de réunion ou de classe en pièces hybrides, se porte bien. « En deux mois cet été, même plutôt un mois et demi, on a fait 30 % de notre chiffre d’affaires », se félicite le chef d’entreprise. « D’habitude, c’est beaucoup plus étalé », assure son collaborateur Théo Lienart. « On a la chance d’être sur un marché dynamique, poursuit Sébastien Mari. On fait le pari de la croissance sur les années qui viennent ». Forte d’une reconnaissance grandissante, l’entreprise devrait d’ailleurs prochainement embaucher cinq collaborateurs, alors même que seulement deux ouvertures de postes étaient prévues à l’origine.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE