Avec la nomination de son nouveau directeur, Christophe Rauck, le Théâtre de Nanterre-Amandiers vient de lever l’un des derniers obstacles à sa prochaine réhabilitation, estimée à 37 millions d’euros. Soutenue par son prédécesseur, Philippe Quesne, la rénovation du bâtiment construit en 1976 devrait se dérouler pour partie à cheval sur la saison culturelle 2020/2021, malgré les protestations de certains salariés en début d’année (voir notre édition du 29 janvier 2020).

Le projet, dévoilé dans le cahier des clauses techniques communes [C.C.T.C.] que nous avons consulté, prévoit la création d’un grand parvis entre le théâtre et l’avenue Pablo Picasso, afin d’améliorer la desserte de l’endroit et la visibilité du restaurant. L’articulation entre le Centre dramatique national (CDN) et le parc André Malraux qui le jouxte devrait aussi être revue, avec pour objectif une meilleure liaison entre les deux entités. Enfin, de multiples réaménagements vont être menés sur la façade et à l’intérieur de l’édifice. Un nouvel espace devrait être créé à l’ouest de l’atelier de décors. Une nouvelle salle de 200 places, qui viendrait s’ajouter aux deux existantes, sera aménagée.

« Ce qui est intéressant aussi aux Amandiers, ce sont les travaux, se réjouissait après l’annonce de sa nomination Christophe Rauck dans une interview au Parisien. De mon expérience au TGP (Théâtre Gérard-Philipe, Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, Ndlr), il faut être présent pour voir ce qui va, ce qui ne va pas ». Au vu de l’ampleur du chantier, le nouveau directeur du CDN aura du pain sur la planche entre le mois de mars 2021, date du début des travaux et fin février 2023, date de livraison estimée de l’ouvrage selon le C.C.T.C..

L’actuel bâtiment devrait être largement repensé. À commencer par sa façade rouge et ses environs. Un grand parvis séparera le théâtre et l’avenue Pablo Picasso. « Les abords renouent avec l’urbain, en particulier en établissant une accroche directe avec la future station de tramway qui améliorera la connexion du CDN au territoire de la métropole parisienne », imagine déjà le cabinet d’architectes Snøhetta en charge du projet. Des places de stationnement pour deux roues seront aussi ajoutées. La nouvelle façade vitrée sera agrandie. Le sol sera creusé pour la faire descendre jusqu’à l’actuel sous-sol.

Des travaux d’aménagements paysagers seront aussi engagés autour du parc André Malraux. « Spatialement, l’accroche entre le théâtre de verdure existant et le parc est redessinée et élargie, afin d’inviter les usagers dans ce lieu et de faciliter les flux », anticipent les architectes dans le C.C.T.C. Concrètement, des talus seront nivelés, quelques arbres et bosquets rasés pour dégager la vue et créer de petites allées piétonnes. La toiture du Planétarium sera, elle, recouverte de verdure.

À l’intérieur, plusieurs espaces vont être bouleversés. La cage de scène de la grande salle va être rehaussée de près d’un mètre, pour offrir «  de nouvelles possibilités scéniques ». Le mur placé entre la salle et la scène reculera lui de 2,20 mètres « afin d’améliorer la relation intérieur scène-salle ». Les ateliers, reconvertis en salle provisoire de 400 places le temps des travaux, subiront eux quelques modifications pour accueillir le public.

Le plus gros chantier consistera à détruire le volume abritant les actuels bureaux et loges, au nord de la grande salle, pour y édifier un nouveau bâtiment de trois niveaux. L’accès aux salles de spectacles s’effectuera après rénovation par le haut, côté parvis ou par le bas, côté parc. Le CDN devrait quitter les lieux pour rénovation à la mi-mai 2021, avant de les réinvestir fin février 2023.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE