« Mouillez le maillot ! Mouillez le maillot ! », c’est sur ces mots que le Mafia Kop du Nanterre 92 a essayé de secouer ses joueurs. Car les ultras le savent, c’est la crise au Nanterre 92 qui affiche désormais six défaites de rang, toutes compétitions confondues. Le derby des Hauts-de-Seine n’y aura pas échappé, les joueurs de Pascal Donnadieu n’ont pas réussi à briser la funèbre série face à une équipe de Boulogne-Levallois sur-performante. Ils se sont inclinés dimanche 81 à 68.

Le premier quart-temps, comme souvent lors des matchs de Nanterre, présage pourtant quelque chose de bon, avant l’effondrement. Les Nanterriens ont ainsi réussi à museler le meneur adverse, Briante Weber, lequel n’inscrit aucun point sur le premier quart-temps. Mais Jamel Artis prend le relais avec 10 points inscrits. Les Nanterriens courent après le score jusqu’à ce que Damien Bouquet, et ses cinq points marqués permettent une égalisation : 17 partout à la fin du premier acte.

Mais comme souvent avec Nanterre cette saison, après des signes encourageants, le désespoir prend place. Tandis qu’Isaïa Cordinier chauffe le banc, toujours blessé au mollet, les piliers offensifs du club n’y arrivent pas. Le meilleur scoreur de Jeep élite la saison passée, Kenny Chery n’affiche aucun point marqué, malgré de nombreuses tentatives. Dallas Moore ne parvient pas à trouver la faille et ne marque que 11 points.

Aux abois, Pascal Donnadieu fait rentrer l’ancien poulain du club, Mehdi Ngouama, recruté en urgence la semaine dernière pour apporter de la fraîcheur. C’est raté. Le meneur tente et rate beaucoup trop souvent pour faire la différence. Le facteur X de ce match pour Nanterre est le travail de deux hommes : Spencer Butterfield et Bouquet. Sans qui, la défaite aurait été plus lourde.

Le premier inscrit 12 points avec des tirs à trois points. Le second donne tout. Tel un charognard, il attaque tous les ballons, prend les intervalles, propose des solutions au porteur du ballon. Il marque ainsi 15 points et sauve une bonne dizaine de fois son équipe défensivement, et ce, en commettant une seule faute sur un match plein. Sorti pendant le dernier quart-temps, Pascal Donnadieu, le remercie d’une tape affectueuse sur la tête.

Résultat des courses, Nanterre 92 a sombré dès le second quart-temps, lequel se solde par un score de 37 à 23 en faveur des Metropolitans de Boulogne-Levallois. Un écart qui s’accroît au retour des vestiaires. Kenny Chery, Dallas Moore et Devin Oliver tentent chacun leur tour un tir à trois points. En vain. Une action ratée en équipe symptomatique du mal de Nanterre.

Les attaques nanterriennes sont stériles et les interceptions nombreuses, permettant à Boulogne-Levallois d’accroître son avance pendant le troisième quart-temps (62 à 41). L’addition aurait pu être encore plus salée sans le sursaut des locaux dans le dernier quart-temps. Tandis que Weber, le meneur adverse, s’amuse avec les Ultras de Nanterre, Jean-Marc Pansa a sonné la révolte, chauffant même le public. Nanterre 92 réduit l’écart à 15 points, mais aurait pu faire mieux sans cette maladresse générale (1 tir sur 6 marqué en ratio).

Pascal Donnadieu va devoir inverser la vapeur rapidement pour espérer une victoire de son équipe, ce soir en Eurocup, face aux Russes de Kazan, puis dimanche à Monaco pour la dixième journée de Jeep elite. Nanterre se classe ainsi 14ème du championnat de France avec seulement deux victoires pour six défaites.

PHOTO : ILLUSTRATION / HÉLÈNE BRASSEUR