D’ici au premier semestre 2020, il n’en restera qu’un. Mais pour l’instant, cinq groupements d’architectes planchent sur la future ouverture au public de trois grands volumes situés au coeur du béton de la dalle du quartier d’affaires. Son établissement public aménageur et gestionnaire, Paris La Défense, souhaite en effet y implanter des espaces qu’il promet novateurs, comme l’avait dévoilé La Gazette au printemps dernier.

« Avec ce projet, Paris La Défense souhaite proposer une expérience urbaine différente et inédite en Île-de-France », promet Marie-Célie Guillaume, la directrice générale de Paris La Défense, dans un récent communiqué. Trois espaces sont à ce stade concernés pour les cinq groupements d’architectes en lice, proches l’un de l’autre et situés au coeur du quartier d’affaires : la Cathédrale, l’atelier du Monstre de Moretti, ainsi que l’espace souterrain des Bassins sous la fontaine Agam.

« Nous souhaitons valoriser l’identité de la Cathédrale pour créer un nouveau lieu de vie. Le projet que nous retiendrons sera celui d’un lieu à l’identité « sous-dalle » marquée, fondamentalement différent de ce qui existe en surface, détaille la directrice générale. Un lieu mixte, de passage ou de moments prolongés, qui vivra à tout moment de la journée. » Les architectes ont été sélectionnés en mai dernier, et le lauréat doit être désigné au premier semestre 2020.

Les 5 700 m² de la Cathédrale, les 2 500 m² de l’atelier du Monstre et les 3 000 m² de l’espace des Bassins sont situés devant la tour Coeur Défense, sous la statue qui a donné son nom au quartier d’affaires. « Les cinq groupements auront plusieurs mois pour proposer à la fois une vision à long terme nécessaire à l’aboutissement d’un projet particulièrement complexe et le lancement rapide de premières interventions révélant ces volumes comme des lieux de vie et non plus des lieux cachés », indique le communiqué de Paris La Défense.

Un appel d’offres de 2018 portant sur l’étude de compatibilité de ces lieux souterrains avec l’ouverture au public annonçait « la prise en compte importante d’une dimension culturelle dans les propositions des candidats ». Il suggérait, en guise d’orientations, la « valorisation » de la sculpture du Monstre de Raymond Moretti, une « programmation culturelle » avec une « mixité […] cohérente intégrant loisirs et commerces », mais aussi des « fonctions d’accueil et de promotion de la Défense », proposant même la création d’un « signal architectural en émergence sur la dalle ».

Après travaux, l’établissement public du quartier d’affaires assure que ces volumes sous dalle seront transformés en « une véritable expérience urbaine, insolite et originale, portée par son ADN esthétique et une ambition programmatique atypique ». La sélection des architectes « s’est fondée sur la pertinence de leur approche et de leurs travaux précédents, ainsi que sur la solidité et sur la pluridisciplinarité des compétences », précise Paris La Défense.

Les architectes des cinq équipes internationales travaillant dans le cadre de cette procédure de dialogue compétitif sont les Belges de Baukunst, l’Espagnol Emilio Tuñon, le cabinet batave Kaan aarchitecten, les Parisiens de Lacaton & Vassal, ainsi que les Japonais de Tezuka architects associés au franco-japonais Ciel rouge création. Ils proposent soit un style résolument moderne, proche de celui des tours de la Défense, soit des créations plus organiques et inhabituelles dans le quartier d’affaires.