L’axe Paris – La Défense a été pensé par Le Nôtre

Le quartier de La Défense a été pensé pour prolonger le plan d’urbanisme parisien. Or, derrière les plans de l’Axe Historique Paris – La Défense, on retrouve André Le Nôtre, célèbre jardinier du château de Versailles. Dans le livre de Marc Gaillard, intitulé Paris, de l’Hôtel de Ville à la Défense. Guide de l’Axe historique (Martelle Editions, 1996), on apprend que l’Axe Historique, à l’époque baptisé « Grand Cours », « procède d’une idée neuve et d’une volonté organisatrice et structuraliste propre au règne de Louis XIV, la France étant alors la première Nation de l’Occident ». Il faut dire que Paris ne s’urbanise alors qu’autour des grandes artères de la ville : les rues Saint-Honoré et Saint-Antoine dans le sens Est-Ouest, la rue Saint-Jacques au Sud, et les rues Saint-Denis et Saint-Martin au Nord.

En 1599, le roi demande à Sully de prévoir une voie directe entre le Louvre et le Château de Saint-Germain. Le « Grand Cours » est alors dessiné par André le Nôtre. C’est un long chemin planté de deux rangées d’arbres, qui s’étale des Tuileries à la colline de Chaillot, dans le 16e arrondissement. Jusqu’en 1770, les équipages royaux l’empruntaient pour se rendre au Bois de Boulogne ou à l’Abbaye de Longchamp. Au fil des années, Paris s’étale et l’axe se prolonge, jusqu’à l’Arc de Triomphe et au-delà.

Marc Gaillard explique que le Pont de Neuilly a constitué « un élément capital dans le tracé théorique de l’axe Paris – Saint-Germain, envisagé dès le 17e siècle, et encore inachevé, bien qu’une nouvelle section soit en cours de travaux en 1996 au-delà de la Grande Arche de La Défense ». C’est aux XIXe et XXe siècle que le « Grand Cours » est devenu « Axe Historique », les Champs Élysées et la Concorde ayant « servi de cadre à la plupart des événements de l’histoire de Paris et de l’Histoire nationale ». La Grande Arche, construite en 1989, le prolonge encore. Vue du ciel, elle semble s’aligner parfaitement à l’Arc de Triomphe et aux Champs-Élysées. En réalité, elle est décalée de 6 degrés par rapport à l’Axe Historique. Un détail qui n’est pas le fruit du hasard… Le même décalage existe à l’autre extrémité, avec le Palais du Louvre.