À l’occasion d’une réunion d’information publique le 8 octobre dernier sur l’avancée des chantiers du secteur Arche Nord, l’établissement public aménageur et gestionnaire du quartier d’affaires, Paris La Défense, a fait part d’un constat sans appel : « l’hydrodémolition n’était pas une technique adaptée en zone urbaine dense ». Reposant sur un envoi d’eau à très haute pression, cette technique a été utilisée dans le cadre du chantier de démolition et de reconstruction de l’immeuble Latitude.

« C’est un enfer cet immeuble, avec des bruits horribles dès 6 h du matin dus à l’hydrodémolition », déplore ce soir-là un habitant dont les fenêtres donnent sur le chantier. « Nous avons fini le gros œuvre, donc les nuisances sonores seront minimes désormais », tente de le rassurer l’une des responsables du chantier, situé au pied de la Défense et de sa future tour Trinity, à la frontière entre Nanterre et Courbevoie.

« Oui, mais on a quand même subi ça pendant des mois », renchérit l’habitant à propos des travaux de rénovation et d’agrandissement de l’immeuble Berkeley, désormais appelé Latitude. Débutés en décembre 2018, ils permettront fin 2020 la mise à disposition de 22 140 m² de surfaces de bureau répartis sur les 93 m de longueur du bâtiment, et même 175 m en comptant son socle.

« Nous nous efforçons de respecter la charte de faibles nuisances sonores », tente de calmer l’autre représentant du chantier, qui reconnaît toutefois que « l’hydrodémolition a été extrêmement bruyante ». Un ingénieur chantier de Paris La Défense confirme : « On a découvert que cette technique était inadaptée en un milieu urbain dense ». Désormais, « celle-ci ne serait plus acceptée pour les projets à venir ».

Cette technique décriée consiste à détruire le béton qui compose des structures sensibles, afin de ne garder que les armatures métalliques qui constituent le bloc de béton en question. Très utilisée sur des infrastructures importantes comme les ponts, les tunnels et les quais, l’hydrodémolition repose sur l’envoi, pour désagréger le béton, de jets d’eau à très haute pression (selon les machines de 1 500 à 2 500 bars, pour un débit de 20 à 300 litres d’eau par minute, Ndlr).

La fin des travaux de l’immeuble Latitude doit se terminer à l’automne 2020. À ce jour, « la nouvelle partie de l’immeuble, côté SNCF est terminée, et nous allons conserver deux terrasses avec une verrière », prévoit le chef de chantier. « Savez-vous quelles seront les entreprises qui s’installeront à Latitude ? », demande une habitante.  « Pas pour l’instant, explique le représentant du projet. La commercialisation des espaces n’est pas prévue avant début 2020. »

D’autres nuisances sonores à venir

Une autre habitante, un peu remontée, a interpellé les représentants du chantier et de Paris La Défense à propos du bruit du chantier Latitude en évoquant l’hydrodémolition : « Ça allait jusqu’au Faubourg de l’Arche ! » De nouvelles nuisances, moins importantes cependant, sont à venir. Le chef de chantier a en effet annoncé qu’il y aurait « du bruit pour casser l’emprise, mais de 8 h à 16 h ». Les représentants du chantier indiquent également que « des bruits de sciages sont à prévoir toujours dans les heures de chantier, mais pas en
permanence ».