Le quartier d’affaires en guerre contre les trottinettes pirates
L’établissement public gestionnaire du quartier a déclaré ouverte la chasse aux sociétés de trottinettes électriques en libre-service qui n’ont pas été sélectionnées lors de son récent appel à projets.
Depuis la fin de l’année dernière, les trottinettes électriques en libre-service en livrée blanche et verte de la Californienne Lime parsèment la dalle piétonne du quartier d’affaires, tandis que les engins noirs et jaunes de l’Yvelinoise Wetrott’ seront présents dans de petits containeurs faisant office de stations. Seules autorisées à la Défense par son établissement gestionnaire, elles ont cependant été rapidement rejointes par celles de Bird, la concurrente californienne de Lime.
L’arrivée en toute discrétion de ces sociétés de trottinettes en libre-service, qui se sont passées d’accord avec Paris La Défense, l’établissement public aménageur et gestionnaire du quartier, a suscité la colère de ses responsables. Ces derniers ont donc annoncé il y a quelques jours la mise en place d’une campagne d’enlèvement systématique de ces engins pratiques, mais ayant quelque peu tendance à envahir la dalle au point de parfois gêner la circulation des piétons.
« Depuis quelques jours l’américain Bird qui a fait son arrivée à Paris en août 2018 vient d’inclure la Défense (et une partie de Puteaux et Courbevoie) dans son périmètre d’utilisation, dévoilait début avril le site internet spécialisé Defense-92.fr. Désormais les utilisateurs de Bird peuvent circuler dans le quartier d’affaires, prendre et restituer les trottinettes électriques en free floating sans le risque de prendre une pénalité. »
« Nous avons remarqué dès avril que la société Bird avait rendu les locations possibles à la Défense alors qu’elle n’avait pas répondu à notre appel à projets comme nous l’y avions incité », confiait il y a quelques jours au Figaro Anouk Exertier, responsable du pôle mobilité à Paris La Défense. Les trottinettes de Bird sont en effet assez largement présentes sur la dalle piétonne à ce jour.
« Les sociétés Lime et Wetrott’ ont […] été autorisées à déployer leurs dispositifs dans le cadre de cette expérimentation », rappelle Paris La Défense de son appel à projets dans un récent comuniqué de presse. À l’époque, la société californienne avait ainsi dû montrer patte blanche pour pouvoir s’implanter dans le quartier d’affaires : « Lime a déployé en décembre dernier une flotte de 100 trottinettes, avec des aires de dépose autorisées prédéfinies et un suivi permanent de la flotte par une équipe dédiée. »
En effet, selon nos informations, les techniciens comme les responsables de l’établissement public craignaient plus que tout la dépose anarchique de ces trottinettes, et ont donc exigé de solides garanties. Paris La Défense ne cache donc pas sa colère face au comportement du concurrent de Lime qui s’est permis de s’implanter sans rien demander.
« La société Bird a déployé de manière anarchique et illicite ses trottinettes sur le territoire. Or elle n’a pas répondu à notre appel à projets et n’est pas autorisée à proposer son offre à la Défense, s’indigne et menace sa directrice générale Marie-Célie Guillaume dans le communiqué de l’établissement. La société Bird est restée sourde à nos mises en demeure. J’ai donc exigé l’enlèvement de leurs trottinettes. Nous ferons de même avec toutes les trottinettes commerciales non autorisées. »
