Depuis décembre 2018, les trottinettes Lime et Wetrott’ sont les seules autorisées sur l’esplanade de la Défense, suite à un partenariat avec l’établissement public qui gère le quartier d’affaires, Paris la Défense. Mais les trottinettes en libre-service de la première entreprise se retrouveraient bien souvent dans les rues des communes voisines, ce qui ne serait pas du goût de tous les Courbevoisiens.

Lors du conseil de quartier de Gambetta, dans la soirée du lundi 23 septembre dernier, certains habitants ont ainsi fait part de leur mécontentement. Les trottinettes de la marque au citron se retrouvent souvent mal garées sur les trottoirs de la ville, selon eux. Représentants de la mairie et des forces de l’ordre s’affirment quelque peu démunis face à la grogne, évoquant un flou législatif ou encore un manque de concertation avec Paris La Défense.

« C’est dangereux ! », s’agace un riverain à l’évocation des trottinettes électriques en libre-service parfois garées au milieu de la chaussée dans les rues de Courbevoie. Pour lui, le quartier Gambetta, à proximité du quartier d’affaires de la Défense, est particulièrement touché par les incivilités liées aux deux-roues électriques verts et blancs de la Californienne Lime.

« Ils se garent n’importe où, une femme avec une poussette ne peut pas passer », assure son voisin. Face à la problématique, les représentants de la police municipale restent sans réponse concrète. « Pour l’instant, la loi ne nous donne pas les moyens de réguler tout ça », déplore un agent municipal. « Une loi qui régule l’utilisation des trottinettes devait être votée en septembre mais ça a été repoussé, donc il faut attendre », poursuit-il.

L’argument du policier ne convainc pas le premier riverain, excédé par le sujet. « Mais même ceux qui roulent sur le trottoir ? Les enfants qui font du vélo ce n’est pas grave, mais les trottinettes qui circulent vite ce n’est pas possible », s’emporte à nouveau le premier riverain. Une discussion animée et peu compréhensible se tient, entre adeptes et pourfendeurs de la trottinette.

Le calme revenu, Marie-Pierre Limoge (UDI), première adjointe au maire et vice-présidente au conseil départemental des Hauts-de-Seine, prend la parole sans pour autant apporter de solution concrète aux riverains, pour certains très concernés par le problème. « Notre ville fait partie de la Défense, indique-t-elle. C’est vrai que pour des partenariats comme ça, Paris La Défense aurait pu nous consulter, on aurait pu faire part de nos réserves. »

Si la verbalisation des trottinettes stationnées sur la chaussée peut être problématique pour les forces de l’ordre, des sanctions contre les trotteurs circulant sur les trottoirs sont maintenant envisageables. Depuis le 1er septembre, de nouvelles mesures ont été mises en place au niveau national quant à la régulation des deux-roues électriques à l’image des trottinettes en libre-service. « Tout comportement dangereux mettant délibérément la vie d’autrui en danger » peut ainsi désormais être « puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende ».