Les ciel et blanc sont passés à côté de leur première mi-temps et ce, alors que le début de match était prometteur. En cause, une incapacité à concrétiser leurs temps forts, une forte indiscipline marquée par sept pénalités concédées et un carton jaune contre Henry Chavancy (37e). À l’inverse, les Rochelais ont su se montrer pragmatiques et engranger les points grâce à Ihaia West (11e, 16e, 30e, et 38e).

Menés de 9 points à la pause (3-12), les racingmen ont touché le fond en encaissant un essai ­d’Arthur Retière, formé au Racing. Leurs adversaires ont ensuite parfaitement mené leur barque jusqu’au dernier quart d’heure où un essai de Leone Nakarawa a remis du suspense dans la partie (67e). Les Rochelais ont alors rien lâché jusqu’à la fin.

Si on excepte le dernier quart d’heure, où le Racing 92 s’est réveillé et a inversé la physionomie du match, les Rochelais ont dans l’ensemble fait tout mieux que leurs adversaires. Plus propres, plus réalistes, moins indisciplinés, ils ont aussi répondu présent dans le combat à l’image de Grégory Alldritt. Si Camille Chat et Wenceslas Lauret ont tenté de sonner la révolte, le reste des cadres est totalement passé à côté, à l’image de Teddy Tomas, Virimi Vakatawa et Simon Zebo, transparents.

L’équipe se gratifie également de 13 en-avants. Bien trop pour espérer sortir vainqueur d’un match de phase finale. Le Stade rochelais a pu s’envoler en première période grâce à la justesse au pied de Ihaia West. Le meilleur réalisateur du championnat a tout enquillé, concrétisant ainsi les occasions obtenues par ses coéquipiers. À 12-3 à la pause, plus de la moitié de chemin était fait pour eux.

« C’était un quart de finale et c’est le deuxième qu’on perd cette saison (après celui contre Toulouse en Coupe d’Europe, fin mars, Ndlr), commente Laurent Travers, entraîneur du Racing 92. Quand tu perds deux quarts de finale à la maison, ce n’est pas un hasard. C’est que tu n’es pas prêt. C’est qu’il te manque encore quelque chose pour être champion ».

Et d’ajouter : « Quand tu prends quatorze pénalités, que tu commets quatorze en-avants, tu ne peux pas gagner. On a livré un match approximatif, comme notre saison par moments. Les gars n’ont pas manqué d’engagement, ça, on ne peut pas leur enlever. L’intensité était bien présente mais la maîtrise, elle, n’était pas là. On s’est aussi trop précipités. J’espère que certains garçons vont apprendre de ce match, vont grandir ».

« Il ne faut pas se cacher. Oui, c’est une saison ratée par rapport aux objectifs qui étaient affichés en début de saison, conclut Laurent Travers. On s’est qualifiés sur les deux tableaux, chose positive parce que ce n’est pas facile, mais on a bloqué dès que l’intensité s’est élevée, dès qu’il a fallu encore plus de précision ».

Cette défaite contre La rochelle résonne comme une énorme désillusion pour les ciel et blanc après l’élimination en quart de finale de Champions cup face à Toulouse, mais également une défaite qui passe très mal dans les hautes sphères du club. Dans un entretien accordé au magazine Midi Olympique ce samedi, le président du Racing 92, Jacky Lorenzetti, s’est montré extrêmement critique.

« Comment veux-tu gagner un match avec dix-huit en-avants, quatorze pénalités… Voilà, ce quart de finale ressemble à une saison où on a alterné le meilleur et le pire, a-t-il commenté. On arrive au bout d’un système, au bout d’un cycle. En cela, le départ de Laurent Labit nous permettra de repartir sur une nouvelle aventure ».

PHOTO : Archives/Racing 92