Avec plus de 25 000 combinaisons de personnalisation possible, Silence business solutions l’assure : elle n’a jamais fait deux cabines identiques pour deux clients différents. Lancée en fin 2014, l’entreprise française en est à sa quatrième génération de cabines. Maintenant leader du marché français, SBS adapte ses cabines à de nouveaux marchés. Hier réservées à du « stand-up call », elles peuvent aujourd’hui être dédiées à d’autres usages, et séduiraient aujourd’hui 80 % du Cac 40, comme les médecins du Racing ou les professeurs de Sciences po.

Située tour Ciel, à quelques centaines de mètres du quartier d’affaires, SBS trône en bonne place, au dernièr étage de la tour qui en compte 41. Fini, les débuts modestes à Gennevilliers : avec 1 000 cabines vendues en 2018 et un chiffre d’affaires cumulé de 20 millions d’euros depuis sa création, l’entreprise a pu s’offrir des locaux aux design soignés, et une vue vertigineuse sur la Défense, car le quartier d’affaires accueille nombre des clients de la jeune pousse qui compte une trentaine de salariés.

« Je vais régulièrement voir nos clients à pieds », confirme Quentin Hache, vendeur pour SBS depuis un peu plus d’un an. Devenue leader du marché en France, l’entreprise double son chiffre d’affaires chaque année et compterait 80 % du Cac 40 parmi ses clients. A la Défense, les cabines de la jeune pousse sont désormais présentes dans de nombreuses tours. Total, Mazars, la Société générale, Indigo, Axa, Manpower, mais aussi le conseil départemental des Hauts-de-Seine ou Paris La Défense font ainsi appel à leurs produits.

Le modèle de la « boîte à rêve », propose de la « chromothérapie », une ambiance de couleurs qui participe à l’endormissement de son occupant.

Ces cabines haut de gamme ont pourtant un coût élevé : 6 550 euros pour la cabine simple « stand-up », 14 000 euros pour le modèle « quatro » et 17 800 euros pour la « boîte à rêve ». Cette dernière, loin d’une simple cabine téléphonique isolée, propose des micro-siestes sur fond de « chromothérapie » : un jeu de lumière participe à l’endormissement de ses occupants.

« Le plug and play séduit beaucoup les responsables d’achat », renseigne le vendeur de leur simplicité d’installation. Les cabines n’engagent en effet pas définitivement de mètres carrés, précieux dans le quartier d’affaires, puisqu’elles sont démontables et remontables. « Mais c’est sur la problématique des nuisances sonores que nous sommes le plus attendus », confie le commercial.

Le silence à l’intérieur des cabines, promis dans le nom de la marque, est bel et bien au rendez-vous : seul le bruit de l’aération perturbe leur quiétude. Les nouveaux modèles de l’année 2019 disposent d’ailleurs d’un système breveté de refroidissement de l’air, qui garantirait un bruit plus faible. Les centres d’appels et les services clients semblent conquis : SFR aurait ainsi commandé « plusieurs centaines » de cabines pour ses employés.

Mais ce qui séduirait de plus en plus est l’aspect personnalisable des cabines. Sciences po avait ainsi besoin de studios d’enregistrement pour la réalisation de ses Mooc, des cours diffusés sur internet. SBS a donc transformé l’une de ses cabines « en plus petit studio d’enregistrement au monde », vendue à 11 000 euros sans le matériel d’enregistrement.

Le sport n’est pas en reste puisque la « boîte à rêve », à 17 800 euros, a séduit le médecin des joueurs du Racing 92, qui ont demandé, en plus de la chromothérapie, de la sophrologie et d’un matelas à mémoire de forme, une ceinture connectée qui mesure le rythme cardiaque des rudgymen. L’Institut Raphaël, spécialisé dans le traitement du cancer et situé à Levallois-Perret, s’est également payé cette cabine à sieste pour accompagner la récupération « physique et mentale » de ses patients après leurs séances de chimiothérapie.

Chaque modèle remplit la fonction voulue par son acheteur, le premier à droite, commandé par Science Po Paris, est « le plus petit studio d’enregistrement du monde ».

Également vendue à l’Oréal, la boîte à rêve démocratiserait l’usage de la micro-sieste en entreprise, ou plutôt du « power napping » (des siestes de 16 min qui s’achèvent avant que le patient n’entre dans la phase de sommeil profond, Ndlr). Grâce aux capteurs intégrés, l’entreprise peut mesurer son utilisation. En moins d’un an, la « boîte à rêve » a été utilisée plus de mille fois chez l’Oréal.

« Nous avons un bureau d’études qui travaille sur plan pour concevoir les cabines en fonction des attentes des clients et des normes », note l’entreprise. Les composants des cabines sont créés dans des usines localisées au Portugal, à Porto et Lisbonne, puis envoyés et montés à Morangis, en Essonne.

« Nous n’avons que cinq ans de recul, mais il n’y a pas d’obsolescence programmée», assure l’entreprise qui garantit ses cabines pendant deux ans. SBS se charge également de démonter les cabines de ses clients lors d’éventuels déménagements. Pour séduire un public plus large, elle propose une phase de test gratuite de deux semaines. Un argument qui l’aidera sans doute à conquérir de nouveaux marchés : SBS compte s’installer en mai 2019 au-delà de l’Atlantique, à New York.

PHOTO : LA GAZETTE DE LA DEFENSE