Les usagers de la ligne 2 du tramway qui l’empruntent aux périodes de plus forte fréquentation n’en auront probablement cure, mais depuis le 1er septembre, Île-de-France mobilités, gestionnaire des transports pour le compte de la Région Île-de-France, annonce à grand renfort de publicités l’augmentation de la fréquence du T2 depuis le 1er septembre. Mais l’annonce concerne exclusivement les périodes les plus creuses (voir encadré), la faute à des voies désormais saturées en heures de pointe.

Cette décision n’allégera donc pas le quotidien des travailleurs qui empruntent le tramway, toujours aussi bondé aux moments les plus chargés en usagers. « C’est vrai qu’en heures de pointe c’est l’enfer, s’exclame théâtralement Sylvette dans le tramway parti de la Défense vers le pont de Bezons, un vendredi soir. Les gens n’hésitent pas à pousser pour rentrer, et on se retrouve tous entassés les uns sur les autres. » Entre 2013 et 2017, si la fréquentation moyenne du T2 augmentait elle de 15,5%, le « niveau d’offre » a pourtant augmenté de 20,2 %, selon la RATP.

« Ce serait une bonne chose qu’ils augmentent les trams, si ça peut désengorger un peu », reprend l’utilisatrice quinquagénaire du vendredi soir. Pourtant, l’intervalle entre deux rames de tramway, désormais fixé à 3 min 30 au mieux, est aujourd’hui réduit au minimum possible selon son exploitant. « Mais il est vrai que malgré cette évolution globale, concède la RATP. La situation reste tendue sur les périodes d’hyper-pointe. »

De Porte de Versailles à Pont de Bezons, de nouveaux renforts ont été mis en place en janvier 2018, précise la RATP, qui annonce désormais « 16 à 17 passages par heure » contre « 12 à 13 passages par heure en 2012 ». Le nombre de places offertes aux heures de pointe a augmenté ainsi progressivement de plus de 30 %, passant de 5 538 à 7 242. Mais ils sont maintenant plus de 220 000 usagers par jour à l’emprunter.

A l’image des RER et trains franciliens, 70 % des déplacements des usagers de la ligne 2 se font entre domicile et lieu de travail, contrairement aux autres lignes de tramway où cette proportion est inférieure à 50 %. Leurs trajets sont également plus longs, avec « un voyage moyen de plus de 5,3 km pour 3,3 km en moyenne sur le reste du réseau tram », précise la RATP.

Ouverte en 1997, la ligne 2 du tramway francilien a été rapidement plébiscitée par les voyageurs. Depuis le prolongement de la ligne jusqu’à Pont de Bezons, inauguré en 2012, le trafic y connaît cependant une augmentation exponentielle. D’après le site internet spécialisé TransportParis, les nombreux plans de logements autour de la ligne, entre autres Colombes et à Bezons, contribueraient eux aussi à engorger le T2.

Augmentation de fréquence toute l’année en périodes creuses

La réduction des temps d’attente lors des périodes creuses a été décidée en mai par Île-de-France mobilités, institution publique satellite du conseil régional d’Île-de-France chargée des transports. Si, dès les vacances scolaires de cet été, des tramways passaient déjà toutes les 4 min aux moments les plus chargés, contre 5 min auparavant, les autres diminutions ont été mises en place le 1er septembre. Les samedis, l’intervalle entre deux rames de tramway a été réduit de 7 min à 6 min. Les dimanches, la diminution s’établit à 2 min entre rames, de 12 min à 10 min l’après-midi, tandis que l’attente a été réduite à 9 min le soir.