Un magistrat et trois avocats sur le banc des accusés

Trafic d’influence, escroquerie, corruption… Les chefs d’inculpation sont nombreux dans cette affaire, autant que les protagonistes : un magistrat, trois avocats et une contractuelle du tribunal de Nanterre.

On dit que les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés… Le dicton se vérifie en tout cas pour le magistrat et les trois avocats du tribunal de Nanterre qui ont été placés en examen, la semaine dernière, par le Parquet de Nanterre. La mise en examen a été confirmée par Le Point, mais l’affaire avait été révélée en 2021 par Le Parisien.

À l’époque, un magistrat exerçant au siège du tribunal judiciaire de Nanterre aurait profité de son influence pour aider une contractuelle pressée à obtenir un rendez-vous au consulat. Mercredi dernier, le 18 mai, il a été mis en examen par une de ses consœurs du tribunal judiciaire de Versailles pour « complicité de trafic d’influence » et « détournement de données à caractère personnel ».

La contractuelle en question, alors clerc d’huissier, fut mise en examen pour « corruption passive », « violation du secret professionnel » et « escroquerie ». La police l’a soupçonnée « d’avoir rabattu des clients » auprès d’avocats en échange d’argent, rappelle Le Parisien. Une enquête a été menée par la section financière de la police judiciaire des Hauts-de-Seine.

La clerc d’huissier a également été soupçonnée de s’être procuré une fausse convocation judiciaire afin d’obtenir rapidement un laisser-passer consulaire pour prendre l’avion en période de confinement. C’est dans cette affaire que le juge mis en examen la semaine dernière serait intervenu.

Trois avocats du tribunal de Nanterre sont également impliqués et ont été placés en examens pour « corruption ». Selon le journal Le Point, parmi ces avocats, il y aurait l’ancienne avocate du producteur Michel Zecler, connu pour avoir été victime de violence policière en 2020, à Paris, dans son propre studio d’enregistrement. Quant à celle qui représente le magistrat mis en cause, Me Marie-Alix Canu-Bernard, elle a déclaré vouloir déposer « une requête en nullité de la mise en examen » dans les jours à venir.