Un jeune prévenu s’est présenté dans le box des accusés, au tribunal de grande instance de Nanterre mercredi 15 janvier. Accusé d’avoir cambriolé deux pavillons à Nanterre, en novembre 2018, l’homme de 22 ans a été identifié grâce à une analyse des empruntes digitales relevées sur les lieux des effractions. Il est apparu que le jeune homme était déjà incarcéré pour une autre affaire.

S’il n’a pas expliqué pourquoi il était détenu, la procureure présente à l’audience a pu informer le tribunal sur ce point. Elle a, en effet, expliqué qu’elle s’occupait d’une autre affaire, survenue en décembre 2018, pour laquelle il était accusé de viol avec extorsion et d’agression sexuelle avec extorsion également. S’il a nié avoir commis ces cambriolages devant les policiers lors d’une première audition, le jeune homme a finalement reconnu les faits devant le tribunal avant d’être condamné à une peine de prison avec sursis.

« Je connais son dossier », lance la procureure alors que le jeune homme dans le box, qui ne parle que très peu français, peine à expliquer pourquoi il était déjà en prison lors de son identification dans une affaire des cambriolages. « Il fait face à deux faits d’agression sexuelle et de viol avec extorsion, poursuit le ministère public. Et une troisième victime s’est manifestée. »

Silence dans la salle après cette révélation glaçante. Le jeune homme de 22 ans dans le box baisse la tête et se refuse à tout commentaire. Ce jour-là cependant, il est seulement jugé pour les cambriolages à Nanterre, survenus un mois avant les agressions présumées. Le montant du préjudice n’est pas révélé par la magistrate mais il avoue avoir dérobé « du matériel multimédia, des bijoux et des documents administratifs », dans plusieurs pavillons.

« C’est moi l’auteur des faits, reconnaît-il pour la première fois à l’audience. J’étais défoncé, je passais par là et je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête. » Le jeune homme dévoile ainsi avoir consommé de la colle juste avant de commettre ces méfaits, en pleine journée. « Ce jour-là, je n’étais pas bien », confie-t-il.

Mais les policiers chargés de l’enquête découvrent des empreintes digitales. Quelques semaines plus tard, il apparaît qu’elles correspondent à celles du jeune homme, incarcéré depuis pour une affaire de viol et d’agression sexuelle avec extorsion.

Face à ce jeune homme arrivé en France en septembre 2018 et sans domicile fixe, la procureure requiert une peine de prison de six mois avec sursis. « Au moment des faits il était primo-délinquant, mais il y a eu une escalade depuis », constate-t-elle en faisant référence aux accusations de viol et d’agression sexuelle qui pèsent sur lui depuis plus d’un an.

« J’ai commis une erreur », reconnaît-il seulement pour sa défense. Le tribunal suit finalement les réquisitions du ministère public et le condamne à six mois de prison avec sursis. Il est cependant reconduit en prison à l’issue de l’audience : il est en effet toujours en détention provisoire suite aux agressions présumées de décembre 2018.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE