L’affaire remonte à septembre 2020, à La Garenne-Colombes. Deux individus tentent de cambrioler l’appartement d’une femme, dont la porte a heureusement résisté.
La police avait été appelée par une voisine, inquiétée par des bruits anormaux, ceux des deux voleurs tentant de faire sauter la serrure sans doute…

En effet, lorsque les forces de l’ordre arrivent sur place, au deuxième étage de l’immeuble, la serrure est tordue et la porte fissurée. Personne n’a été vu pénétrant ou quittant les lieux, mais la gardienne d’immeuble rapporte qu’une personne a craché dans la cage d’escalier. « Ici, personne ne crache », déclare-t-elle aux policiers. La relation est vite établie : le cambrioleur déçu aurait laissé une trace capable de l’identifier.

Une erreur qui permettra en effet de le retrouver et de le relier, peu de temps après, à une deuxième tentative d’effraction. Tentative cette fois réussie : la porte du studio d’une autre Garennoise, au premier étage d’un immeuble de la rue Pasteur, n’a pas résisté.

Le suspect cracheur, confondu par l’ADN, a 20 ans. Domicilié à Paris, ce dernier a reconnu les faits et raconté au tribunal, lors de sa première audience,  vouloir reprendre sa vie en main. Ce mercredi 30 mars 2022, il ne s’est pourtant pas présenté à son audience, au tribunal correctionnel de Nanterre. Pire, le jeune cambrioleur n’est même pas représenté par un avocat. D’un côté de la salle, il y a la victime du second cambriolage et son avocate, de l’autre… Personne.

Pourtant, lors de sa première audience, l’accusé a reconnu les faits. Il a déclaré avoir été influencé par son ami, le deuxième suspect, qui n’a lui pas été retrouvé. « Je veux prendre mes responsabilités », avait malgré tout déclaré le jeune homme, en affirmant souhaiter reprendre sa vie en main. La juge rappelle également au public que le père du cambrioleur avait assuré que, désormais, son fils ne fumait plus de cannabis. « J’ai manqué de beaucoup d’opportunité, je veux vraiment avoir le diplôme (d’ambulancier, NDLR) » avait exprimé le jeune cambrioleur.

Les faits se sont déroulés il y a deux ans et pourtant, la victime vit toujours dans la peur. D’ailleurs, elle est venue accompagnée d’un voisin. « Chaque jour que Dieu fait, j’ai peur de rentrer chez moi, de trouver la porte cassée et de ne plus trouver mes chiens ». En effet, elle vit seule avec ses trois chihuahuas qu’elle aime plus que tout. Elle raconte à la cour avoir justement promené ses chiens, ce jour-là. Une balade très courte qui a laissé le temps à l’accusé et son complice de pénétrer chez elle et de saccager son 24 m².

Le butin ? Une laisse et un collier pour chien Louis Vuitton, un sac à main et des lunettes de la même marque. « Je suis fan de Louis Vuitton  » se justifie, un peu gênée, la victime lorsque la juge énumère les objets volés. Mais ces objets, bien que de marque, ont été achetés il y a des années et ne valent aujourd’hui pas grand-chose. Dans la précipitation, les deux voleurs n’ont même pas pris le téléphone portable de la victime, qu’elle a trouvé enseveli sous des affaires et avec lequel elle a appelé la police.

Le plus grand préjudice finalement, il est moral. « Les bijoux, ils ont tout pris, sans distinguer la pacotille du reste… Mais ils ont volé une montre en or qui appartenait à ma maman », révèle, attristée, la Garennoise. Des objets volés dont la valeur était donc plus sentimentale qu’autre chose. D’ailleurs, l’assurance de la victime ne l’a dédommagée qu’à hauteur de 315 €.

Un cambriolage fait au hasard, rappelle l’avocate de la partie civile, « ils ont juste repéré cet immeuble , car il n’y a pas de digicode et que les portes sont fragiles » et qui a laissé des traces. Après le témoignage de la victime, madame la juge lit le casier judiciaire de l’accusé, condamné plusieurs fois par le juge des enfants pour « vol par ruse ». À 20 ans, le jeune homme a déjà cinq mentions dans son casier.

La procureure est visiblement touchée l’affaire : « j’ai moi-même un chat auquel je suis très attachée, donc l’histoire de madame résonne ». Elle a par ailleurs rappelé l’importance du témoignage de la victime, qui « illustre les conséquences concrètes de ce type de vols ». Finalement, l’accusé sera condamné à payer 2 000 € à sa victime et à 7 mois de prison, une peine « qui aurait pu être aménagée, mais comme monsieur est absent… », conclut la juge avant de lever la séance.

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