« À la veille de la Toussaint et des vacances scolaires, les besoins en dons de sang se font nombreux et les réserves s’amenuisent », indique le site internet de Paris La Défense, qui annonce la présence de l’imposant chapiteau blanc de l’Etablissement français du sang (EFS), installé sur la dalle du 8 au 19 octobre. Pour l’EFS, les populations transitant par le quartier des affaires représentent un vivier important. En plus du chapiteau, l’institution publique revient deux à trois fois par semaine dans les entreprises pour venir aux salariés.

« Je suis passé devant et je suis venu, déclare François-Xavier, rencontré mercredi 10 octobre. Ce n’était pas prévu, j’étais sorti faire une course, mais je suis sur mon temps de travail. » Les salariés sont nombreux à donner leur sang, mais font souvent l’objet de contre-indications. « La dernière fois, je n’ai pas pu le donner, parce que j’avais trop de tension », informe le quarantenaire, salarié de MACSF, mutuelle spécialisée dans les assurances des professionnels de santé.

A 14 h 30, il n’y a pas foule ce jour-là. Quelques personnes remplissent le questionnaire santé. « On a vu le chapiteau en allant manger, confient Cécilia et Estelle, étudiantes à l’université de Nanterre. C’est la première fois que l’on donne. » Le docteur Michel Fourniols est présent en ce début d’après-midi pour superviser l’équipe. « Nous revenons sur la dalle environ quatre fois par an en chapiteau, parce qu’à la Défense, il y a beaucoup de passage, indique-t-il. Il y a les salariés, mais aussi les touristes, ceux qui font leurs courses… »

« La Défense est un gros secteur, c’est inépuisable » assure le responsable des prélèvements pour le Nord de l’Île-de-France. Les donneurs sont plutôt jeunes comparativement à la moyenne francilienne, « entre 30 et 40 ans », et souvent ils exercent une activité professionnelle de cadre. « Il y a aussi beaucoup de primo-donneurs », ajoute-t-il. « J’habite la résidence ALJT à Nanterre, et en rentrant, j’avais vu le chapiteau en début de semaine, témoigne comme une confirmation Manon, 18 ans, étudiante à Paris Dauphine. Je n’avais pas cours cet après-midi, alors je suis venue. »

Le chapiteau n’est pas le seul lieu où donner son sang sur la Défense. L’équipe de l’Etablissement français du sang se déplace très régulièrement dans les tours, au sein des entreprises

Le réservoir de donneurs est important du fait de la fréquentation du site, mais le taux de contre-indications rencontré y est plus important selon le responsable de l’EFS. « Sur un site fixe, dans une ville, le taux de contre-indications est de 10 %, explique le médecin Michel Fourniols. Sur ce site, on est à 20 %, il y a plus de monde qui vient, mais également plus de gens qui ne peuvent pas donner leur sang. »

L’explication résiderait en grande partie dans la contre-indication relevant des voyages, puisque nombre de salariés du quartier d’affaires, comme de touristes, sont exposés aux zones contre-indiquées. Ces dernières peuvent d’ailleurs se situer en France : « Les régions autour de la mer Méditerranée sont sous l’objet de contre-indications à cause du virus West nile, si la personne a voyagé dans ces zones depuis moins de 28 jours, elle ne peut pas donner son sang », informe le docteur Fourniols.

« Je viens de Marseille » indique ainsi une jeune femme à l’infirmière. « Je suis désolée, mais vous ne pouvez pas donner votre sang » répond cette dernière. La période de retour de voyage d’Amérique Latine ou de certains pays d’Afrique est quant à elle de quatre mois. « Elles peuvent néanmoins donner leur plasma » ajoute le médecin.

Dans la salle de collation, Charlotte, 26 ans, est seule, elle vient de donner 450 mL de sang. « C’est le moment le plus important » souligne le docteur. Les tables sont remplies de gâteaux et boissons. « Le rush de la journée se situe plus entre midi et deux, et puis, après 17 h, en fin de journée » indique le responsable, avant d’admettre : « On aimerait bien rester jusqu’à 20 h. » L’équipe est présente du lundi au vendredi de 12 h à 18 h. « On attend environ 170 personnes par jour, et 1 500 sur les deux semaines » note Michel Fourniols.

Le chapiteau n’est pas le seul lieu où donner son sang sur la Défense. L’équipe de l’ESF se déplace très régulièrement dans les tours, au sein des entreprises. « Le problème ici, c’est que les salariés ne sortent pas forcément de leurs tours, alors on vient à eux, relate le docteur. Environ deux à trois fois par semaine, on est présent dans une salle d’une tour. » L’ESF occupe également un emplacement fixe, une fois par mois à Puteaux et Courbevoie, où les habitants ont déjà leurs habitudes.

Les infos pour donner son sang

Il faut compter une quarantaine de minutes pour donner son sang. Après avoir passé l’étape du questionnaire de santé et de la prise de contact avec l’infirmière, les primo-donneurs, où ceux qui n’ont pas donné leur sang depuis plus de deux ans, doivent obligatoirement passer par un entretien avec une infirmière pour un examen de leur hémoglobine. Un médecin reçoit à la suite les donneurs pour juger s’ils sont éligibles ou pas. Le prélèvement dure de huit à dix minutes, et se termine par une collation.

Les donneurs doivent être âgés de 18 à 70 ans, peser plus de 50 kilos, et ne pas être à jeun. Il ne doivent pas avoir été exposés ou infectés par un virus, ni avoir été malades durant les 15 jours qui précèdent le prélèvement, et n’avoir eu qu’un unique partenaire sexuel dans les quatre derniers mois. Les personnes ayant fait un tatouage ou un piercing depuis moins de quatre mois ne sont également pas éligibles. Il existe aussi de nombreuses contre-indications liées à des séjours à l’étranger.