Le barrage-écluse de Suresnes, situé le long du quai Gallieni se compose de trois écluses et de deux barrages. Un lieu méconnu des Altoséquanais et pourtant, il a son importance ! En moyenne en 2013, 80 bateaux l’empruntaient encore chaque jour, dans l’un ou l’autre sens de navigation ! Cela représente annuellement quelque 23 millions de tonnes de marchandises et 7 millions de passagers… Des chiffres impressionnants, mais rien d’étonnant lorsqu’on sait que ce barrage-écluse pensé dès 1861 constitue la seule porte d’entrée fluviale de Paris. Le poste de commandement contrôle actuellement les dix-sept kilomètres de Seine jusqu’à Maisons-Alfort (Val-de-Marne).
C’est le 11 décembre 1861 après une enquête menée par le préfet Haussmann, qu’un décret est signé pour faire construire une écluse et un barrage. À l’époque, l’ouvrage fait 12 mètres de large et 120 mètres de long contre 18 mètres de large et 185 mètres de long aujourd’hui. Afin d’améliorer la navigation entre Paris et Rouen, de grands travaux sont réalisés en 1878. La triple écluse est alors doublée par l’ingénieur Auguste Boule, un chantier colossal qui durera de 1880 à 1885 et coûtera 3 millions de francs. La grande crue de 1910 amènera de nouvelles transformations, avec un nouveau barrage voué à réduire le seuil d’écoulement des eaux. Aujourd’hui, l’ouvrage est classé « Vigipirate Rouge » et est chargé de protéger Paris en cas de grosse crue.
Le barrage-écluse de Suresnes connaîtra une dernière grosse transformation, en 1972, pour permettre de laisser passer les bateaux de plus de 5 000 tonnes. Les ingénieurs Alain Gauthier et Michel Paquet sont à la manœuvre. Aujourd’hui entièrement automatisées, les écluses fonctionnent 365 jours par an et font l’objet de balades, pédestres ou fluviales. Cet ouvrage fascinant en brique, fer, calcaire, pierre de taille et béton armé, peut s’observer depuis plusieurs spots. Il est visible notamment depuis le bois de Boulogne ou le pont de Suresnes (avec La Défense en arrière-plan). Si vous voulez, vous pouvez également découvrir la maison de l’éclusier, encore visible sur l’île de Puteaux. En effet, l’extrémité sud de cette petite île située entre Puteaux et Neuilly-sur-Seine sert de point d’appui aux écluses de Suresnes.
