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La roue de sa trottinette s’est coincée dans les portes de l’ascenseur de sa résidence HLM du Val Fourré (78). Le cou du petit garçon s’est retrouvé coincé sous le guidon. C’est ainsi qu’Othmane Esshaymi, 7 ans au moment du drame, est mort asphyxié. Depuis, la famille se bat pour que justice soit faite. Un chemin coûteux émotionnellement parlant pour Soumia Essahaymi, la maman d’Othmane. Lorsque nous la contactons pour lui parler de la manifestation qui s’est tenue devant le siège d’Otis, à Puteaux, le 24 novembre dernier, notre coup de téléphone est très vite interrompu par un double appel… de son avocat justement. La famille prépare son mémoire à l’occasion du 2ème pourvoi en cassation de cette affaire ouverte en 2015.

« Depuis la mort d’Othmane, notre vie est arrêtée », nous explique la maman, empêchée de faire son deuil par cette procédure sans fin. « Ça fait sept ans qu’on n’arrive pas à avancer, à se projeter dans la vie parce qu’il y a ce long combat… ». Pourtant la justice a reconnu l’ascensoriste américain Otis coupable d’homicide involontaire. Condamnée à trois reprises, la société s’est récemment pourvue en cassation pour la seconde fois. « J’espère qu’Otis va finir par admettre sa responsabilité dans le décès de notre enfant et qu’ils nous laisseront faire notre deuil », explique Soumia, « moi j’ai d’autres enfants, j’aimerais leur consacrer plus de temps », se désole la maman. Elle tenait d’ailleurs à préciser, que ce combat il n’est pas « pour l’argent, pour les indemnités » puisque rien de tout cela ne lui rendra son enfant. « On veut juste que justice soit faite, même si Othmane est mort, il mérite la justice. »

C’est pour cela que la famille d’Othman s’est réunie, jeudi dernier, devant le siège de l’ascensoriste, installé dans la tour Défense Plaza à Puteaux. Un petit rassemblement auquel s’est joint le député écologiste Benjamin Lucas, mais aussi l’association Droit au logement (DAL). En larmes, Soumia y a une nouvelle fois crier sa détresse. Épuisée, la maman l’est, mais elle nous assure qu’elle ne baissera pas les bras. « Le rassemblement, c’était justement pour dire qu’on ne va pas céder », explique-t-elle. « Ils ont la force de l’argent, nous, on a la force de l’amour qu’on porte pour notre enfant. »

L’entreprise estime, de son côté, « qu’il n’y a pas au dossier de circonstances de nature à pouvoir engager notre responsabilité pénale dans cet accident », rapporte le site Défense-92. Otis assure : « La sécurité des passagers est notre priorité et c’est pour cette raison que nous souhaitons que toutes les circonstances soient étudiées et toutes les responsabilités établies précisément. »