Le plus vieux moulin du département se trouve à Puteaux

Avez-vous déjà entendu parler du moulin de Chantecoq ? Il se trouve sur la butte du même nom, au lieu-dit « La Grande Bourse », dans un parc boisé situé au-dessus de la gare SNCF. C’est le plus ancien moulin conservé des Hauts-de-Seine. À l’origine en bois, il aurait été construit en 1648 par le Contrôleur Ordinaire Provincial des Guerres sous le roi Louis XIV, un certain Michel Langlois. Mais qu’elle est son histoire et qu’est-il devenu ?

Avec ses quatre ailes, il aurait servi à moudre le blé des Altoséquanais pendant plus de deux siècles. Il fut tour à tour propriété des abbés de Saint-Denis puis des religieuses de la communauté de la Maison royale de St Louis (Yvelines). Ces dernières l’auraient loué pour neuf ans à un meunier, en 1787. Mais au moment de la Révolution Française, le moulin est déclaré bien national et dès 1790, la Ville de Puteaux le rachète.

Selon les Archives de la ville, le moulin dit « de Chantecoq » aurait été le théâtre d’un drame, en août 1794… Jacqueline Barzan, la meunière qui faisait à cet époque usage du moulin, aurait été retrouvée ligotée et pendue à une des ailes de l’édifice. On la disait partisane du « visage de la Terreur », Robespierre. En 1823, lorsqu’il est loué – après avoir été pillé et laissé à l’abandon – à l’industriel Pierre Lorilleux, le moulin est transformé en fabrique d’encres. D’ailleurs, pendant une partie du XXe siècle, il accueillera un musée de l’imprimerie !

Classé Monument Historique en 1935, le moulin reste la propriété des Établissements Lorilleux jusqu’en 1979. La société finit par se délocaliser et le plus vieux moulin du département est alors rendu à la Municipalité. La Ville y installe, en 1990, une annexe du Conservatoire de musique de Puteaux. C’est à cette époque également qu’a été installé l’escalier extérieur, un ajout controversé, certains jugeant qu’il « dénature » la bâtisse.

En mai 1995, la Société Historique, Artistique et Littéraire de la Ville parvient à faire classer le parc du moulin, après qu’un projet de tunnel sous le boulevard Richard-Wallace ait menacé le moulin. Aujourd’hui, le moulin n’est plus en bois mais en pierre, une reconstruction qui daterait du XVIIIe siècle.