En 1867, les pompiers de Nanterre sont devenus des célébrités

« Quand ces beaux pompiers vont à l’exercice, pleins d’un’nobl’ardeur, faut les admirer. Ils embrass’nt d’abord leur femm’ et leur fisse, puis, sans murmurer, dans Nanterre ils vont manœuvrer. » Voici quelques unes des paroles d’une chanson écrite en 1867, par Alfred Philibert, L. C. Desormes et Paul Burani (entre autres). Intitulée « Les pompiers de Nanterre », la chanson rend hommage aux pompiers de la ville avec humour. Elle a connu, notamment en 2006, un large succès dans l’Hexagone ! Musique de fêtes et de cabarets par excellence, elle serait, selon la Ville de Nanterre, encore diffusée, dans sa version instrumentale, au carnaval de Rio de Janeiro !

Elle sort de l’ombre en 2006 grâce au duo comique Bach et Laverne, qui la reprend. La chanson fait partie de leur album « Maman et Papa me chantaient », qui regroupe des chansons populaires comme « Une chanson douce » ou « Mon amant de Saint-Jean ». Le roulement des R, les expressions et les références … La chanson est une fresque folklorique de son époque. « N’aimant que la France … et sa pompe », « au retour, il s’permet, le nectar…hygiénique : un pompier, ça s’explique doit avoir un plumet », les pompiers de Nanterre en prennent un peu pour leur grade ! Ici, le « nectar hygiénique » désigne l’alcool. Cette expression, couramment utilisée entre le début du XIXe siècle et le milieu du XXe, rappelle cette époque où certaines boissons alcoolisées étaient considérées comme bonnes pour la santé. De nos jours, nous a révélé un policier, certains agents des forces de l’ordre et certains pompiers – « les anciens » – (en italique) utilisent encore cette expression.

Dans un document rédigé par Pierre Labrude, professeur honoraire de pharmacie à l’Université de Lorraine, on apprend en effet qu’à l’origine, les apéritifs « sont des médicaments à part entière ». Le terme vient du latin médical « aperire », qui signifie « ouvrir ». L’apéritif désigne donc une « substance qui ouvre les pores, les voies, le passage aux liquides dans l’appareil digestif ou urinaire ». Une référence qui a forcément fait écho dans les oreilles des Français de 1867. Pour rappel, à la fin du XIXe siècle, un 8e de la population française vivait du business de l’alcool. En 1851, la consommation moyenne d’un Français, par an, était de 28,5 litres d’alcool ! Les pompiers de Nanterre n’étaient donc pas les seuls, à l’époque, à aimer leur « nectar hygiénique ».