Procès des fermes de cannabis : 6 ans de prison pour le chef présumé

Douze personnes ont été jugées lors du procès qui s’est déroulé du 20 au 27 octobre au tribunal de Nanterre. L’homme de 45 ans, soupçonné d’être à la tête de plusieurs fermes de cannabis installées dans six pavillons d’Île-de-France, a été condamné à six ans de prison.

Le procès dit « des fermes de cannabis » avait débuté le 20 octobre au tribunal correctionnel de Nanterre. À la barre, douze personnes dont Marc S., un « homme d’affaires » soupçonné responsable d’un vaste trafic de cannabis qui a été démantelé en mai 2020. Le procès s’est achevé le 26 octobre dernier. Selon Le Parisien, les peines s’échelonnent de six mois de sursis à six ans fermes pour le chef présumé, également condamné pour blanchiment d’argent.

Marc S. a toujours revendiqué son innocence concernant la production de cannabis. « Les fausses factures, oui. Mais le trafic de stupéfiants, je n’ai rien à voir » affirmait-il au tribunal. Le chef d’entreprise de 45 ans, déclare n’avoir été qu’un « super consultant » dans cette affaire. Pour les juges, Marc S. a eu beaucoup plus de responsabilités dans le trafic, dont le chiffre d’affaires « a été estimé à 1,5 million d’euros pour quatre récoltes en une année ». Au total, ce sont six pavillons répartis en Seine-et-Marne, en Essonne et en Seine-Saint-Denis, qui ont été transformés en fermes de cannabis.

Si Marc S. n’était pas présent sur place pour gérer la production, il est intervenu plusieurs fois dans la location des locaux, se rendant ainsi complice du trafic. « J’ai tout de suite compris de quoi il s’agissait mais je n’y suis jamais allé », déclare-t-il depuis le box des accusés. Il affirme également n’avoir pas touché d’argent de cette production. Pourtant, rappelle Le Parisien, l’homme possédait de nombreux biens de luxe. Une moto d’une valeur de 28 000 euros, une BMW à 80 000 euros et quelque 125 000 euros de biens découverts dans sa maison du Val-de-Marne lors d’une perquisition. Pour Marc S., son train de vie est en dessous des 10 000 euros qu’il gagne par mois, « plus les espèces ». L’homme affirme n’être pas dépensier « du tout », juste « généreux avec les autres ».

Comment justifier les enregistrements effectués dans sa cellule après son arrestation en 2021, dans lesquels on l’entend se vanter auprès de son codétenu des « deux millions que rapporte une ferme en trois récoltes » ? Des mensonges pour se faire mousser, explique Marc S. « Dès le départ en prison, j’ai été chapeauté par un ancien braqueur qui m’a dit qu’il vaut mieux faire envie que pitié ». Un argument qui n’a pas convaincu la procureure qui l’a condamné, jeudi dernier, à 6 ans de prison ferme. Il a notamment été reconnu coupable de blanchiment d’argent du trafic.