Pas moins de 100 grammes de cannabis ont été retrouvés lors d’une perquisition chez un jeune homme vivant chez sa mère à Malakoff. Interpellé et poursuivi pour trafic et détention de drogue, le jeune s’est défendu de vendre le produit qu’il stockait mais a affirmé être dépendant à ce stupéfiant lors de son procès, mercredi 12 février à Nanterre.

Finalement, l’étudiant en droit a été condamné à une peine avec sursis pour détention de drogue. Les minces preuves retrouvées chez lui ne permettaient pas de définir s’il participait à un trafic. En plus, la pesée de la plaquette de cannabis retrouvée chez sa mère a été annulée : son avocat dénonçait le fait qu’elle n’ait pas été faite dans les règles et selon une procédure stricte.

« Je n’ai rien à voir avec le trafic en bas de chez moi », se défend le jeune homme à la barre, le 12 février dernier à Nanterre. En novembre dernier, des policiers qui enquêtent sur ce trafic fouillent l’immeuble où vivent le jeune prévenu et sa mère. Accompagnés d’un chien renifleur, ils découvrent « de la drogue dans les parties communes », relate le président de séance.

Mais ce n’est pas tout. Alors qu’ils continuent à fouiller dans les étages, les agents de police remarquent que le chien marque la porte qui mène à l’appartement qu’occupe le prévenu. « Ils vont trouver une savonnette scotchée sur le placard électrique », poursuit le magistrat. À l’intérieur, 100 grammes de cannabis. Des résidus de drogue sont aussi découverts sur une table, située dans la chambre du jeune homme.

« C’était pour ma consommation personnelle, je le cache pour ne pas que ma mère le voit », se défend le prévenu qui comparait libre. Pourtant, un témoin interrogé dans le cadre de cette enquête sur un réseau de trafic de cannabis va reconnaître le jeune étudiant en première année de droit. « Il a assuré que vous étiez un vendeur », constate le magistrat.

« Il m’a confondu avec quelqu’un d’autre, assure le prévenu, alors que le témoin a même donné son nom à la police. Demain, moi aussi je pourrais l’accuser de vendre de la drogue. » Mais l’enquête des policiers, menée dans ce quartier populaire de Malakoff durant plusieurs jours n’a pas permis de l’identifier comme vendeur.

« Dans la laverie en bas de chez lui, qui est connue pour être un point de deale, il n’a été aperçu à aucun moment », plaide l’avocat de la défense. En plus, « on ne retrouve pas un centime chez lui lors de la perquisition, ni aucun objet permettant de couper, de conditionner ou de peser des stupéfiants, poursuit le conseil du jeune homme. Cela prouve bien qu’il n’est que consommateur ».

La consommation de drogue du jeune homme est d’ailleurs longuement évoquée. Déjà condamné pour détention de stupéfiant en 2016, l’étudiant en droit explique qu’il est aujourd’hui dépendant. « Je l’achète à Saint-Ouen, explique-t-il au tribunal, gêné. J’essaie d’arrêter mais ce n’est pas facile. » Depuis novembre, il est accompagné par son médecin traitant, un suivi insuffisant pour le procureur qui demande dans ses réquisitions à ce qu’il écope d’une obligation de soins avec un addictologue.

« Son médecin traitant va de toute façon lui donner une ordonnance pour en consulter un », lui rétorque l’avocat. Le ministère public requiert aussi « une peine d’avertissement contre le jeune homme » soit quatre mois de prison avec sursis. « Si vous continuez dans cette voie là, à cacher du cannabis chez vous, la peine pourra être révoquée », l’informe le magistrat.

L’avocat de la défense demande quant à lui au tribunal de condamner son client à « une peine d’amende importante ». Il demande aussi à ce que la pesée de la drogue découverte chez le jeune homme soit invalidée. C’est un officier de police judiciaire (OPJ) qui l’a réalisée seul et sans aucuns témoins, comme le veut pourtant la procédure.

Le tribunal entendant finalement la demande de nullité de l’avocat de la défense mais suit les réquisitions du procureur sur le quantum de la peine. Le jeune étudiant en droit est ainsi condamné à quatre mois de prison avec sursis pour détention de stupéfiant. Il n’écope pas de peine pour des faits de trafic. « La manière dont le stupéfiant était caché chez vous a pu le faire penser aux enquêteurs », ajoute le magistrat au prévenu.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE