Force est de reconnaître que les policiers de la brigade anticriminalité du commissariat central de Nanterre ont eu le nez creux ce mercredi 15 décembre. Ce jour-là, en effet, les allers-retours de deux individus en scooters attirent leur attention. Intrigués par le comportement de deux hommes, roulant à vive allure, ils décident de procéder à un contrôle de routine.

Les doutes des agents de la BAC étaient fondés puisque la palpation de sécurité de l’un des deux hommes se révèle fructueuse. Au pied du premier, un jeune d’une vingtaine d’années, résidant à Houilles (Yvelines) et bien connu des services de police, les forces de l’ordre mettent la main sur trois plaquettes de résine de cannabis. Sur le second, la palpation fut moins bonne, puisqu’il n’avait rien à se reprocher.

Arrivé au poste de police, aux alentours de 16h, le jeune homme, qui réside chez sa mère, a affirmé qu’il ignorait détenir de la drogue sur lui. « Je n’étais pas au courant pour la drogue, on allait acheter des vêtements pour un mariage », expliquera-t-il lors de sa première déposition. La perquisition effectuée au domicile du prévenu n’a pas permis de retrouver davantage de marchandises.

En défense, l’avocat, bien mal en point, tente tant bien que mal de défendre son client. Il dénonce le fait que la drogue a été pesée de manière contradictoire.
En effet, au commissariat, les policiers procèdent à deux pesées.
La première indique un poids total de 300 grammes, alors que pendant la deuxième, en présence du prévenu, la balance révèle 307 grammes, soit 7 grammes supplémentaires.

Il n’y a rien de sérieux pour l’avocat, qui plaide une relaxe car « rien n’établit que ce monsieur est le détenteur des deux plaquettes de cannabis ». « Son propriétaire n’est pas celui qui est dans le box des accusés », maintient-il fermement face à la procureure et à la juge.

Revenant au dossier, la procureure de la République a, de son côté, tenu à rappeler les deux précédentes condamnations du prévenu. Il a notamment été reconnu coupable, le 28 novembre, de détention, cession, et usage d’herbe et de cannabis. « Ce serait un hasard difficile à croire de retrouver des plaquettes de résine de cannabis au pied d’une personne déjà condamnée par la justice ». La procureure, ne cédant pas sous les recommandations de l’avocat, réclame une peine « lourde » de 10 mois d’emprisonnement, avec mandat de dépôt.

Lors de son arrestation, une somme de 74 euros et un Iphone 11 ont été découverts. Interrogé sur ses ressources, il lance naturellement qu’il suit une formation de chauffeur-livreur et qu’il travaille dans une société de transport dans le monde du football. « Vous êtes riche », souligne la juge.

« Je n’ai rien fait. Je n’ai rien sur moi. Ma mère m’a appris qu’il fallait assumer ses actes. À chaque fois, j’ai toujours assumé mes erreurs ». « Si jamais je suis condamné, je vais être détruit », finit-il par dire la tête baissée.

Le tribunal n’a pas cru à la tentative d’excuse du présumé coupable. Le prévenu écope d’une peine de six mois de prison ferme, avec mandat de dépôt. « Après une première et une seconde condamnation, vous allez en prison », conclura la juge.

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