Après la réouverture par la cour de cassation de l’affaire des chaufferies de la Défense (cf notre édition de la semaine dernière), c’est au tour de l’affaire des 102 lingots d’or de refaire parler d’elle. Si la première met en cause Charles Ceccaldi-Raynaud, ancien maire de Puteaux, dans une affaire de corruption présumée datant de 1998, la seconde met en cause sa fille, ancienne députée et actuelle maire de la Ville.

Il vaut revenir quelques années en arrière pour comprendre ce dossier… En 2008, Charles Ceccaldi-Raynaud est lui-même en prise avec la justice dans l’affaire des chaufferies de la Défense. Surtout, il est en conflit avec sa fille pour la mairie de Puteaux. Il l’accuse alors de posséder un compte caché au Luxembourg, rappelle La Croix. On parle alors de 102 lingots d’or et près de 865 000 euros en liquide. Des fonds non déclarés que la maire de Puteaux est alors soupçonnée d’avoir caché sur ce compte luxembourgeois.

En 2011, Le Canard Enchaîné évoque l’affaire. À l’époque, relate Le Parisien, tous les numéros de l’hebdomadaire avaient été retirés des kiosques de la ville. Ce qui n’a pas empêché le parquet de Nanterre d’ouvrir une enquête en 2016, suite à la publication d’un article de Médiapart concernant le supposé compte caché. Joëlle Ceccaldi-Raynaud est finalement mise en examen, en décembre 2020. Elle affirme alors que les lingots proviennent d’un héritage corse.

C’est au tour des enfants de l’édile d’être visés. En effet, le parquet de Nanterre a confirmé, la semaine dernière, la mise en examen d’Émilie et Vincent Franchi. Tous deux ont été bénéficiaires du compte en question, après une donation. Émilie Franchi entraine dans sa chute son époux, Vincent Laviec. Au journal La Croix, Me Baptiste de Fresse de Monval, avocat du couple, définit l’un comme « la victime » et l’autre comme « le dindon de la farce ».

Le fils, la fille et le gendre de l’édile ne sont pas seuls sur le banc des accusés. Deux autres proches de Joëlle Ceccaldi-Raynaud sont également soupçonnés de « blanchiment de fraude fiscale aggravée ». Didier Ben Sadoun était gestionnaire de fortune au moment des faits. Quant à son frère, Olivier Ben Sadoun, il était directeur sportif à la mairie de Puteaux. En 2021, il avait témoigné pour Médiapart, affirmant connaître l’existence de cette fortune cachée.