En janvier 2020, un collectif de 14 collectivités territoriales et 5 associations engageait une procédure contre le géant pétrolier Total. Parmi les communes à l’origine de cette démarche juridique : Nanterre, qui accuse l’insuffisance des engagements climatiques du groupe. Des engagements qui ne seraient, seront le collectif, pas en adéquations avec les objectifs de l’Accord de Paris.

Sur le site du Centre de Ressources sur les Entreprises et les Droits de l’Homme, on apprend que Total avait, suite à cette assignation en justice, « soulevé l’incompétence du Tribunal judiciaire de Nanterre et demandé à ce que le litige soit porté devant le Tribunal de commerce ». Dans une ordonnance publiée le 11 février 2021, le tribunal judiciaire donnait raison aux dépositaires de la plainte, se déclarant compétent dans ce contentieux climatique. Une première victoire confirmée, en novembre 2021 par la Cour d’appel de Versailles.

La semaine dernière, ce procès historique connaissait de nouveaux rebondissements. En effet sur son site, la Ville de Nanterre a annoncé, le 29 septembre 2022, l’arrivée de nouveaux membres dans le collectif créé en 2018. « Alors qu’une nouvelle audience était prévue au tribunal de Paris (après que Total ait fait appel, Ndlr), les villes de New York, Poitiers, Paris ainsi qu’Amnesty International ont annoncé rejoindre le collectif ».

Pour le maire de Nanterre, Patrick Jarry, c’est « une bonne nouvelle pour notre mobilisation ». Dans un communiqué de presse publié le 21 septembre 2022, il déclarait que cet élargissement « intervient le jour même où le groupe Total déclare payer plus de 30 milliards d’euros d’impôts à travers le monde, ce qui donne une idée des profits gigantesques réalisés ». Des profits qui, selon l’édile, « devraient être investis massivement dans la production d’énergies non fossiles ».

La Mairie de Nanterre en profite pour rappeler que le géant pétrolier est, à lui seul responsable d’environ 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.