Bonjour Thierry Chevillard, pouvez-vous nous dire comment est né le club POLD’entreprises ?

Ce club est né d’une rencontre avec Seine Défense (la communauté d’agglomération aujourd’hui remplacée par l’établissement public territorial Paris Ouest La Défense, Ndlr). A l’époque, son président, Eric Cesari (LR, Ndlr), avait une réflexion sur le développement économique et l’animation des entreprises du territoire.

Suite à ce premier contact, nous avons estimé qu’il était nécessaire de creuser ce sujet et nous avons rencontré différentes entreprises de cette communauté d’agglomération. Nous avons trouvé quelques entreprises partenaires qui avaient envie de faire partie de cette aventure, et nous avons ensemble commencé à structurer une association loi 1901, initialement nommée Club Seine Défense entreprises.

La création officielle s’est faite en 2013, nous y avons travaillé en amont pendant dix mois, et étions à ce moment-là un rassemblement d’une dizaine d’entreprises. Nous avons créé des commissions maintenant appelées « labs » sur les finances, l’innovation, la RSE, l’international, en essayant de trouver des représentants d’entreprises qui avaient envie de prendre ces sujets en main et de les développer.

Lors de votre création en 2013, que se dégage-t-il des rencontres ?

Notre premier objectif était de nous faire connaître, car nous étions tout nouveaux. Pour cela, nous avons mis en place différentes animations qui permettaient de réunir un maximum d’entreprises, qu’elles soient ou non membres de notre association. Il y a à la Défense un tel tissu d’entreprises qu’il nous a semblé important d’amener une dynamique entre elles qui puisse leur permettre de créer de la valeur et de développer leurs business.

Chacun ayant des contraintes professionnelles différentes, il nous a fallu trouver un format adéquat pour nous réunir. Après avoir tenté « des petits-déjeuners » et observant un taux de présence faible, nous avons opté pour l’organisation d’afterworks, qui nous permettait de réunir un maximum de monde et d’échanger sur des sujets variés suggérés par nos membres.

Nous avons ensuite rapidement mis en place des commissions pour que les membres apportent leurs idées, suite à quoi nous travaillons chaque thématique « en chambre » avant d’en faire une animation pour élargir la réflexion.

« Nous avions fait justement le constat qu’il n’existait pas de structure d’animation mélangeant les petites, moyennes et grandes entreprises, d’où notre initiative. »

Avez-vous des exemples concrets des résultats engendrés par la création de l’association ?

Un de nos objectifs est la mise en relation d’entreprises, et nous avons eu de nombreux exemples d’échanges fructueux, qui ont par exemple permis à des entreprises de développer un business ensemble après s’être rencontrées via l’association. Nous amenons cette possibilité de rencontres, de partages, cependant, nous n’avons pas vocation à piloter ou lister les relations en tant que telles. Nous apportons aussi des informations utiles voire indispensables à nos membres.

Par exemple cette année, notre « lab juridique » a organisé un afterwork sur la thématique de la protection des données. Ce sujet avait été demandé par plusieurs de nos membres, et il était donc important pour nous d’y répondre en expliquant ce qu’est le RGPD (Règlement général de protection des données, mis en place cette année par l’Union européenne, Ndlr). Nous avons donc fait appel à des intervenants extérieurs afin de démystifier le sujet et pour en donner les éléments essentiels, voire des conseils.

Autre exemple, notre dernier afterwork portait sur le mécénat de compétence, mécanisme méconnu mais qui peut être extrêmement utile, notamment pour les petites entreprises. C’est aussi une façon pour les grandes entreprises de transmettre un savoir-faire voire même de valoriser leur personnel

Pourquoi une telle association réunissant toutes les tailles d’entreprises n’a pas émergé avant (l’association historique regroupe les plus grands acteurs de la Défense, et d’autres associations de sociétés existent hors du quartier d’affaires, Ndlr) ?

La particularité de ce Club est de réunir de la très grande à la très petite entreprise, du grand groupe à l’entrepreneur ou à la start-up. Nous avons beaucoup d’adhérents qui sont seuls et ont créé leur entreprise récemment. Avec Seine Défense, les villes de Courbevoie et de Puteaux, nous avions fait justement le constat qu’il n’existait pas de structure d’animation mélangeant les petites, moyennes et grandes entreprises, d’où notre initiative.

« Nous ne sommes pas une grosse structure, et notre vocation n’est pas de faire de l’argent mais bien de l’animation d’entreprises. »

Cinq ans après la création du club POLD’entreprises, vous réunissez combien de sociétés, et de quelle taille ?

Dès le départ, nous avions souhaité que ce club permette à un maximum d’entreprises de se mettre en relation au travers de nos afterworks qui sont ouverts à des non-adhérents (contre une petite participation par soirée, Ndlr). Nous avons un noyau dur d’une centaine d’entreprises adhérentes, et en 2018, nous aurons plus de 600 entreprises de toutes tailles qui seront venues à nos différentes animations. Pour nous, chaque membre est traité de la même façon, qu’il soit représentant d’une grande entreprise ou d’une plus petite, notre bureau en est un parfait témoignage.

Nous avons volontairement voulu limiter les prix d’adhésion (allant de 100 à 1 200 euros en fonction de la taille de l’entreprise, Ndlr) pour que n’importe quelle entreprise puisse y accéder, l’idée étant de faire du réseau. Nous ne sommes pas une grosse structure, et notre vocation n’est pas de faire de l’argent mais bien de l’animation d’entreprises. Nous avons aujourd’hui trouvé un équilibre en termes d’animation avec un afterwork par mois.

Comment voyez-vous le quartier d’affaires ?

C’est un poumon économique majeur de la métropole du Grand Paris. Et il contribue aussi à la dynamique du nouveau territoire de Paris Ouest la Défense qui regroupe les villes de Courbevoie, Garches, La Garenne-Colombes, Levallois-Perret, Nanterre, Neuilly-sur-Seine, Puteaux, Rueil-Malmaison, Saint-Cloud, Suresnes et Vaucresson.

C’est pour cela que nous avons souhaité que notre club élargisse son périmètre d’actions en devenant le club Pold’entreprise. A ce titre et c’est aussi une particularité de notre club, nous sommes en étroite relation avec le territoire avec notamment un soutien important des villes et notamment de Courbevoie et de Puteaux.

Quelles sont les principales préoccupations des entreprises du club ?

Au-delà évidemment de leur attente de développement de leur business, leurs préoccupations sont très diverses, et c’est pour cela que nous avons mis en place des labs qui traitent des sujets majeurs d’une entreprise d’aujourd’hui. Je peux ajouter qu’il y a notamment une attente très forte sur l’innovation et notamment sur le numérique, car pour avoir un business pérenne, l’entreprise doit savoir aujourd’hui constamment évoluer et innover quel que soit son domaine.

Innovation : les entrepreneurs parlent aux entrepreneurs

Sur une scène du conservatoire putéolien défilent des responsables de filiales ou des créateurs d’entreprise, en costume-cravate ou plus détendus selon le secteur d’activité.

Jeudi 6 décembre à Puteaux, l’association d’entreprises des Hauts-de-Seine invitait ses membres et les entrepreneurs curieux autour du thème de l’innovation, rencontre organisée à l’initiative de deux de ses « labs » internes. « Nouveaux usages, émergences de modèles économiques et nouveaux comportemens de clients et de consommateurs, annonce le club POLD’entreprises. Comment nos entreprises sont-elles impactées ? Comment en faire une opportunité et ne pas rater cette révolution ? »

Sur une scène du conservatoire putéolien défilent des responsables de filiales ou des créateurs d’entreprise, en costume-cravate ou plus détendus selon le secteur d’activité. Certains sont plutôt prestigieux, à l’instar de Nicolas Chabannes : sa marque coopérative alimentaire C’est qui le patron ?, lancée pour bouleverser les codes de la grande distribution avec des produits dont le tarif permet aux producteurs d’en vivre, fait un malheur dans les supermarchés depuis sa création.

« On parle beaucoup du mot uberiser aujourd’hui. […] Beaucoup d’entreprises vont disparaître non pas parce qu’elles se seront fait uberisées mais parce qu’elles ont raté un virage, indique du sujet du soir Thibaud Prouveur, directeur chez Neurones IT, qui évoque la déchéance des grands magasins de jouets à titre d’avertissement : « Dans les années 2000, Toys’r’us n’a pas pris le virage de la vente sur internet. »