Les enseignants de France, déjà à cran à cause des manques d’effectifs, se saisissent de l’histoire de Kai Terada. Nous vous parlions, dans notre édition de la semaine dernière, de ce professeur de mathématiques du lycée polyvalent Juliot-Curie de Nanterre. Professeur aimé et engagé, en poste dans ce lycée depuis 2007, Kai Terada est également militant syndical, figure de proue du mouvement « Touche pas ma ZEP » et co-secrétaire départemental (Sud Éducation) dans les Hauts-de-Seine. Une « répression syndicale », selon l’intersyndicale Sud éducation-CGT-FO-Snes-FSU, qui a appelé la semaine dernière a une mobilisation nationale, rapporte Le Parisien.

Pour ses soutiens, Kai Terada a été injustement suspendu par l’Académie de Versailles. Cette suspension de 4 mois, jugée sans motif, lui a été notifiée le 4 septembre dernier. Pétition, vidéo de soutien sur Youtube, campagne sur Twitter, manifestation devant l’établissement… Les collègues de Kai Terada, soutenus par plusieurs parents d’élèves, n’ont cessé de faire savoir leur colère. Voilà presque un mois qu’ils exigent le retour du prof de mathématiques. Et la mobilisation prend de l’ampleur. Mercredi 21 septembre, en réponse à l’appel de l’intersyndicale Sud éducation-CGT-FO-Snes-FSU, ils étaient nombreux à se réunir devant le ministère de l’Éducation nationale (75007, Paris).

Une délégation de huit délégués syndicaux, accompagnés de Kai Terada, a même été reçue par le ministère. Ce dernier a renvoyé le groupe à la décision de l’Académie de Versailles en rassurant le professeur et ses soutiens : ni sanction, ni répression syndicale dans cette affaire. Pas clair pour Kai Terada, qui explique à nos confrères du Parisien : « Normalement, lorsqu’on est suspendu à titre conservatoire, c’est que l’on a commis une faute grave. Or, ce n’est pas le cas. Mon dossier administratif est vide ». Avant d’ajouter : « Lors de mon entretien le 8 septembre avec le DRH de l’Académie, on m’a dit qu’il serait possible qu’on me propose une mutation dans l’intérêt du service et on me l’a présentée comme une promotion. Mais moi, je suis attaché à Joliot-Curie. C’est mon premier poste, je n’ai jamais souhaité en changer alors qu’avec mes points, j’aurais déjà pu quitter ­l’établissement. »

Le rectorat a annoncé au professeur, le 22 septembre, sa mutation au lycée Jean-Baptiste Pocquelin, à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Un nouveau poste « dans l’intérêt du service », que Kai Terada devait occuper dès le 26 septembre.