Les usagers de la gare ne cachent pas leur étonnement devant la foule massée à l’entrée, ce vendredi 16 septembre en fin de matinée. Pupitre, buffet, et nombreux curieux sont en effet au rendez-vous pour l’inauguration de la « nouvelle » gare de Puteaux qui, après trois ans de travaux, est enfin prête à dévoiler ses nombreuses ­nouveautés.

Pour mener ce chantier d’envergure, une enveloppe conséquente a été mise sur la table : plus de 13 millions d’euros au total, financés par Île-de-France Mobilités (44 %), la SNCF (22 %), la Région Île-de-France (22 %) et la Ville de Puteaux (12 %). « C’était très important de moderniser et verdir cette gare qui fait partie du patrimoine régional, a déclaré Joëlle Ceccaldi-Reynaud, maire (LR) de Puteaux. Ce résultat formidable est une réussite collégiale qui n’aurait été possible sans nos partenaires. Tout a été fait pour que la gare soit enfin totalement accessible, et nous sommes infiniment heureux de cela. »

L’objectif premier des travaux était en effet d’améliorer l’accessibilité de la gare aux personnes à mobilité réduite (PMR). Et les chiffres le prouvent : sur les 13 millions d’euros attribués à la rénovation, 8,7 millions ont été dédiés à sa mise en accessibilité, soit plus des deux tiers du montant. Un effort considérable, qui a notamment permis d’améliorer les différentes entrées de la gare. Du côté du boulevard Wallace, l’escalator a enfin bénéficié d’une rénovation digne de ce nom, faisant suite à de nombreuses sollicitations de la part des usagers. L’équipement, datant des années 1970, tombait régulièrement en panne. Le nouvel ascenseur adjacent permet également à tous les publics de rejoindre la gare sans encombre, et peut même accueillir des vélos ou des trottinettes. Celui-ci est accompagné d’une passerelle cyclo-piétonne qui permet également d’accéder plus facilement aux quais du côté sud de la gare.

Sur les 13 millions d’euros attribués à la rénovation, 8,7 millions ont été dédiés à sa mise en accessibilité, soit plus des deux tiers du montant.

Un coup de neuf bienvenu pour des équipements « empruntés quotidiennement par des centaines d’usagers » comme le précise la Ville. Des places de stationnement dédiées aux PMR, aux deux roues et aux vélos ont également été ajoutées aux abords de la gare.

Outre ses accès, la gare bénéficie désormais de nombreux aménagements à l’intérieur du bâtiment lui-même. Les signalétiques en braille et les balises sonores permettent une meilleure accessibilité, tout comme le nouveau guichet adapté aux personnes malentendantes, ou encore l’éclairage renforcé. Le bâtiment voyageur a d’ailleurs bénéficié d’un réaménagement de ses espaces, et se dote désormais d’un nouvel espace de micro-working. De nouvelles portes automatiques ont été installées à l’entrée, ainsi qu’un plafond acoustique d’une hauteur importante.

Cette mise en accessibilité d’envergure s’inscrit dans un projet global à l’échelle de la région, comme le souligne Pierre Labarthe, directeur des gares d’Île-de-France à la SNCF. « Un programme de 2 milliards d’euros est mis en place pour rendre toutes les gares plus accessibles, souligne-t-il. L’accessibilité, c’est l’affaire de tout le monde, pas uniquement des personnes en fauteuil roulant. Ce sont des améliorations qui profitent à tous. »

Outre ses accès, la gare bénéficie désormais de nombreux aménagements à l’intérieur du bâtiment lui-même.

Les travaux réalisés à la gare de Puteaux montrent que les choses vont dans le bon sens, ce dont se félicite Pierre Deniziot, administrateur d’Île-de-France Mobilités délégué au handicap et à l’accessibilité. « Les choses avancent, assure-t-il. Chaque jour, 4 Franciliens PMR sur 10 prennent les transports en commun. Il y a donc un besoin de valoriser ces aménagements pour améliorer leur quotidien. Notre objectif est de rendre accessibles l’ensemble des gares du réseau. » Les nouveaux équipements de la gare, comme l’ascenseur et l’escalator, sont accompagnés d’une nouveauté qui constitue un « enjeu majeur », comme le souligne Pierre Deniziot : la téléopération. Celle-ci permettra de connaître en direct leur état de marche, et ainsi anticiper leur dépannage. Finies, donc, les pannes à répétition.

Ces travaux ont également été l’occasion de revoir les abords de la gare de Puteaux, et de les verdir considérablement. Ainsi, un jardin composé de vignes et d’un pigeonnier a vu le jour, tout comme une « sente piétonne de convivialité » du côté nord de la gare, fleurie et dotée de nouveau mobilier urbain. Mais ce n’est pas tout. Un nouveau jardin public, le square de la Jungle, va sortir de terre dans les prochains mois en contrebas des quais de la gare. De quoi ajouter de la verdure et de nouveaux jeux pour les enfants.

Ce nouveau souffle s’annonce bénéfique pour les usagers, et pour cette gare historique. Bien qu’elle fasse partie des plus modernes de la région aujourd’hui, la gare de Puteaux en est surtout l’une des plus anciennes, datant de 1839. C’est d’ailleurs la ligne L, qui relie la gare Saint-Lazare à Versailles, qui était alors en fonction, ce qui fait d’elle la deuxième ligne la plus ancienne de la région. La gare de Puteaux a d’ailleurs été décorée du label patrimoine régional en 2019, pour sa capacité à évoluer tout en conservant bon nombre de ses caractéristiques d’origine, comme sa verrière, sa décoration intérieure en céramique ou le nom de la ville, sur la façade, en lettres ­monumentales.

Le prix du pass Navigo va augmenter

Énième coup dur pour le porte-feuille des franciliens. Après des années sans augmentation notable, le prix du pass Navigo devrait connaître une hausse en 2023. C’est en tout cas ce qu’aurait déclaré Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France et d’Île-de-France Mobilités à une association d’usagers, à en croire les informations du Parisien. Si le montant de cette augmentation n’a pour l’instant pas filtré, celle-ci serait nécessaire à cause de différents facteurs, comme la hausse des prix de l’énergie, des matières premières, mais aussi la baisse de fréquentation du réseau et l’augmentation des coûts d’exploitation liée aux prolongements. De quoi creuser un trou de 950 millions d’euros dans le budget d’IDF Mobilités.